Africa-Press – Burkina Faso. Le 28 octobre 2014, des centaines de milliers de Burkinabè manifestent contre un projet de révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré, en place depuis 27 ans.
Le 30, Ouagadougou sombre dans la violence. L’Assemblée nationale est incendiée, la télévision publique prise d’assaut. Le vote de la révision constitutionnelle est annulé. Sous la pression de la rue, le régime de Blaise Compaoré est tombé en octobre 2014.
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Le lendemain, Blaise Compaoré quitte le pouvoir. Il se réfugie en Côte d’Ivoire, dont il ne peut être extradé, malgré un mandat d’arrêt international, puisqu’il a obtenu la nationalité ivoirienne grâce à son épouse.
La répression des manifestations fait officiellement 33 morts. Le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro deux du régiment de sécurité présidentielle (RSP), se déclare « chef de l’État ».
Le 16 novembre, l’armée et les civils signent une charte de transition. Le diplomate Michel Kafando est désigné chef de l’État intérimaire. Quelques jours plus tard, Zida devient Premier ministre.
Le 27, Michel Kafando démet de ses fonctions le général Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier de Compaoré, puis lance une purge au palais présidentiel et dans l’armée. Michel Kafando a conduit la transition jusqu’à la présidentielle de 2015.
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Des arrestations et des inculpations de ministres de l’ère Compaoré interviennent les mois suivants. Leur procès pour implication présumée dans la répression de l’insurrection d’octobre 2014 sera suspendu en 2017.
Le 16 septembre 2015, une unité d’élite de l’armée arrête le gouvernement de transition, un coup de force mis en échec une semaine plus tard par la population et des unités loyalistes de l’armée, au prix de 14 morts et 270 blessés.
Le président Kafando récupère le pouvoir. Le général Diendéré, considéré comme l’un des cerveaux du putsch, sera condamné en 2019 à 20 ans de prison. Roch Marc Christian Kaboré a été élu pour un premier mandat en 2015. il en brigue un second en ce mois de novembre 2020.
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Le 29 novembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré, ancien baron du régime Compaoré, est élu président sans contestation devant son principal adversaire, Zéphirin Diabré.
À partir de 2015, le Nord, la capitale Ouagadougou et l’Est connaissent régulièrement des enlèvements, dont celui d’Occidentaux, ainsi que des attaques, perpétrés par des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation État islamique (EI).
Le 15 janvier 2016, un attentat contre l’hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino à Ouagadougou fait 30 morts, majoritairement des Occidentaux. L’attaque, première de ce type au Burkina Faso, provoque un choc.
Les Forces de défense et de sécurité ont été mises à rude épreuve pendant ces dernières années du fait des attaques djihadistes. © ISSOUF SANOGO / AFP Le 7 février 2017, l’opposition critique le président Kaboré, jugeant sa gestion « chaotique » pendant sa première année au pouvoir. –
En novembre 2017, la force antidjihadiste de l’organisation régionale G5 Sahel, soutenue par la France, lance ses premières opérations conjointes aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Le 2 mars 2018, des attaques simultanées visent l’état-major et l’ambassade de France : huit militaires sont tués, 85 personnes blessées.
À partir de 2019, les attaques deviennent quasi quotidiennes. En début d’année, le chef d’état-major général des armées est limogé, un nouveau gouvernement est formé, puis l’armée est réorganisée.
En mai, les gouverneurs des régions en proie à des attaques djihadistes sont limogés. Le 24 décembre, 200 djihadistes attaquent la base militaire et la ville d’Arbinda, près du Mali, faisant 42 morts.
Les attaques, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait depuis 2015 plus de 1 200 morts et plus d’un million de déplacés. En juin, Amnesty International accuse des soldats maliens, nigériens et burkinabè engagés dans la lutte contre les djihadistes de « semer la terreur » dans les villages.
En août, le Code électoral est modifié pour que les élections de novembre puissent être validées même si elles ne peuvent se tenir sur tout le territoire en raison de l’insécurité.