Africa-Press – Burundi. Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Dr Christine Mbonyingingo.
Votre qualité principale ?
La conscience que je ne peux être sans l’autre, comme l’autre ne peut être sans moi.
Votre défaut principal ?
Je jette mes perles aux cochons avec récidive. Mes filles confirment.
La qualité que vous préférez chez les autres ?
La joie de vivre. J’aime les personnes qui dégagent la joie de vivre et qui ont conscience de la valeur des autres et les respectent pour ce qu’ils sont, sans calcul.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
Je ne supporte pas les personnes dont les propos dégagent des ondes négatives.
D’où vous vient votre vocation pour la cause féminine ?
On ne naît pas féministe. On le devient. Mon engagement pour la défense des droits des femmes prend racine à la permanence nationale de l’Union des Femmes Burundaises (UFB) en 1974. J’étais en deuxième candidature à l’Ecole Normale Supérieure (ENS). Je devais faire un exposé sur la condition de la femme au Burundi dans le cadre du cours de civisme. Mon professeur, M. Kidomo Clément, m’a orienté vers l’UFB pour me documenter. J’y ai trouvé Mme Clémence Nahimana que je salue affectueusement. Elle m’a parlé de l’UFB, de la motivation de son action, de ses ambitions pour la femme, de sa contribution à la politique du pays pour que son image soit radieuse dans le concert des nations. Chaque fois qu’elle parlait de la condition de certaines femmes, je voyais des illustrations par milliers dans la commune où j’étais née. En même temps, un esprit de révolte, une sorte de colère grandissaient en moi. Je lui ai demandé si l’UFB pouvait accepter des étudiantes en son sein. Elle m’a dit oui. Sur le coup, j’ai introduit ma demande d’adhésion à l’UFB. Et quand je me suis mariée en 1975, j’ai adhéré également à la section des épouses des officiers et c’était parti pour la vie.
Pensez-vous que l’UFB (Union des femmes Burundaises) a contribué à faire évoluer la condition de la femme burundaise ?
Je ne le pense pas, c’est une évidence. Je peux le certifier. L’UFB a contribué à faire évoluer et changer les relations entre les hommes et les femmes au Burundi. Toutes les personnes de mon âge vous le diront. A titre d’illustration, l’UFB a lutté pour la mixité dans les écoles afin que les filles ne soient plus cantonnées aux écoles ménagères et aux écoles d’institutrices et ainsi pouvoir accéder à l’université et embrasser d’autres carrières. Des lois ont changé, d’autres, élaborées et votées pour plus d’égalité, entre les hommes et les femmes surtout dans le secteur du travail. C’est l’UFB qui a négocié l’ouverture de l’ISCAM aux filles. C’est elle qui a porté le plaidoyer pour toutes les décisions des conférences internationales de Mexico et de Copenhague sur la condition de la femme. C’est elle qui a fait la pépinière des femmes leaders en général et en politique en particulier. Je suis fière d’être membre de l’UFB et de continuer à faciliter son action d’inspiration aux autres associations et groupements citoyens de défense des droits de la personne humaine, particulièrement des femmes.
L’adage rundi : « Niko Zubakwa (la femme doit tout endurer dans le foyer,NDLR) ». Votre commentaire.
Le sens social de cet adage, il faut l’avouer, a une peau très dure et qui traverse gaillardement nos siècles. « Niko zubakwa » hier, aujourd’hui et demain est un signe d’impuissance, un appel aux femmes à la résignation face aux diverses difficultés au sein de leur ménage. C’est aussi une invitation à transcender la réalité douloureuse d’une vie de couple pleine d’inégalités, source de frustration et de regret. Au-delà de ces considérations, « Niko zubakwa » a permis de garder beaucoup de couples en place. Hier, surtout avant l’avènement des écoles, les filles se mariaient très jeunes. Dès l’apparition des menstruations, le signal était donné, la fille était à marier. Cela se passe généralement entre 14 et 15 ans, alors qu’en principe une adolescente de 16, 17 souhaite vivre sa métamorphose et se projeter dans l’avenir. Comme tout le monde, elle a envie d’apprendre des choses de la vie, de profiter au mieux des plaisirs que la vie offre en compagnie de ses copines.
