Comment enrayer la spirale inflationniste dans laquelle s’enfonce le pays ?

29
Comment enrayer la spirale inflationniste dans laquelle s’enfonce le pays ?
Comment enrayer la spirale inflationniste dans laquelle s’enfonce le pays ?

Africa-Press – Burundi. L’envolée des prix des céréales, surtout à la veille du nouvel an, est un signe révélateur que la production agricole est de loin inférieure à la demande. D’où la nécessite d’arrêter des mesures urgentes pour atténuer les effets de l’inflation sur les ménages et les industries locales.

L’année qui vient de s’achever aura été marquée par l’inflation avec des proportions élevées dépassant les 26%. La détérioration de cet indicateur macroéconomique renseigne sur la situation économique du pays. En effet, les conditions de vie des ménages n’ont cessé de se détériorer d’autant plus que les prix des denrées pèsent lourdement sur le panier de consommation des biens et services. Par ailleurs, une infographie postée par la banque centrale en dit long. L’inflation est tirée en grande partie par la hausse des prix des denrées consécutives à la faible production agricole.

L’inflation alimentaire a bondi de 10% en l’espace d’un mois pour atteindre 40%. Ces données collaborent avec la situation qui prévaut sur le terrain. A la veille de la célébration du nouvel an, vers 11h du matin, le marché COTEBU était noir de monde. Les acheteurs étaient au rendez-vous pour faire des provisions. Les légumes étaient bons marchés comme d’habitude durant la saison pluvieuse. Un kilo d’oignons blancs coûtait 1600 BIF alors que celui d’oignons rouges se négociait à 2300 BIF.

Le revers de la médailleLes prix des céréales, eux, ne fléchissent pas. Un kilo de haricot s’achète entre 2700 et 3000 BIF selon les variétés. Il en est de même pour les petits pois frais qui coûtent les yeux de la tête, un kilo pour 8000 BIF. Le riz est hors de prix la dernière qualité coûte 3500 BIF alors qu’il faut débourser 5500 BIF pour rentrer avec un kilo de riz tanzanien.

Ce qui conditionne le rationnement des ménages. Pour preuve, l’espace réservé à la commercialisation de la viande est désert. Les consommateurs préfèrent le poisson dont les prix sont très bas sur le marché. Le prix d’un kilo de fretins secs (Ndagala) a sensiblement diminué ces derniers jours. Il oscille entre 25 000 et 30 000BIF.

Une situation plutôt prévisibleLes élus du peuple s’inquiétaient de la hausse exponentielle du budget global de l’Etat au cours de cet exercice. Le budget a franchi la barre historique des 2000 milliards BIF alors que la principale source de recettes reste l’argent du contribuable. Même si les taux d’imposition n’ont pas changé, il n’a pas caché son inquiétude quant aux effets dévastateurs de l’inflation. Il reviendra au consommateur de supporter la charge fiscale puisque c’est normal qu’avec un taux d’inflation de 8% et une faible croissance de 4,6 %, les prix vont augmenter, avait prédit Olivier Suguru, député élu dans la circonscription de Bubanza.

L’économie du Burundi reste résiliente, bien que confrontée aux défis générés par la guerre en Ukraine. Cependant, les pressions inflationnistes restent élevées suite à la montée des prix des produits alimentaires et énergétiques, lit-on dans la déclaration des services du FMI au terme d’une visite effectuée au Burundi en septembre 2022.

Que faire pour endiguer l’inflation ? Comme le secteur alimentaire est touché à plus de 40% de la hausse du prix généralisé, il faut accroître la production agricole pour juguler l’inflation. Ce qui va permettre de l’exporter et de trouver les devises, commente un internaute. Pour atténuer les effets de l’inflation, les gouvernements exonèrent certains produits de taxes et des droits de douane.

La banque centrale dont la mission principale est de veiller à la stabilité des prix et du système financier du pays doit initier une série de mesures pour endiguer l’inflation et ses effets pervers.

En ce sens, elle a déjà entrepris des réformes macroéconomiques notamment la levée des restrictions sur les transferts instantanés et la réouverture des bureaux de change. Ainsi, la suppression des marges de change entre dans cette logique. Ce qui permettra de faire face à l’inflation importée. Près de 3⁄4 de l’ensemble des importations sont financées par le marché noir.

Pour gagner la bataille contre l’inflation, le gouvernement devrait stabiliser les prix des produits les plus consommés : « … il faudrait qu’il subventionne les prix à l’achat », a proposé Professeur Gilbert Niyongabo, président du CURDES dans un entretien accordé à nos confrères du groupe de presse Iwacu.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burundi, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here