« Mon plus beau souvenir avec les Etalons, c’est la CAN 2013 en Afrique du Sud », se rappelle Madi Panandetiguiri, ex-international

« Mon plus beau souvenir avec les Etalons, c’est la CAN 2013 en Afrique du Sud », se rappelle Madi Panandetiguiri, ex-international
« Mon plus beau souvenir avec les Etalons, c’est la CAN 2013 en Afrique du Sud », se rappelle Madi Panandetiguiri, ex-international

Africa-Press – Burkina Faso. Saïdou Madi Panandetiguiri est un ancien footballeur international burkinabè qui n’est plus à présenter, surtout au public sportif de sa génération. Maître de son poste, il a participé à plusieurs CAN avec les Etalons, dont celle de 2013, où le Burkina Faso a été pour la première fois vice-champion d’Afrique, à l’issue d’une compétition qui restera longtemps gravée dans la mémoire collective des Burkinabè. L’Etalon s’est particularisé durant sa carrière par sa détermination et sa combativité sur le terrain. Madi Panandetiguiri, a joué dans plusieurs clubs en Europe, notamment en France, Belgique, Allemagne. Le hargneux latéral gauche des Etalons a aussi traîné sa bosse à Malte et en Afrique du Sud avant de raccrocher les crampons en 2015. Dans cette interview, l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, en France et de Lokeren, en Belgique, revient sur sa carrière de façon générale et son plus beau souvenir avec les Etalons. Il se prononce également sur la nouvelle équipe dirigeante de la Fédération burkinabè de Football (FBF) et se montre confiant sur la qualification des Etalons à la prochaine CAN au Maroc.

Comment se porte Madi Panandetiguiri ?

Saïdou Madi Panandetiguiri: Madi se porte très bien. Je suis rentré et je veux me mettre au service du football burkinabè. Vous n’ignorez pas que j’étais candidat à la présidence de la ligue régionale de football du Nord. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme je le souhaitais mais ça reste quand même une très bonne expérience pour moi.

Cela fait déjà combien d’année que vous avez raccroché les crampons ?

Si je ne me trompe pas, c’est en 2015. De 2015 à nos jours, cela fait neuf, bientôt dix ans, que j’ai raccroché les crampons.

Depuis lors vous avez mis en place un centre de formation de football des jeunes à Ouahigouya. Dites-nous comment se porte le centre et pourquoi l’avez-vous implanté à Ouahigouya ?

Le centre s’appelle Association Panandetiguiri Football club. J’ai implanté cette académie à Ouahigouya parce que je viens de la région du Nord. Pour le développement de notre football, je me suis dit que c’est mieux à Ouahigouya. Parce que Ouagadougou est vraiment trop concentré. Et comme je viens de la région du Nord, je veux vraiment faire profiter de mon expérience à cette région qui regorge beaucoup de joueurs talentueux.

Quels sont vos objectifs en créant cette académie ?

L’objectif en créant ce centre c’est de montrer à tout le monde qu’on peut travailler pour le progrès de notre football dans cette partie de la région. Parce qu’elle a des difficultés en ce moment avec tout ce qui se passe. Il s’agit, socialement, d’apporter aux plus jeunes ce que le football m’a donné. Leur montrer qu’on peut rêver grand, qu’on peut être à Ouahigouya et se retrouver à Manchester United ou au Real de Madrid. C’est ce que je souhaite à ces jeunes.

En dehors de l’académie, à quoi d’autres vous vous occupez ?

En dehors de l’académie, je suis président et le fondateur de Amissa Sport. C’est une marque de vêtements sportifs. D’ailleurs, j’ai eu à collaborer avec l’ancienne fédération de football. Je n’ai pas mal de clubs aussi qui s’habillent aussi en Amissa Sport. Des clubs comme l’Association sportive des forces armées (ASFA), le Rail club du Kadiogo (RCK), portent cette marque.

Vous avez été candidat malheureux à la présidence de la ligue de football du Nord. Dites-nous, ce qui n’a pas marché ?

(Rires)…Ce sont des élections, nous avons très bien travaillé et on était bien partis au départ puisqu’on avait la majorité des clubs avec nous. Le jour des élections, il y a une personne qui a glissé un bulletin nul. Donc, du coup on se retrouve avec quatre voix pour nous et cinq voix pour les autres. Alors qu’au départ on avait six voix. Donc, le bulletin nul nous a mis carrément en seconde position. Mais comme je viens de le dire, c’est le développement du football que nous souhaitons tous. C’est vrai que le président sortant a rebeloté, c’est bien. On s’est dit, il n’y a pas de souci, il faut qu’on se mette tous ensemble pour travailler pour le développement de notre football. Avec mon expérience, mon vécu, je pense que je peux apporter quelque chose.

Revenons un peu sur votre carrière. Quels sont les clubs dans lesquels Panandetiguiri a joué ?

Le premier club dans lequel j’ai eu a joué, c’est les Girondins de Bordeaux en France. Ça c’était de 2001 à 2004. Après, j’ai joué à Lokeren, en première division en Belgique, de 2005 à 2008. Après, je suis parti en Allemagne où j’ai joué une saison. Après l’Allemagne, j’ai signé au Portugal ou je suis resté trois ans. En gros, voilà les grosses équipes dans lesquelles j’ai joué. Après ces équipes, j’ai joué à Malte, je suis revenu encore en Belgique, cette fois-ci, en deuxième division. Après la CAN 2013, je suis reparti en Afrique du Sud. Ça n’a pas marché et je suis retourné en Belgique.

Est-ce que vous avez un sentiment de regret ?

