Freya, la chienne qui retrouve des amphibiens menacés

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Freya, la chienne qui retrouve des amphibiens menacés
Freya, la chienne qui retrouve des amphibiens menacés

Africa-Press – Burundi. Les chiens peuvent être dressés à la détection d’une multitude de choses : des antiquités pillées, des arbres malades, en passant par l’essence, les maladies et bien évidemment, les personnes disparues. Freya, Springer anglais de six ans, ne s’intéresse pas aux humains cachés, mais aux amphibiens. Sa truffe est capable de repérer, avec une efficacité déconcertante, des tritons crêtés (Triturus cristatus).

Les performances des chiens bien plus élevées que celles des humains

Pourquoi vouloir repérer des tritons crêtés ? Car ces derniers sont extrêmement menacés au Royaume-Uni, en Europe centrale et en Europe du nord. Les trouver, c’est avoir la possibilité de les mettre à l’abri. Ces amphibiens ont un cycle de vie aquatique, mais aussi un cycle de vie terrestre. Ils ont alors tendance à se réfugier dans des crevasses rocheuses ou des tunnels de mammifères, et deviennent quasi-indétectables. Un véritable problème lorsque des projets de construction peuvent les mettre en danger.

C’est dans ce contexte que Freya entre en scène. « La performance des chiens de détection formés dans le domaine de la biodiversité est généralement 4 à 12 fois meilleure que celle des enquêteurs humains expérimentés », expliquent dans une étude publiée dans la revue Plos One, les scientifiques qui l’ont utilisée. Même la technologie peut se montrer moins performante que le flair de ces chiens.

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Des taux de réussite élevés

Les chercheurs ont testé Freya sur deux paramètres pouvant compliquer la détection des tritons : la distance entre la cible et elle, et la nature du sol. Ils ont mimé des abris en utilisant des tuyaux de longueurs différentes dans lesquels étaient placés des tritons crêtés. Au cours de 16 essais, la chienne a été capable de détecter les amphibiens quelle que soit la distance (de 0,25 à 2 mètres), ne se trompant que deux fois au début de l’exercice. Elle a obtenu un taux de réussite de 87,5 %.

Les scientifiques se sont ensuite penchés sur l’influence de la nature du sol (sablonneux ou argileux, refuge ventilé ou non) lorsque les tritons se trouvent sous terre. Freya a réussi à détecter ces amphibiens dans tous les sols, à 20 cm de profondeur, avec une grande précision. Elle a obtenu un taux de réussite de 88% sur 128 essais. Elle était cependant plus rapide pour détecter les tritons dans des sols ventilés que dans ceux qui ne l’étaient pas. Dans le cas de refuges non ventilés, la détection était plus facile dans un sol argileux que dans un sol sablonneux.

Si l’étude est publiée maintenant, Freya s’entraîne depuis 2018 pour détecter des tritons crêtés. L’utilisation de chiens pour détecter ces amphibiens nécessite donc une préparation non négligeable mais l’idée est prometteuse. Les canidés pourraient, par exemple, permettre de repérer tous ces petits amphibiens avant le début d’un chantier. Ces derniers pourraient ensuite être placés en sécurité.

Espèces menacées

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