Cette table de dissection virtuelle d’une précision inouïe révolutionne l’enseignement de l’anatomie

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Cette table de dissection virtuelle d'une précision inouïe révolutionne l'enseignement de l'anatomie
Cette table de dissection virtuelle d'une précision inouïe révolutionne l'enseignement de l'anatomie

Africa-Press – Burundi. C’est un vent nouveau qui souffle sur l’anatomie. Bienvenue dans l’ère de la dissection virtuelle. Tout repose ici sur un outil pédagogique particulièrement innovant et ultraréaliste, une table grandeur nature (1,60 m), au design lisse et blanc d’une table d’opération montée sur roulettes. Son nom ? Anatomage, celui de la société américaine de la Silicon Valley qui la commercialise. En fait, un immense écran tactile sur lequel apparaissent des images permettant une visualisation de l’anatomie carrément bluffante avec un degré de précision jamais égalé.

Des possibilités immersives infinies

Imaginez un scanner 3D de n’importe quelle partie du corps accessible grâce à un simple glissement des doigts sur la surface de l’écran. Vous voilà entrainé dans la zone du corps de votre choix. Vous avez choisi de tout savoir du réseau cérébral artério-veineux ? Les structures sus et sous-jacentes (peau, muscles, os et cerveau) s’effacent en quelques secondes avant de zoomer dans le dédale des plus fines artères, veines et capillaires qui tous irriguent le cerveau.

Vous souhaitez un programme plutôt axé sur la physiologie cardiaque ? En quelques manipulations, votre regard se retrouve au cœur même des ventricules pour observer de l’intérieur l’ouverture et la fermeture des valves cardiaques, grâce aux images ici dynamiques.

3000 tables de dissection virtuelle disponibles dans le monde

En fait, les possibilités immersives sont infinies, quelques heures d’apprentissage des fonctions de la table étant évidemment nécessaires avant de pouvoir bien contrôler l’outil. Une fois en main, les images glissent, zoomant ou dézoomant au gré du choix de l’utilisateur. Commercialisée par l’entreprise américaine Anatomage basée en Californie et créée en 2011, 3000 exemplaires de cette table sont à ce jour disponibles dans le monde (hôpitaux, cliniques, universités…) dont une dizaine dans l’Hexagone.

L’une d’entre elles est ainsi utilisée depuis 2018 à Paris (15e), dans une salle de l’institut de formation en masso-kinésithérapie de Paris, l’IFMK, une école existant depuis plus de 70 ans et préparant au diplôme d’État de kinésithérapeute.

A la grande satisfaction des étudiants, tous issus de la génération Z, nés avec les écrans et la 3D. “Ces dernières années, nombreux sont ceux qui ne manifestaient plus aucun enthousiasme pour l’enseignement traditionnel se déroulant en salle de dissection sur des corps donnés à la science”, signale Fabien Billuart, ancien directeur de l’IFMK. C’est lui qui a initié l’acquisition de la table (80.000 euros) pour l’établissement, ayant eu l’occasion de l’utiliser dans le laboratoire d’anatomie du Pr Fabrice Duparc à l’université de Rouen.

Un apprentissage ludique

Désormais accessible soit lors des cours magistraux, soit des travaux dirigés ou en utilisation libre, il suffit aux étudiants de s’inscrire pour réserver leur place. De plus, une fonction d’utilisation à distance est possible, permettant aux enseignants de préparer leur cours chez eux. Récent ajout, une fonction quiz, sans oublier des images vétérinaires également disponibles (chat, chien, souris, grenouille)

Avec la table, l’apprentissage devient carrément ludique, bluffant de réalisme, grâce à des milliers d’images reconstituées, segmentées et colorisées, permettant d’obtenir un degré de réalisme et de détail identique à un corps vivant.

Des images recueillies grâce à un vaste projet lancé dans les années 90

Mais rien n’aurait été possible sans le Visible Human Project. Ce vaste projet de la National Library of medecine (Etats-Unis) initié dans les années 90 a commencé par une base de données de photographies de sections (tous les 0,05 millimètre) du corps humain démarré initialement à partir de deux cadavres, un homme et une femme, le premier étant un condamné à mort texan de 39 ans exécuté en 1993, qui avait accepté de donner son corps pour la recherche scientifique.

Au fur et à mesure des années, les premières images, issues des coupes des corps initialement plongés dans de la paraffine, ont été progressivement numérisées dans les années 2000. Depuis, d’autres images, elles de reconstitution 3D et issues de différents scanners et d’IRM, ont été rajoutées par Anatomage.

Différentes versions de tables sont aujourd’hui disponibles, certaines se verticalisant, pour des démonstrations en amphithéâtre par exemple. Mais des versions plus maniables, au format tablette, sont également disponibles, moins onéreuses (environ 2500 euros). “Cette vision en temps réel et en direct rend nos étudiants plus attentifs”, a noté Lucas Martinez, l’un des enseignants à l’IFMK. Reste à prouver que les notes d’anatomie des étudiants de la génération Z seront meilleures que celles du monde d’avant.

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