
Africa-Press – Burundi. Sur 58 milliards de Fbu de fonds alloués aux coopératives collinaires, seul un milliard 169 millions de Fbu ont été déjà remboursés, soit un taux de remboursement de 2%. Des chiffres publiés par la Cour des Comptes dans son rapport d’audit de performance de la collecte des recettes communales réalisé en 2022.
Dans une séance de questions orales au ministre de l’Intérieur ce 20 septembre au Palais des Congrès de Kigobe, les députés n’ont pas caché leurs préoccupations. Certains s’interrogent sur les stratégies à élaborer pour recouvrer ces fonds accordés à ces coopératives.
Et c’est Simon Bizimungu, député du CNL qui s’est fait le porte-parole de ces préoccupations : « Le taux de recouvrement en termes de pourcentage est vraiment trop bas et trop alarmant alors que l’argent qui a été alloué provient du trésor public et des taxes des citoyens. Et ma question, Monsieur le ministre est de savoir si vous avez de l’espoir que les fonds alloués aux coopératives collinaires seront un jour remboursés ou recouvrés ? », a-t-il demandé.
Et ce n’est pas tout comme questions : « Que comptez-vous faire au cas où ces remboursements ne seraient pas faits, au moment où il n’y a même pas eu d’hypothèques à saisir au cas où les coopératives se retrouveront dans l’incapacité de rembourser ? », a-t-il poursuivi.
Avant de répondre à ces préoccupations soulevées par les députés, le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique a déploré la négligence observée chez certains administratifs dans les recouvrements des fonds alloués aux différentes coopératives collinaires.
Il a tenu à rassurer ces députés que des stratégies de recouvrement vont bientôt être élaborées. Le ministre Niteretse a mis en garde les coopératives qui ont mal géré ces fonds.
Il a reconnu que le taux de remboursement est trop faible. « Comme je l’ai mentionné dans le rapport, il y a eu négligence mais il y aussi un facteur principal qui a influé sur ce taux relativement bas de remboursement, ce sont les coopératives qui ont investi dans l’élevage du petit bétail », a-t-il justifié sans convaincre certains députés.
En analysant de près les faits, explique-t-il, on dirait qu’on a fait faillite en accordant ces prêts aux coopératives, mais les enquêtes et les analyses déjà faites, montrent qu’il y a certaines coopératives qui affichent un bon chiffre d’affaires, et d’autres qui sont dans le rouge.
Avec l’Anacoop, l’Agence nationale de promotion et de régulation des sociétés coopératives, souligne le ministre Niteretse, nous prévoyons d’organiser des séances d’encadrement pour ces coopératives et le ministère s’engage à faire des suivis réguliers.
Et au niveau du ministère, a-t-il indiqué, nous sommes en train d’élaborer des stratégies pour que le recouvrement soit maximal, et de sanctionner toute coopérative qui aura fait une mauvaise gestion avérée, car le délai de grâce de deux ans accordé, était pour se préparer.
« Je vous garantis que ces fonds vont être recouvrés et il y a des sanctions pour ceux qui ne rembourseront pas », a promis le ministre Niteretse devant les députés.
A la question des communes ayant des administrateurs intérimaires, soulevés par les députés, il a tranquillisé. « Certaines communes se sont déjà organisées pour élire les nouveaux administrateurs », a fait savoir le ministre burundais de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique.
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