Non, je ne peux pas dire que j’ai des regrets. Mais toujours est-il que je pouvais faire mieux. Je rêvais aussi grand. Mais comme je viens de le dire, tout ce que Dieu fait est bon. Car c’est lui qui a choisi pour moi et pour tout le monde d’ailleurs. Moi j’ai fait le travail mais malheureusement ou heureusement Dieu a décidé que ce soit ainsi. Ce que je demande à Dieu, c’est de me donner longue vie et une bonne santé à moi, à ma famille et à tous ceux qui sont à côté de moi pour que la reconversion se passe très bien, comme ma carrière.

Si on vous donnait l’opportunité de refaire votre carrière, sur quoi alliez-vous miser ?

Si je pouvais revenir en arrière, je dirais que mon départ de la France a été une erreur. Il fallait que je reste travailler parce que j’avais la chance de signer un contrat professionnel aux Girondins de Bordeaux. Vous savez qu’à l’époque on était tout jeune, on aime notre pays. A l’époque, quand il y avait les matchs internationaux, en France, ça joue et ça ne s’arrête pas. Donc, j’étais tout le temps parti. Je me dis que j’aurais pu choisir quelques matchs pour pouvoir vraiment assurer ma carrière professionnelle. Mais tout compte fait, ce n’est pas un regret pour moi. Parce que, j’ai bien représenté mon pays et aujourd’hui si je suis Madi Panandetiguiri, c’est grâce à mon pays.

En quelle année vous avez été convoqué pour la première fois avec l’équipe nationale A ?

Avec les Etalons, ma première convocation était en même temps ma première CAN. C’était en 2002 au Mali, c’est un très beau souvenir. Pour tout gamin, c’est un rêve qui venait de se réaliser. Représenter son pays et surtout à une phase finale d’une CAN. Moi j’ai accueilli cette convocation avec beaucoup de joie, pour moi, ma famille et pour tous mes amis. Parce que, pour moi, c’était un rêve et tout le monde connaissait mon rêve qui était de porter le maillot de l’équipe nationale.

Quel est votre plus beau souvenir avec les Etalons ?

Mon plus beau souvenir avec les Etalons, c’est sans conteste en 2013 lors de la CAN en Afrique du Sud où on a été vice-champions d’Afrique. C’est vrai qu’on aurait voulu ramener la coupe mais ça n’a pas été le cas. On va travailler et prier pour que cette jeune génération puisse nous ramener notre première étoile.

Le public sportif a beaucoup apprécié votre hargne, votre combativité sur le terrain. Dites-nous, quel joueur vous ressemble le plus dans la jeune génération des Etalons ?

(Rire) Bon…Je crois qu’Issa Kaboré, c’est un joueur au top. C’est un joueur avec des qualités similaires aux miennes. Il est même encore mieux que moi parce qu’il faut reconnaître que le football a évolué. Donc, je pense qu’Issa Kaboré me ressemble parfaitement parce qu’il est combatif, il est vraiment quelqu’un qui fait le box to box. Il monte pour apporter un plus devant et il revient pour défendre. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup dur le côté.

Que devient PNP Sport Consulting SARL ? Une structure que vous aviez mise en place avec Aziz Nikièma et Jonathan Pitroipa ?

Pour le moment, PNP Sport Consulting ne travaille plus pour l’équipe nationale du Burkina Faso mais on essaie de trouver des opportunités avec d’autres équipes nationales. On est toujours là. Et le jour que le Burkina Faso nous fera appel, on est toujours prêt.

Quelle est votre appréciation sur le niveau des Etalons ?

Je pense qu’actuellement, on a un très bon groupe, un groupe de jeunes. Je pense que si ce groupe travaille ensemble pendant deux à trois ans, à l’avenir, on aura une très grosse équipe qui peut vraiment rivaliser avec le top trois.

Croyez-vous à nos chances de qualification pour la CAN au Maroc ?

Oui, bien sûr. Avec ce qu’ils ont montré lors des deux derniers matchs, je pense que la qualification est possible. En plus, avec l’apport des deux cadres qui viennent s’ajouter, Bertrand Traoré et Issoufou Dayo, moi je pense que la qualification est possible. Si on joue grandement nos chances, je crois qu’il n’y aura pas de problème par rapport à cette qualification.

Un mot sur la nouvelle équipe dirigeante de la FBF ?

Je pense que c’est une équipe qui est arrivée par consensus et qui veut vraiment reformer le football. Nous croyons en eux, et nous savons aussi que les gens qui composent ce bureau sont des gens qui travaillent, qui sont à la tête de clubs. On nourrit beaucoup d’espoir en eux. Parce que, déjà, on a vu au niveau du championnat, ça commence à bouger, les ligues sont en train de bouger et nous pensons qu’on va vraiment avoir un championnat de qualité et puis les différentes formations que ce soient les entraîneurs, les joueurs, des clubs, vont encore s’améliorer.

Avez-vous un dernier mot ou un appel à lancer ?

Mon dernier mot c’est d’appeler tout le monde à se regrouper derrière cette nouvelle équipe dirigeante, de travailler à ce que le football burkinabè soit dans le top cinq africain. Parce qu’on a de la qualité mais il nous manque beaucoup de stabilité que ce soit dans nos équipes dirigeantes, clubs ou à la fédération. Mais je pense que nous devions tous nous mettre ensemble, travailler à cela pour pouvoir stabiliser notre football. Si on prend les dix dernières années, le Burkina Faso a joué une finale, il a été troisième et quatrième sur le plan africain. Ce n’est pas rien. Je pense que cela devrait normalement se ressentir sur le terrain. Si on se met tous ensemble, on pourra avoir un championnat de qualité.

Interview réalisée par Obissa Juste Mien

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