Africa-Press – Burundi. Sonia Ndikumasabo, présidente de l’Association des Femmes Juristes du Burundi (AFJB), Marie Emerusabe, coordinatrice générale de cette association, Audace Havyarimana, représentant légal de l’Association pour la Paix et la Promotion des Droits de l’Homme (APDH), Sylvana Inamahoro, directrice exécutive de cette association, ont été arrêtés à l’Aéroport Melchior Ndadaye de Bujumbura.
C’était ce 14 février alors qu’ils s’apprêtaient à s’envoler pour Kampala pour une réunion avec des partenaires. Le coordonnateur du projet foncier au sein de l’APDH, Prosper Runyange, a été arrêté à Ngozi.
« Juste au début de cette semaine, on a eu beaucoup d’informations sur des personnes qui travaillent avec une ONG qui s’est retirée du Burundi pendant la législature 2015-2020 et malheureusement, cette ONG a continué à travailler avec les organisations de la société civile agréées au Burundi et non agrées », réagit le ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la Sécurité publique, Martin Niteretse.
Selon lui, cette ONG fournit des fonds à ces associations sans but non lucratif (Asbl) officieusement parce que les rapports que ces associations produisent et transmettent au ministère de l’Intérieur ne montrent aucune trace de ces financements. « Depuis 3 mois, on a fait des investigations progressivement. Curieusement, nous avons compris que ces Asbl travaillent avec cette ONG étrangère raison pour laquelle on a procédé à l’arrestation de ces 4 personnes à l’aéroport alors qu’ils se dirigeaient à Kampala dans une réunion organisée par cette même ONG. C’était dans le cadre du comité de pilotage. »
Et d’ajouter : « Le dossier est en cours. Les résultats dont nous disposons pour le moment montrent qu’il y a une grande probabilité qu’il y ait risque de financement du terrorisme à travers ces fonds-là. On doit être vigilent sur tous les points pour que rien ne vient perturber la paix et l’ordre public. »
L’ONG Avocats Sans Frontières (ASF) avait quitté le Burundi en 2018
Selon des sources, l’ONG étrangère dont parle le ministre Niteretse est Avocats Sans Frontières (ASF). « Comme toutes les ONG internationales présentes au Burundi, Avocats Sans Frontières a vu ses activités dans le pays suspendues par le Conseil national de sécurité depuis le 1er octobre dernier, pour motif de ne pas s’être mise en conformité avec la loi sur les organisations non gouvernementales étrangères (ONGE) adoptée en janvier 2017 », a écrit en décembre 2018 l’ONG Avocats Sans Frontières.
Selon cette ONG, le ministère de l’Intérieur burundais avait conditionné la levée de cette suspension au dépôt et à la validation, avant le 31 décembre de cette année, d’un dossier comprenant quatre documents.
ASF a fait savoir qu’il s’agissait plus précisément d’une convention de partenariat avec le ministère des Relations extérieures, d’un protocole d’accord avec le ministère de la Justice, d’un engagement à respecter les lois bancaires et la loi sur les ONGE, et d’un plan d’action pour mettre en place des mesures de recrutement visant à atteindre des quotas déterminés en termes de composition ethnique de notre personnel.
« Après mûre réflexion, nous estimons que répondre favorablement à certaines demandes des autorités serait contraire au fondement même de notre organisation et à ses valeurs. Nous ne serons donc pas en mesure d’obtenir la levée de notre suspension. Après 20 ans de présence ininterrompue au Burundi, nous sommes ainsi contraints, à notre plus grand regret, de fermer notre bureau à Bujumbura et de quitter le pays à la date du 31 décembre 2018. »
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