Animaux et Illusions D’Optique: une Tromperie Partagée

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Animaux et Illusions D’Optique: une Tromperie Partagée
Animaux et Illusions D’Optique: une Tromperie Partagée

Africa-Press – Burundi. Des deux ronds orange dans l’image ci-contre, lequel est le plus petit? Ceux ayant répondu celui de gauche ont perdu. Les rares qui auraient dit celui de droite, également. Dans cette illusion, découverte par un philosophe allemand du 19è siècle Hermann Ebbinghaus, les deux ronds oranges sont de la même taille. Un parfait exemple de la façon dont le contexte peut modifier la perception d’un objet. Placer celui-ci au milieu d’objets plus grands le fera paraître plus petit que s’il était environné d’objets plus réduits.

Si l’illusion d’Ebbinghaus nous induit en erreur, c’est parce que nous considérons en premier lieu une scène dans son ensemble avant de nous focaliser sur les détails. A cet égard, la perception sensorielle n’est jamais une représentation exacte et parfaite du monde environnant mais une recréation de notre cerveau.

Global contre local

Mais qu’en est-il de celui des animaux? Se font-ils également berner par les illusions d’optique? Après tout, leur perception du monde qui les environne est forcément différente de la nôtre. Question d’adaptation.

Une espèce animale qui aurait besoin de savoir repérer immédiatement des prédateurs aurait tendance à appréhender son environnement de façon globale.

A l’inverse, le traitement local d’une scène est important s’il s’agit de reconnaitre précisément un objet comme de la nourriture dans un environnement encombré. Trois chercheurs autrichiens de l’Université de Vienne ont donc testé deux animaux de biotopes (lieux de vie) très différents: un poisson, le Guppy (Poecilia reticulata) et un oiseau, la tourterelle domestique (Streptopelia risoria). Ils publient leurs résultats dans la revue Frontiers in Psychology.

Poissons et oiseaux ne sont pas égaux devant une illusion

Dix-neuf individus de la première espèce et 38 de la seconde furent testés durant une période de six jours, chacun d’entre eux étant soumis à l’expérience une cinquantaine de fois. Les ronds oranges étaient remplacés par de la nourriture. Pour les guppys, des flocons de nourriture étaient placés au centre de plus petits ou plus larges cercles. Et pareil pour les tourterelles avec des graines de millet.

Les résultats sont sans appel. Comme les humains, les guppys se faisaient quasi systématiquement berner par l’illusion d’optique. Ils choisissaient bien plus souvent la nourriture lorsque celle-ci était environnée de petits cercles.

A l’inverse, les tourterelles tombaient rarement dans le panneau. Elles n’avaient pas plus tendance à choisir préférentiellement les graines à l’intérieur des petits cercles que celles entourées par des cercles plus larges.

Pour les chercheurs, cette différence est le reflet de l’évolution des deux espèces et des compétences cognitives qu’elles durent acquérir pour prospérer.

Picorer et survivre

Les guppys vivent dans des eaux tropicales à la végétation sous-marine très dense et où les prédateurs sont nombreux. Ces petits poissons font des proies faciles. Ils doivent pouvoir prendre des décisions rapidement d’un seul regard. Leur survie en dépend. Tout comme celle de nos lointains ancêtres qui devaient savoir jauger en un éclair la dangerosité de leur entourage sous peine de se faire croquer par un tigre ou par un ours.

Bien différent est le quotidien de la tourterelle. L’oiseau passe la majeure partie de son temps à picorer de la nourriture sur le sol. Sa préoccupation principale consiste essentiellement à savoir distinguer correctement une graine d’un gravier. D’où son focus sur le détail.

Les chercheurs ont ainsi prouvé que les illusions d’optique fonctionnent sur les animaux. Mais également que loin d’être un simple amusement, elles peuvent constituer un outil pour démontrer que les capacités cognitives des animaux sont différentes d’une espèce à l’autre, reflétant ainsi les pressions évolutives qu’ont dû surmonter les organismes pour survivre.

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