A ce propos, je vous dirais qu’être mariée est différent de se marier. Pour affronter les nombreuses et éprouvantes responsabilités d’une femme mariée, dont la procréation à 17 ans, il fallait du courage, de la persévérance et du soutien.
Concrètement…
Je dirais que « Niko zubakwa » est un piège millénaire tendu aux femmes. En effet, aujourd’hui, on réalise que la soumission aveugle, forgée et forcée, n’est pas l’unique option. De mon temps déjà, je me suis mariée en mai 1975, l’école formelle en classe était déjà arrivée et « Niko zubakwa » avait déjà perdu de sa superbe. J’ai eu le choix du garçon qui me plaisait le plus, qui me rassurait le plus. Mes parents n’ont pas choisi pour moi, mais ils étaient ravis, car mon choix leur convenait parfaitement. Ils connaissaient le garçon, qu’ils avaient eu chez nous pendant deux ans de sa scolarité.
Aujourd’hui, même à la campagne, cet adage ne peut pas être invoqué et faire effet. Cependant, les règles du patriarcat restent toujours tenaces. Face à cette situation, la majorité des femmes qui ont des difficultés dans leurs ménages, car elles refusent la soumission aveugle, restent élégantes, mais contraintes de transcender beaucoup d’aléas pour rester aux côtés de leurs enfants. C’est cela qui intrigue.
La femme burundaise, la trouvez-vous suffisamment représentée dans les instances de prise de décisions nationales ?
Absolument, non. La volonté politique reste encore en deçà des attentes des femmes. Aujourd’hui, aucun argument raisonnable et objectif ne peut justifier les inégalités observées au niveau de la représentativité des hommes et des femmes dans les instances de prise de décision. Quand la volonté politique est sincère, les bonnes décisions sont prises. Le Frodebu a donné le ton. Il a osé. Il a nommé une femme au poste de Premier ministre, en tant que chef du Gouvernement. Si on n’avait pas eu le malheur de l’assassinat du Président Melchior Ndadaye, je reste persuadée que Mme Kinigi Sylvie aurait fait beaucoup d’impact : économiste de renom, qui avait dirigé le secteur des réformes économiques et qui de ce fait facilitait le dialogue entre le gouvernement et les institutions de Bretton Woods, elle avait toute la carrure pour conduire l’action du gouvernement à bon port. Le CNDD/FDD a aussi fait montre d’une audace qui a plu beaucoup aux femmes. Nous avons tous apprécié la nomination d’une femme vice-présidente de la république, une femme présidente de l’Assemblée nationale. Regardez aujourd’hui. Ce pays regorge de femmes aux compétences multiformes. On ne peut pas dire que le Président de la République, n’a pas trouvé des femmes qui peuvent être nommées Vice-Présidentes ou Premières ministres ou Présidentes de l’Assemblée nationale ou du Sénat.
Mais si on regarde les chiffres, les femmes sont représentées ?
L’important, ce ne sont pas les chiffres. Je suis intéressée par l’équité et donc par la parité. Je suis intéressée par les positions utiles, qui donnent aux femmes la possibilité d’influencer les décisions et de changer les choses. Je suis intéressée par la situation si le président de l’Assemblée nationale est un homme, le sénat est dirigé par une femme. Je sais qu’à l’Assemblée nationale 41% des députés sont des femmes, mais je constate que l’Assemblée nationale a 8 commissions et parmi elles, une seule commission a une présidente et 2 ont des vice-présidentes et cela n’est pas équitable. Je constate que la parité n’est pas garantie au niveau du gouvernement et que l’on se complaît au niveau de 30% et ceci n’est pas juste.
