Benjamin Roger
Africa-Press – Burkina Faso. Le président de la transition a procédé à plusieurs changements à la tête de ses services, quelques jours après l’annonce de diverses tentatives de déstabilisation de son régime.
C’est un double changement qui n’est pas passé inaperçu dans les sphères sécuritaires burkinabè. Mercredi 13 septembre, le capitaine Ibrahim Traoré a signé un décret nommant le commissaire divisionnaire de police Seydou Ouattara au poste de directeur général adjoint de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et a acté en conseil des ministres la nomination d’un autre commissaire divisionnaire, Abdoulaye Gandema, comme nouveau directeur de la Sûreté de l’État, les services de renseignement de la police.
« Semer le chaos »
Ce remaniement intervient quelques jours après l’annonce, par les autorités de la transition, de différentes tentatives de déstabilisation. Le 31 août, le ministère de l’Administration territoriale évoquait la présence d’individus – dont des étrangers – ayant « pour objectif de déstabiliser la transition et de semer le chaos au Burkina Faso ».
Puis, le 8 septembre, le tribunal militaire de Ouagadougou affirmait que des sous-officiers et un ancien militaire auraient procédé, fin août, « à l’identification de points sensibles et de domiciles de certaines autorités [dont celui du capitaine Ibrahim Traoré] en vue de déstabiliser la transition ». Un adjudant, un sergent-chef et un ex-caporal ont été interpellés dans cette affaire et placés en détention préventive pour des faits de « complot militaire » et « complot contre la sûreté de l’État ».
Jeu d’intrigues
À l’approche du premier anniversaire de son accession au pouvoir par la force, le 2 octobre 2022, le capitaine Traoré est particulièrement sur ses gardes. « Il y a une vraie paranoïa du putsch dans le clan du président », assure une source sécuritaire bien introduite à Ouagadougou. Ces dernières semaines, un jeu d’intrigues s’est mis en place entre l’entourage de Traoré et ceux des autres capitaines avec lesquels il a mené le coup d’État contre le lieutenant-colonel Damiba.
Parmi eux, le capitaine Oumarou Yabre, qui dirige l’ANR depuis octobre 2022. Le président de la transition lui a donc choisi un nouvel adjoint. « Traoré le suspecte de ne pas être loyal à 100% », estime une source militaire.
Son nouveau numéro deux, le commissaire Seydou Ouattara, est bien connu dans le milieu du renseignement. Ancien patron de la Brigade spéciale d’intervention antiterroriste (BSIAT), une unité chargée de traquer les groupes jihadistes, il a dirigé la Sûreté de l’État, à la tête de laquelle lui succède donc le commissaire Abdoulaye Gandema.
Source: JeuneAfrique
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press