Africa-Press – Burkina Faso. Ils avaient donc raison de se méfier. Depuis quelques années, des sélectionneurs de grands pays du football comme l’Algérie, le Sénégal ou le Maroc n’ont cessé de rappeler qu’il n’y avait plus de « petites équipes » sur le continent. Avec un jeu enflammé et sans complexe, celles-ci ont brillé depuis le début de la Coupe d’Afrique des nations (CAN).
Trois « petites équipes » ont particulièrement surpris par leur audace offensive qui, jusqu’à présent, paie. Ainsi, lundi 22 janvier, à quelques heures du début de la dernière journée de la phase de groupe, le Cap-Vert, l’Angola et la Guinée équatoriale, pourtant modestes sur la feuille de match, sont en tête de leur poule (sur les six que compte le tournoi). Et ce n’est pas tout: sur les vingt-quatre nations en lice, une seule est déjà qualifiée et certaine de finir en tête de son groupe quels que soient les résultats – pour les huitièmes de finale: la sélection cap-verdienne (encore), surnommée les Requins bleus, qui a battu le Ghana (1-2) et le Mozambique (3-0) avant d’affronter la peu flamboyante Egypte lundi à 21 heures.
Du côté des favoris, avec deux victoires – face à la Gambie (3-0) et au Cameroun (3-1) –, le Sénégal, tenant du titre, est l’unique équipe à être certaine de passer au tour prochain. Le Maroc, demi-finaliste de la Coupe du monde au Qatar, leader de son groupe avec 4 points, devra au moins faire un nul, mercredi 24, face à la Zambie, une sélection tenace, pour accéder au tour suivant.
Pour les autres, la donne est un peu plus compliquée. L’Algérie, le Cameroun, le Ghana et la Côte d’Ivoire – le pays hôte – sont troisièmes de leur poule, en ballottage, parfois défavorable, pour espérer aller en huitièmes de finale. Dans cette compétition, seuls les deux premiers de chaque groupe ainsi que les quatre meilleurs troisièmes sont qualifiés pour l’ultime phase de la CAN. Le suspense reste entier.
La Côte d’Ivoire doit se ressaisir
Les Elephants d’abord. Malgré une victoire en ouverture de « leur » Coupe d’Afrique face à la Guinée-Bissau (2-0) le 13 janvier, ils ont, cinq jours plus tard, semblé perdus et physiquement dépassés face au Nigéria (0-1). Cette défaite a mis un coup au moral des hommes du sélectionneur français Jean-Louis Gasset, reconnaissant qu’ils ont « mis un jour pour digérer le match ».
Parmi les meilleurs troisièmes, avec 3 points et une différence de buts positive (+2), les Ivoiriens ont encore « leur destin en mains », a rappelé M. Gasset. « Si nous gagnons, nous serons qualifiés », a souligné le coach qui pourra compter sur le retour tant espéré de l’attaquant Sébastien Haller. Pour y parvenir, les Elephants devront se défaire de la virevoltante Guinée équatoriale qui a fait un nul face aux Super Eagles (1-1) et a terrassé la Guinée-Bissau (4-2) avec un triplé d’Emilio Nsue, 34 ans.
Le Nzalang Nacional n’est pas commode. Difficile à maîtriser, en nette progression depuis quelques années, cette équipe ne se gênera pas à malmener le pays hôte sur la pelouse du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, censée être la vitrine du football ivoirien. Une élimination viendrait à coup sûr « gâter » la fête dans un pays qui a dépensé 1,37 milliard d’euros pour préparer l’événement.
L’Algérie est également en mauvaise posture. Les champions d’Afrique 2019 ne semblent plus être redoutés par leurs adversaires mais se font peur dans le jeu. Manque de rythme, de vitesse, les Fennecs n’ont pas fait mieux que deux matchs nuls face à l’Angola (1-1) et au Burkina Faso (2-2), un score arraché dans les dernières secondes.
Le Cameroun désorganisé et peu décisif
Avec 2 points, l’Algérie affrontera la Mauritanie, mardi 23, et rien n’est joué pour elle. Même si les Mourabitounes ont perdu leurs deux rencontres, les hommes d’Amir Abdou ont montré plus d’envie et comptent bien renverser les Fennecs pour tenter de finir meilleur troisième. « On n’est pas là pour distribuer des points à l’Algérie », a-t-il assuré. « Je me serais bien épargné de souffrir comme ça », a soufflé le sélectionneur Djamel Belmadi, qui enchaîne les déconvenues avec sa sélection: élimination au premier tour de la CAN en 2022 et le barrage du Mondial 2022 perdu à la dernière seconde contre le Cameroun.
En parlant d’envie, une équipe en manque cruellement: le Cameroun. Les Lions indomptables, diminués par l’absence de leur capitaine Vincent Aboubakar blessé, sont désorganisés et peu décisifs. Un partout face à la Guinée et une lourde défaite face à d’autres Lions, plus mordants, du Sénégal (3-1). « Je pense encore, et je sais, qu’on va aller au deuxième tour », a clamé Rigobert Song.
Le sélectionneur est en délicatesse avec son public et les journalistes camerounais. Son bilan, depuis qu’il est à la tête de cette nation (en 2022) – qui a remporté cinq fois la Coupe d’Afrique des nations –, est jugé très peu satisfaisant: huit défaites, autant de matchs nuls pour seulement cinq victoires. Avec un point au compteur, l’équipe va défier, mardi 23, la Gambie qui, avec deux échecs, peut viser une troisième place en la battant.
Une victoire, c’est ce que recherchent désespérément le Ghana et l’Egypte, respectivement troisième et deuxième de leur groupe. Les Blacks Stars vont rencontrer la combative équipe du Mozambique qui peut chiper une troisième place voire la deuxième si les Pharaons – qui ont perdu leur guide, Mohamed Salah, sur blessure – s’inclinent face au Cap-Vert. Pour cette dernière journée, tout reste ouvert. A l’image de la Tunisie, dernière de son groupe, qui joue sa survie, mercredi 24, face à l’Afrique du Sud, plus réaliste et bien partie pour continuer la compétition.
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