Je suis frustrée quand je constate que depuis que la CENI existe, elle ne supporte pas d’être présidée par une femme. Je suis en colère quand j’observe que ce qui a été appelé la structure légère de la CENI, les gardiens des CEPI sont des hommes dans 15 provinces sur 18 et demain on va dire aux femmes qu’elles n’ont pas l’expérience de diriger les CEPI et les CENI. Cela fait un moment que je réfléchis à ces inégalités, je retombe chaque fois à une faible volonté politique de promouvoir les femmes.
Un mari idéal, selon vous ?
Cela dépend de qui cherche un mari et de quel mari la personne cherche. Un mari c’est un amoureux, mais c’est avant tout un ami, ensuite un partenaire sur lequel compter en tout temps et en tout lieu.
Chaque fille cherche un compagnon selon sa personnalité et selon ce qu’elle veut que la vie lui donne par le truchement de ce compagnon pour la vie. Donc un mari idéal pour toutes les femmes n’existe pas. Même Dieu qui incarne la perfection ne fait pas l’unanimité. Dans tous les cas, pour moi, un mari c’est un être humain comme la femme. Pour vivre en harmonie, l’homme comme la femme doivent faire preuve d’un amour entier et fort, d’une compréhension et d’une tolérance des défauts de l’un et de l’autre, d’un soutien mutuel pour s’aider à grandir dans l’amour et dans la vertu, d’une complicité positive dans l’éducation des enfants, d’un respect mutuel.
La dot, est-elle nécessaire ?
A ma connaissance, la dot n’est pas une obligation légale aujourd’hui. D’ailleurs, elle a été déjà supprimée par le président Bagaza. La pratique plaît bien aux Burundais, et beaucoup continuent à en user et en abuser au détriment des jeunes. C’est un autre piège dont il faut se défaire et cela est à la portée des jeunes qui se marient.
De plus en plus de divorces chez les jeunes couples, surtout citadins, pourquoi d’après vous ?
Cette situation mérite une observation minutieuse et un dialogue avec les jeunes couples d’aujourd’hui. Je ne voudrais pas supposer ou deviner les causes de cette situation. C’est un phénomène inquiétant qu’il faut appréhender correctement pour ne pas globaliser. Ma lecture est que cela est un indicateur d’un mal être social, car beaucoup de problèmes ont été exacerbés et les jeunes n’ont pas été préparés à la vie qu’ils mènent aujourd’hui. J’aurai pensé à la pauvreté, mais il y a des couples pauvres, mais heureux ensemble.
Un conseil aux futur(es) marié(e)s dans l’antichambre du mariage…
Je leur dirais tout simplement ceci : quoi qu’il arrive, là sur les grandes avenues, les longs boulevards, les petits sentiers et les profondes vallées de la vie, on est fort à deux. Si vous vous engagez à vivre ensemble, vous vous engagez à vous écouter et à vous soutenir mutuellement pour le meilleur et pour le pire. Le respect mutuel va être un pilier fort de leur union. La domination sert de lit aux frustrations et à la haine. L’amour se construit à deux. Le mariage est aussi consommé à deux devant l’officier de l’Etat civil, car la polygamie est aussi prohibée au Burundi. Si une troisième personne s’invite ou est invitée dans votre vie de couple, cela est le point de départ d’une déchirure qui risque de vous coûter cher. Sinon, trouver une âme sœur pour la vie, c’est une grande bénédiction.
Dans votre vie, avez-vous toujours eu le soutien nécessaire de votre mari, de vos proches ? A aucun moment, il n’y a eu des tensions ?
