Africa-Press – Burundi. Toute la glace accumulée par les glaciers en Suisse au cours de l’hiver a déjà fondu, alerte vendredi le service de surveillance Glamos. Par conséquent, toute nouvelle fonte d’ici au mois d’octobre entraînera une diminution de la taille des glaciers suisses.
La neige et la glace accumulées dans les Alpes suisses au cours de l’hiver ont déjà fondu, a indiqué vendredi 4 juillet 2025 le service de surveillance des glaciers, ce qui marque l’arrivée la plus précoce, avec des semaines d’avance, du seuil critique annuel, connu sous le nom de « Jour de la perte des glaciers ».
Toute nouvelle fonte d’ici au mois d’octobre entraînera une diminution de la taille des glaciers suisses, selon le service de surveillance des glaciers en Suisse (Glamos).
Le seuil critique est généralement atteint en août. Son arrivée précoce cette année est un nouveau coup pour les 1 400 glaciers suisses, qui ont diminué à un rythme alarmant.
Le chef de Glamos, Matthias Huss, y voit « un nouveau cri d’alarme »: « C’est comme si les glaciers criaient: ‘Nous disparaissons, aidez-nous.’ »
« Pour un glacier en bonne santé, un tel jour devrait arriver fin septembre, ou en octobre… ou pas du tout », a-t-il ajouté.
Après un hiver marqué par de faibles chutes de neige, et un mois de juin très chaud, l’arrivée précoce du « Jour de la perte des glaciers », dès le 4 juillet, signifie désormais que « la glace peut être détruite pendant tout l’été ».
« L’arrivée de ce jour cinq à six semaines avant la date normale au cours des 20 dernières années signifie que nous prolongeons simplement cette saison de perte de masse de manière spectaculaire », détaille Matthias Huss. Cette estimation a été réalisée à partir de douze glaciers de référence.
Les glaciers des Alpes suisses ont commencé à reculer il y a environ 170 ans. Ce recul a d’abord été modeste, mais au cours des dernières décennies, la fonte s’est considérablement accélérée. Entre 2000 et 2024, le volume des glaciers suisses a ainsi réduit de 38 %.
Selon les données qui remontent jusqu’en 2000, la seule fois où ce point de bascule était arrivé encore plus tôt, c’était en 2022, le 26 juin.
« Ça a vraiment changé les choses pour nous autres glaciologues, parce que c’était la première année où l’on voyait une fonte extrême. Tout ce qu’on savait auparavant sur la fonte des glaciers a changé », assure Matthias Huss.
Les experts estimaient que 2022 était une année exceptionnelle. Même si le réchauffement climatique allait entraîner d’autres années similaires, ils ne s’attendaient pas à ce que cela survienne aussi tôt après.
Effet accélérateur
Matthias Huss note que ce phénomène de fonte extrême a un effet accélérateur: une fois que la neige blanche de l’hiver a fondu au sommet du glacier, la surface plus sombre et grise de la glace absorbe à son tour les rayons du soleil. « Avec le même taux d’exposition, la glace fond alors encore plus vite », explique-t-il.
Avec les vagues de chaleur qui ont touché l’Europe la semaine dernière et la possibilité de nouvelles vagues en juillet et en août, « il est probable que ce soit de nouveau une très mauvaise année pour les glaciers suisses », poursuit-il.
Fin mai, l’effondrement d’un glacier en Suisse a détruit un village en contrebas. Cette catastrophe est « un sérieux avertissement sur le réchauffement de notre monde », avait alors alerté la secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU, Céleste Saulo.
Les glaciers sont plus vulnérables au changement climatique qu’on ne le pensait, selon une récente étude réalisée par une vingtaine de scientifiques internationaux et publiée dans la prestigieuse revue Sciences.
Celle-ci prévient que les trois quarts de leur masse pourraient disparaître dans les siècles à venir si rien ne change, une fonte qui aurait des conséquences dramatiques, ces géants de glace constituant d’importants régulateurs climatiques et jouant un rôle crucial dans l’approvisionnement mondial en eau douce. La plupart de l’eau qui ruisselle vers le Rhin et le Rhône est issue des glaciers alpins.
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