Polémique de l’Egypte à l’exposition de Beyoncé en Nefertiti au Pays-Bas

31
Polémique de l’Egypte à l’exposition de Beyoncé en Nefertiti au Pays-Bas
Polémique de l’Egypte à l’exposition de Beyoncé en Nefertiti au Pays-Bas

Africa-Press – Burundi. Fait intéressant pour la politique culturelle des Africains et des Barundi, notamment en ce qui concerne le patrimoine de l’Afrique. Le Musée de Leiden est au cœur d’une controverse depuis la semaine dernière en raison de son exposition sur Kemet. Cet événement intitulé “Kemet. Égypte in hiphop, jazz, soul&funk” [1] met en avant l’Égypte ancienne et son peuple noir, suscitant ainsi la désapprobation de la République Arabe d’Égypte et des Africanistes. Ces derniers tentent d’interdire aux Noirs de revendiquer fièrement leur patrimoine culturel à travers cette exposition, tant aux Pays-Bas qu’en Égypte.

Les autorités de la République Arabe d’Égypte ont exprimé leur mécontentement envers l’exposition qui met en lumière l’Égypte ancienne, considérée comme le berceau de la civilisation, où régnait un peuple noir [2]. Cette exposition au Musée de Leiden -Rijksmuseum van Oudheden- [3] présente des artistes célèbres tels que Beyoncé dans le rôle de Nefertiti, l’épouse d’Akhenaton, et Rihanna, ainsi qu’une représentation fidèle de Toutânkhamon. L’inspiration de cette exposition remonte aux années 1980 avec le clip de Michael Jackson “Remember the Time”, où Eddie Murphy apparaissait en pharaon Ramsès.

Le Musée de Leiden est l’un des musées au monde où un patrimoine lointain de l’Égypte ancienne (entre -2500 av. J.-C. et -1600 av. J.-C.) est conservé. L’Égypte a banni les archéologues néerlandais suite à cette exposition.

Cette initiative s’inscrit dans le mouvement décolonial [4] qui cherche à rectifier les erreurs commises par les historiens, anthropologues et archéologues occidentaux lorsqu’ils ont “eurocentré” l’histoire de l’Égypte ancienne en la débarrassant de sa dimension africaine noire en la blanchissant [5].

Les Africanistes, principalement des individus blancs se considérant comme spécialistes de l’histoire africaine, ont été pointés du doigt dans cette polémique. Car le peuple égyptien actuel, dominé par les Arabes – dont certains sont négrophobes [6] – , s’appuient sur cette histoire de l’Égypte coloniale occidentale ! Les Arabes en Égypte sont arrivés entre 639 et 747 de notre ère.

Récemment en France, des controverses similaires ont éclaté avec les revendications de Maître Gims sur une civilisation noire égyptienne antique ayant maîtrisé l’électricité, ainsi qu’avec la représentation de Cléopâtre par une artiste noire américaine dans une série Netflix.

La décision de la République Arabe d’Égypte d’annuler le spectacle de l’humoriste noir américain Kevin Hart [7] au Caire a également renforcé les soupçons d’une campagne anti-noire, négrophobe, visant à empêcher les Noirs de se réapproprier leur patrimoine culturel. Les réseaux sociaux ont été le terrain d’accusations portées contre Kevin Hart, qualifié d’”afrocentriste” par les Égyptiens et leurs soutiens occidentaux.

Alors que cette controverse met en évidence les enjeux de l’appropriation culturelle et de la représentation de l’histoire africaine, les Barundi, les Africains et l’Union Africaine ont été alertés sur cette affaire. Dans un contexte mondial en évolution rapide, marqué par la multipolarité [8] et le mouvement vers une ère du Verseau, il est primordial de donner une voix aux Noirs d’Afrique pour qu’ils puissent revendiquer leur héritage ancestral sans entraves [9].

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burundi, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here