Africa-Press – Burundi. La Banque de la République du Burundi (BRB) a publié, ce 23 janvier, les points phares de l’inflation au Burundi pour le mois de décembre 2022. Certains consommateurs déplorent une flambée continue des prix des denrées alimentaires. L’Olucome appelle la population à adopter des stratégies de résilience.
Selon le rapport de la BRB, l’inflation pour le mois de décembre 2022 est à 26, 6 %. Ce taux est presque le même que celui du mois précédent de novembre, 26,8 %. L’inflation s’élève à 39,4 % pour les denrées alimentaires, à 12, 2 % pour l’énergie, carburants et combustibles ainsi qu’à 20,4 % pour le reste des produits.
Au mois de janvier 2022, le taux d’inflation était de 12,3 % alors qu’en 2021, l’inflation annuelle globale s’élevait à 8,3 %.
« Nous sentons cette inflation galopante dans les familles. Imagine qu’avec 10 mille BIF, on ne peut plus nourrir la famille pour un seul repas de midi. C’est la première fois que je fais face à un tel niveau d’inflation », indique Salvator, habitant de la zone Kanyosha au sud de la ville de Bujumbura.
Il fustige que les prix des denrées alimentaires continuent de grimper alors que les revenus restent les mêmes. « Au mois d’octobre et novembre, on achetait un kilo de haricot sec à 2500 BIF, mais aujourd’hui le prix varie entre 3200 et 3500 BIF. Avec les revenus qui ne sont pas conséquents, on risque de ne plus pouvoir nourrir la famille au moins deux fois par jour ». Et d’appeler le gouvernement du Burundi à prendre des mesures adéquates pour juguler cette inflation.
Jacqueline, une autre résidente de la ville de Bujumbura, ne décolère pas contre des spéculations sur les prix : « Comment se fait-il qu’un kilo de riz s’achète 4000 BIF dans un quartier alors qu’il est à 4500 voire 5000 BIF dans un autre quartier ? C’est déplorable que depuis ces derniers mois, les commerçants haussent les prix comme ils le veulent ». Elle appelle le ministère du Commerce à assurer la régulation des prix des denrées alimentaires surtout le riz, le maïs et le haricot sec pour contrer les spéculations.
Que faire ?
Dans une note de plaidoyer adressée aux autorités burundaises ce 16 janvier, l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) déplore aussi une flambée généralisée des prix sur les produits de première nécessité notamment le haricot, le riz, l’huile, la farine et autres produits alimentaires.
Le président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri, regrette que le gouvernement du Burundi n’ait pas encore pris des mesures tangibles pour réguler les prix des produits malgré l’autorisation de l’importation du maïs, du sucre et du ciment.
Il appelle la population à adopter toutes les stratégies possibles pour développer la résilience en diminuant notamment les dépenses non-essentielles particulièrement les fêtes et les voyages : « Les membres du gouvernement doivent être un modèle ».
Gabriel Rufyiri demande aux partis politiques et aux confessions religieuses de s’abstenir de la demande intempestive des contributions à la population qui se trouve dans la pauvreté extrême.
Il suggère au gouvernement l’exonération des produits de première nécessité surtout les denrées alimentaires. Pour lui, il faut mettre en place une commission indépendante de suivi de cette mesure d’exonération pour que ses fruits soient bénéfiques pour toute la population.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burundi, suivez Africa-Press