Je dirais comme les Québécois que j’ai été une « maudite chanceuse » sur ce plan-plan. Oui, mon mari m’a soutenu durant ma vie académique. Il a accepté de garder les petits pour que j’aille parfaire mes études à Londres. Les enfants étaient petits. Pour anecdote, à un moment, nous avions été la risée de nos proches. Notre décision a alimenté les conversations de la ville de Bujumbura. Mon mari a tout fait pour que je vienne en visite quatre mois après mon départ, ce qui m’a permis de refaire le plein d’affection et de repartir aux études le cœur léger. Il a aussi tout fait pour venir me rendre visite aussi là-bas. Mes hôtes m’appelaient « Burundi » et ce prénom m’allait très bien, car j’aime mon pays. Au niveau professionnel, mon mari a été un soutien inestimable, car il ne s’est jamais opposé à mes choix. Il m’encourageait. Certaines de mes camarades membres de l’UFB me confiaient les tâches les plus difficiles de plaidoyer, elles disaient qu’elles étaient sûres que ce sera fait, car mon mari me soutiendrait. Pour mes proches, je n’ai jamais eu de soucis du fait de mes proches parents, car j’étais une référence pour plusieurs. Quant à mes proches collaborateurs, dans le monde du travail, les tensions ont été enregistrées bien entendu. Cependant, elles font partie de la vie de groupes. Celles que j’ai connues m’ont fait grandir.
Un jour une femme présidente de la République ?
Absolument. Rien n’empêche. Il suffirait que les femmes parlent d’une seule voix, décident d’aller crever ensemble le plafond de verre qui les séparent de cette fonction et le tour sera joué.
Beaucoup d’associations qui militent pour les droits de la femme, mais, peu sont implantées à l’intérieur du pays. Un handicap ?
C’est un handicap certes, mais qui sera contourné si les coopératives communautaires sont multipliées, si les associations villageoises d’épargne et de crédit se généralisent sur toutes les collines du pays et si le code électoral est revu pour tracer des avenues claires et nettes pour les femmes afin qu’elles soient à 50%-chefs de collines. Aujourd’hui, elles sont à 8%
Suite aux grossesses non désirées, de jeunes filles abandonnent l’école. Qu’est-ce qui doit être fait ?
Cette situation est une honte pour le Burundi. Encore une fois, c’est un indicateur d’un mal-être social. Pour juguler ce fléau, je vois deux solutions. D’une part, il faut armer les parents pour qu’ils puissent parler de la sexualité et du sexe à leurs enfants ouvertement et casser les tabous autour du sexe. Pour cela, il faut leur donner des livrets portant des informations claires et précises dans du Kirundi aussi clair et précis. Dans un deuxième temps, il faut aider les écoles à assumer leurs responsabilités. Les enfants passent les 4/5 de leur journée à apprendre les différentes sciences aux écoles. Ces lieux doivent être des havres de sécurité pour les filles. Les cours en rapport avec la santé sexuelle et reproductive devraient être dispensés adéquatement sans que la religion de l’enseignant ou l’enseignante pèse dans le cours. Les enseignants qui contribuent aux grossesses des jeunes adolescentes devraient être punis de façon exemplaire. Si cela est fait, on partirait de là pour évaluer et prendre d’autres mesures.
Que faire pour maîtriser la problématique de la natalité au Burundi ?
Le gouvernement recommande trois enfants par femme. Il faut qu’il se donne les moyens de cette politique. 90% de la population burundaise vivent du fruit de leur terre, la population continue à croître alors que la terre ne s’agrandit pas. Aujourd’hui, on assiste à des assassinats en famille à cause de conflits fonciers, estimés à 85% des plaintes déposées dans les cours et tribunaux.
Une première décision s’impose : il faut une base légale pour la santé sexuelle et reproductive. Une deuxième décision, il faut une politique claire de la population. Avec ces références, les interventions diverses seront cadrées pour avoir de l’impact. Il faut aider les leaders locaux à faire le lien entre les problèmes économiques et sociaux et la forte croissance démographique ainsi que les conséquences de cette situation. Il faut encourager les confessions religieuses à contribuer dans la prise de conscience de ce problème. Il faut trouver une stratégie d’encouragement des familles modèles du planning familial.
