Malath Imad
Africa-Press – Burundi. Les États-Unis continuent de focaliser leur attention sur l’Afrique dans un contexte de transformations politiques rapides, alors que les attentes s’intensifient quant aux stratégies de la nouvelle administration américaine et leurs implications pour le continent.
Après son investiture le 20 janvier, Donald Trump a annoncé un gel temporaire de l’aide américaine pour une période de 90 jours, précisant que cette décision s’inscrit dans une révision globale des politiques étrangères afin d’évaluer leur alignement avec ses priorités stratégiques.
Dans ce cadre, il devient crucial de comprendre comment ces ajustements influenceront les domaines du financement extérieur, de la lutte contre le terrorisme et du renforcement des alliances avec les pays africains.
Financement et politiques
Khaled Abdelrahman, universitaire et expert des affaires africaines, souligne que l’administration Trump pourrait réduire l’aide extérieure, ce qui affecterait de nombreux programmes financés par les États-Unis sur le continent.
Il ajoute que la lutte contre le terrorisme restera une priorité, avec une attention particulière portée aux avancées réalisées lors du premier mandat de Trump.
Il explique également que l’administration pourrait étendre son action contre les groupes extrémistes au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, tout en augmentant le soutien militaire aux initiatives de lutte contre le terrorisme. Toutefois, il ne s’attend pas à un déploiement supplémentaire de troupes américaines dans ces régions.
Compétition géopolitique
Selon Menna Saleh, chercheuse spécialisée dans les affaires africaines, la politique africaine de Trump restera axée, comme lors de son premier mandat, sur la rivalité géopolitique avec d’autres puissances influentes en Afrique.
Elle souligne que Washington devra surmonter des obstacles structurels pour concurrencer la Chine dans les domaines stratégiques qui intéressent les pays africains, notamment le commerce, où Pékin continue de renforcer ses liens et d’investir massivement.
Les efforts américains seront particulièrement concentrés sur des pays alliés en Afrique de l’Ouest, comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, ainsi que sur certaines nations de la Corne de l’Afrique, notamment le Kenya. Cependant, malgré cet engagement, il est peu probable que les États-Unis augmentent leur présence militaire dans ces zones.
Partenariats économiques
Le chercheur kényan en affaires africaines, Silvo Morven, estime que le second mandat de Trump pourrait inclure des accords bilatéraux renforçant les intérêts économiques communs.
Il indique que l’administration pourrait chercher à renouveler l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un programme permettant aux pays africains éligibles d’accéder aux marchés américains sans barrières tarifaires.
Toutefois, Morven précise que bien que cette initiative puisse sembler en contradiction avec la politique protectionniste de Trump, il existe une possibilité que l’Afrique bénéficie d’exemptions spécifiques pour préserver et renforcer les relations économiques.
Il ajoute que, bien que l’engagement diplomatique au plus haut niveau puisse être moins prononcé que sous des administrations précédentes, les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique resteront largement inférieurs à ceux entre la Chine et le continent.
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