Africa-Press – Burkina Faso. Les anciens conseillers nationaux de transition et le personnel d’appui non permanent du Conseil national de transition (CNT) ont tenu, ce 20 décembre 2025, une rencontre d’évaluation à N’Djamena afin de faire le point sur les démarches entreprises pour l’obtention de leurs droits sociaux, toujours impayés plusieurs mois après la fin de la transition.
À l’issue de cette rencontre, les concernés ont exprimé leur profonde inquiétude face à ce qu’ils qualifient d’injustice et d’illégalité, et ont lancé un appel solennel aux plus hautes autorités du pays, notamment au président de la République, afin de débloquer la situation.
Selon le Comité de suivi des droits des membres et du personnel d’appui du CNT, les indemnités de fin de mandat des ex-conseillers ainsi que celles d’environ 400 agents d’appui (assistants, chauffeurs, agents de sécurité, protocole, agents d’entretien et hôtesses) n’ont toujours pas été versées, dix mois après la clôture des travaux du CNT. Pourtant, ces droits avaient été inscrits dans la Loi de finances 2025, votée par l’institution elle-même.
Le Comité rappelle que le paiement de ces indemnités constitue une tradition républicaine, respectée par les législatures précédentes, et qu’il est expressément garanti par l’article 114.2 du règlement intérieur du CNT.
Il déplore toutefois l’absence de suite donnée aux multiples démarches engagées, notamment les demandes d’audience adressées au ministère des Finances, dont celle déposée le 27 octobre 2025, restée sans réponse.
Face à ce blocage, les ex-conseillers indiquent avoir saisi le médiateur de la République, le 20 août 2025, afin de solliciter l’arbitrage du Chef de l’État. Ils rappellent également que lors des débats sur le budget 2026, le ministère des Finances s’était engagé à régulariser la situation avant le vote dudit budget, engagement qui n’a, à ce jour, pas été respecté.
Le Comité dénonce ce qu’il considère comme une précarisation injustifiée des « serviteurs de l’État », estimant que des considérations politiques ne sauraient justifier la non-exécution de lignes budgétaires légalement votées. Il attire par ailleurs l’attention sur la question non résolue des véhicules des anciens parlementaires, prévue par l’article 217.2 du règlement intérieur.
Dans leur plaidoyer, les anciens conseillers et le personnel d’appui demandent notamment le respect immédiat des lois, le paiement intégral de leurs droits avant la fin de l’année 2025, ou, à défaut, leur reconduction prioritaire dans le budget 2026, une option qu’ils jugent juridiquement possible dans le cadre du bicaméralisme. Ils sollicitent surtout l’intervention directe du président de la République, en sa qualité de garant de l’exécution des lois et du bon fonctionnement des institutions.
Tout en réaffirmant leur attachement à l’État de droit, ils mettent en garde contre toute instrumentalisation politique de ce dossier et appellent à une solution urgente, particulièrement pour le personnel d’appui, décrit comme socialement vulnérable et apolitique, qui ne devrait pas, selon eux, subir les conséquences de ces blocages institutionnels.
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