La femme que vous admirez le plus ?
« Gendarme », c’est une femme chef d’une colline de Bujumbura (Rural) pour son action d’encadrement des jeunes. Son leadership est plein d’inspiration. Elle est respectée et aimée par toute sa communauté et les jeunes lui obéissent au doigt et à l’œil. Ils la craignent, car elle fait un travail de veille comme une pédagogue.
L’homme que vous admirez le plus ?
Mon père qui a bravé les stéréotypes culturels et m’a légué ses biens par un testament.
Votre plus beau souvenir ?
Ma décoration par la République centrafricaine. Je me sentais très honorée. Je m’y attendais le moins et je n’avais jamais vu une cérémonie de décoration d’une personne par un Gouvernement. La haie des militaires m’avait impressionnée. J’ai fait le service militaire, je me rappelle qu’une partie de moi voulait répondre aux saluts des militaires, mais une autre me disait que non. J’étais la Directrice pays de ONUSIDA et pas « Clairon ». C’est le sobriquet que mes camarades m’ont donné durant le service militaire.
Votre plus triste souvenir ?
La longue et douloureuse nuit du décès de mon fils.
Quel serait votre plus grand malheur de votre vivant ?
Perdre un autre enfant
Le métier que vous auriez aimé exercer ?
Etre médecin
Votre souvenir du 1er juin 1993(le jour où le président Ndadaye a été élu) ?
Une double déception. J’ai même écrit ma déception dans le journal Le Renouveau. J’avais sillonné quelques provinces du pays pour expliquer que le multipartisme valait la peine et que notre engagement au parti Uprona était de renforcer la démocratie et laisser parler la voix plurielle de la démocratie. J’étais déçue, car mon parti n’a pas eu l’occasion de faire vivre son engagement. J’étais déçue, car j’avais espéré être élue et faire valoir les demandes des femmes au Parlement. J’étais tellement déçue que j’ai refusé le poste de Secrétaire générale du gouvernement qui me semblait d’ailleurs de petite pointure.
Votre passe-temps préféré ?
Danser et chanter
Votre lieu préféré au Burundi ?
J’aime les chutes de Karera, qui comptent une chute appelée Mwaro en réplique aux chutes de Gasumo de mon enfance. Ces dernières furent un des lieux de tournage du film sur la percée du Christianisme au Burundi dans lequel mon papa a été l’acteur principal.
Le pays où vous aimeriez vivre ?
Si le Burundi n’existait plus et qu’on me disait de choisir une autre destination, ce serait le Brésil.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
Un voyage dans un pays qui pourrait m’apprendre comment fabriquer des outils aratoires malins pour remplacer la houe au Burundi
Votre rêve de bonheur ?
On ne rêve pas de bonheur. On travaille pour son propre bonheur, en famille avec ses enfants, ces petits enfants, en visitant les contrées voisines et lointaines ensemble.
Votre plat préféré ?
La banane verte accompagnée de Ndagala frais
Votre chanson préférée ?
Aujourd’hui, c’est le crédo africain
Avez-vous une devise ?
Fidèles à mes principes, je suis.
Croyez-vous à la bonté humaine ?
Oui. Elle se manifeste chaque jour. Elle tisse les liens d’amitié entre des grands et des petits. Elle transforme les gens. Elle est essentielle pour faire vivre la solidarité humaine.
Pensez-vous à la mort ?
La vilaine est tout le temps dans les parages, je n’ai même pas de temps de penser à elle, elle s’invite tout le temps, elle fait partie de nos vies. C’est une certitude. J’y penserai si elle était rare ou si elle me manquait.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
S’il était en visite au Burundi et que je le voyais de mon vivant, je lui dirais de vive voix merci d’avoir fait les choses si bien et m’avoir épargné d’être une femme rurale.
Propos recueillis par Hervé Mugisha
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burundi, suivez Africa-Press