Un Non-Respect du Barème de Fixation des Prix pour la Viande

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Un Non-Respect du Barème de Fixation des Prix pour la Viande
Un Non-Respect du Barème de Fixation des Prix pour la Viande

Africa-Press – Burundi. Le barème des prix des produits alimentaires fixé par le ministère du Commerce n’est pas respecté par certains commerçants. Ces derniers expliquent que certains produits sont chers lors de leur approvisionnement. Ils donnent l’exemple du prix de la viande à l’abattoir de Bujumbura. Les consommateurs suggèrent l’intervention du gouvernement.

« Un kilogramme de viande avec os n’a pas changé de prix. Il est resté à 30 000 BIF. Est-ce que le barème de fixation des prix des denrées alimentaires n’est pas officiel ? », s’est interrogé un habitant de la zone urbaine de Kamenge rencontré dans le marché de Kamenge.

Dans certaines boucheries visitées dans cette zone, le prix d’un kilo de viande n’a pas effectivement changé. Le prix d’un kilogramme de viande avec os est à 30 000 BIF au lieu d’être entre 20 000 et 25 000 BIF. Le prix d’un kilogramme de viande sans os est de 33 000 BIF au lieu d’être entre 22 000 et 28 000 BIF.

Patrick Nzeyimana, un autre habitant parle de son inquiétude à propos des prix des denrées alimentaires de manière générale. « Lorsque le président de la République avait demandé la fixation des prix, on croyait que les problèmes allaient enfin trouver des solutions. Mais, les espoirs sont aujourd’hui douchés. Ce n’est pas seulement le prix de la viande qui n’est pas respecté. Même les autres denrées alimentaires sont concernées. Pour fixer les prix, le ministère s’est basé sur quoi au juste ? »

Sous anonymat, un des bouchers rencontrés explique que le prix élevé de la viande est dû au coût d’approvisionnement. « On respecte les ordres du gouvernement, mais ce n’est pas nous qui faisons monter le prix de la viande. Cela est dû au coût d’approvisionnement à l’abattoir de Bujumbura. J’imagine que le ministère du Commerce devait revoir le barème en nous consultant également. »

Un membre du personnel de l’abattoir a fait savoir que ce sont les éleveurs de bétail qui fixent le prix de leur bétail. « L’abattoir ne peut pas fixer le prix d’une tête de bétail. Par contre, c’est l’éleveur qui met en valeur son bétail en ajoutant les coûts de déplacement. En ce qui nous concerne, nous revendons la vache abattue aux bouchers en considérant le coût qu’a coûté la vache. »

Des mesures pour protéger le consommateur

Noël Nkurunziza, porte-parole de l’Association burundaise des consommateurs, Abuco, salue la bonne volonté du gouvernement de contrôler les prix à travers le ministère du Commerce qui a même sorti une note fixant les prix des denrées couramment sollicitées par les consommateurs. Toutefois, l’association fait elle aussi le constat du non-respect de ces prix. « Malgré certaines raisons apparentes qui pourraient justifier une hausse, il est difficile de soutenir une hausse qui va au-delà de 100 %. »

Il trouve que des mesures doivent être prises pour faire respecter la loi et protéger le consommateur qui, aujourd’hui, observe impuissant cette situation. « Nous faisons un rappel que les commerçants existent parce qu’il y a des consommateurs. Il faut qu’ils sachent que le consommateur a une force à exercer sur le marché malgré son silence. »

Contacté pour plus d’éclaircissement sur la mise en œuvre du barème de fixation des prix des denrées alimentaires, le porte-parole du ministère du Commerce, Onésime Niyukuri, a répondu qu’il faut poser la question à la police nationale ainsi qu’à l’administration.

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