LUCA, le dernier ancêtre commun universel, est apparu bien plus tôt que ce que l’on pensait

LUCA, le dernier ancêtre commun universel, est apparu bien plus tôt que ce que l'on pensait
LUCA, le dernier ancêtre commun universel, est apparu bien plus tôt que ce que l'on pensait

Africa-Press – Burkina Faso. La quête des origines de la vie terrestre a débuté il y a fort longtemps et ce thème va continuer d’animer des débats pendant encore de nombreuses années. Quand la vie est-elle apparue ? A quoi ressemblait ces premières formes de vie ?

Pour répondre à ces questions, les scientifiques abordent le problème de différentes manières: certaines équipes recherchent des traces fossiles de ces premiers êtres vivants dans des zones préservées comme au Groenland ou en Australie et à l’intérieur des capsules temporelles que sont les cristaux de zircons. Ils aboutissent à des résultats comparables qui situent l’apparition des premières formes de vie dans une fourchette comprise entre il y a 4,1 et 3,7 milliards d’années.

« Nous ne nous attendions pas à ce que LUCA soit si ancien »

D’autres savants se consacrent aux mêmes recherches, mais ces derniers quittent un peu moins souvent leurs laboratoires, au sein desquels ils étudient les données génétiques des êtres vivants, en espérant y trouver des indices concernant leurs très lointains ancêtres. C’est un tel travail qui est présenté dans la revue Nature Ecology & Evolution.

Il porte sur une mystérieuse entité baptisée LUCA (Last Universal Common Ancestor), un organisme hypothétique dont toute la vie cellulaire moderne est issue depuis les plus petites bactéries jusqu’aux gigantesques baleines bleues. LUCA vivait en effet avant que cette dernière ne se divise en trois grands domaines: bactéries, archées et eucaryotes.

Pour tenter d’avoir une meilleure représentation de LUCA, les chercheurs de l’Université de Bristol, en Grande-Bretagne, ont analysé les génomes de 700 micro-organismes, en comptant les mutations survenues au sein de leurs séquences et la date de scission de chaque branche. Ce décompte a permis de remonter dans le temps et d’estimer l’âge de LUCA: environ 4,2 milliards d’années.

« Nous ne nous attendions pas à ce que LUCA soit si ancien, à peine quelques centaines de millions d’années après la formation de la Terre. Cependant, nos résultats correspondent aux visions modernes de l’habitabilité de la Terre primitive », s’étonne, dans un communiqué, Sandra Alvarez-Carretero, une des auteures de l’étude.

Qui était LUCA ?

Les analyses ont également permis de mieux connaitre LUCA. Selon les auteurs, il s’agissait d’un organisme anaérobie probablement extrémophile qui se nourrissait de dioxyde de carbone et de dihydrogène. Il aurait pu se complaire dans un milieu dont les biologistes estiment depuis longtemps qu’il est propice à l’essor de la vie: au fond de l’eau, autour des cheminées hydrothermales. Ce n’est toutefois pas complètement certain car il semble également posséder un gène anti-UV, ce qui signifierait qu’il vivait près de la surface.

Il ressort également de ce travail que LUCA avait une étonnante complexité, proche de celle des procaryotes actuels, et que son génome pouvait coder pour un ensemble de près de 2600 protéines différentes. De plus, les biologistes ont déduit la présence de 19 gènes associés au système CRISPR/Cas9 qui, bien avant de servir de couteau-suisse aux généticiens modernes, formait un système immunitaire primitif.

« Notre ancêtre s’engageait déjà dans une course aux armements avec des virus »

« Ce qui montre que déjà, il y a 4,2 milliards d’années, notre ancêtre s’engageait dans une course aux armements avec des virus », souligne Davide Pisani un autre co-auteur. Cela signifie que LUCA n’était pas un microbe isolé et qu’il était installé dans un écosystème déjà bien établi. Il est même possible que les déchets de son métabolisme (du méthane) servaient de nourriture à d’autres formes de vie. Mais il sera bien plus compliqué de définir précisément la composition de cet écosystème tellement ancien.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here