Africa-Press – Burkina Faso. À l’initiative de la Banque mondiale, le Burkina Faso accueille, les 29 et 30 septembre 2025, un forum de haut niveau sur la lutte contre la sécheresse en Afrique de l’Ouest. Le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubacar Nacanabo, représentant le Premier ministre, a procédé à l’ouverture officielle de ces assises, ce lundi 29 septembre 2025, à Ouagadougou.
Plus de 300 participants, en provenance du Sénégal, du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina Faso, du Maroc, du Brésil et d’autres nations, prennent part à cet événement sur la sécheresse.
Cette rencontre de haut niveau sur la lutte contre la sécheresse (Defying Drought) en Afrique de l’Ouest s’inscrit dans le cadre d’une initiative singulière, conçue par l’Académie du Groupe de la Banque mondiale et organisée en partenariat avec le Groupe de la Banque mondiale, le gouvernement du Burkina Faso et l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE).
L’attention particulière portée à la sécheresse se justifie par les défis majeurs que posent le changement climatique et la forte croissance démographique, avec pour corollaire une pénurie d’eau qui pourrait réduire le taux de croissance annuel des économies régionales jusqu’à 6 %.
Ce programme relève d’une initiative plus vaste de renforcement des capacités pour la région Afrique, dont l’objectif est d’atténuer les effets de la sécheresse par l’application de solutions pratiques dans quatre domaines clés: la surveillance et la prévision de la sécheresse ; la gestion proactive de la ressource hydrique, y compris son stockage ; l’analyse approfondie de la conservation de l’eau, englobant la gestion des paysages, des sols et de l’eau agricole ; et enfin, le financement des mesures d’atténuation et de relèvement post-sécheresse.
Ouvrant le bal des allocutions, Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a rappelé que la sécheresse ignore les frontières. “Pour la défier, nous devons agir rapidement sur trois fronts: Le premier, la connaissance pour une meilleure anticipation grâce à des données fiables et des systèmes d’alerte performants.
Le deuxième, la coopération régionale car aucun pays ne peut face à lui seule à la problématique de la sécheresse qui secoue par ses conséquences. L’action est le troisième axe. Une action par détermination pour mettre en œuvre des solutions concrètes”, a-t-il dit.
Il s’est dit convaincu que la mise en œuvre de ces trois axes peut transformer la menace de la sécheresse en une opportunité de renforcer les sociétés et de favoriser le développement des secteurs agricole et économique, afin d’améliorer le bien-être des populations en général, et de la jeunesse en particulier.
Selon le ministre de l’Économie, Dr Aboubacar Nacanabo, la sécheresse constitue, bien au-delà d’un défi environnemental, une menace pour la stabilité économique et sociale. “Elle pèse sur nos finances publiques, sur nos infrastructures, sur la santé des populations et inévitablement sur la paix. Elle remet en cause notre capacité collective à garantir le droit le plus fondamental, celui de vivre dignement avec de l’eau et de la nourriture“, a-t-il fait observer.
Il a formé le vœu que ce forum soit un moment de rupture et d’espérance, permettant de mobiliser une coalition régionale solide, de partager les savoirs endogènes, les innovations et les meilleures pratiques, pour enfin adopter des stratégies intégrées qui englobent les dimensions environnementale, sociale, économique et institutionnelle.
Évoquant la signature du protocole d’accord pour la création du Centre régional de l’eau pour l’Afrique, il a souligné que cette institution est appelée à devenir un pôle d’excellence et d’innovation pour la gestion durable de l’eau et la coopération Sud-Sud.
Quant au directeur général Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), El Hadj Bamaba, l’acte de signature de ce protocole d’accord marque une étape déterminante, celle de l’engagement collectif de doter l’Afrique d’un outil stratégique, d’un levier de coopération et d’un moteur de développement socio-économique et de paix sociale.
Pour sa part, le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Barro, a affirmé que la création du Centre régional de l’eau, sous la gestion de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), permettra de valoriser l’intelligence endogène en matière de stockage de l’eau et de l’enrichir des connaissances modernes pour faire face à la sécheresse.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press