Africa-Press – Cameroun. L’observateur politique dénonce une stratégie d’élimination systématique des héritiers potentiels
Dans l’émission « Droit de Réponse » sur Equinoxe TV, l’analyste politique Aristide Mono a livré une lecture sans concession de la situation successorale au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Selon lui, Paul Biya aurait délibérément organisé le vide autour de lui.
« Je suis convaincu que si ces gens avaient déjà quelqu’un pour remplacer Biya, ils l’auraient déjà fait », affirme Aristide Mono. Pour l’observateur, cette absence de dauphin désigné n’est pas le fruit du hasard mais d’une stratégie délibérée du président camerounais.
Pour illustrer son propos, Mono fait référence au film « Le Crocodile du Botswanga »: « Paul Biya a utilisé la même méthode que le président Bobo, qui a surpris son enfant en train de nourrir des ambitions présidentielles. Il a dit: ‘Non, non, non’, et il l’a mis de côté. »
Cette comparaison cinématographique sert à décrire ce qu’il présente comme une élimination méthodique des prétendants à la succession.
Selon l’analyse de Mono, Paul Biya « a éliminé tous les potentiels héritiers importants » au fil des années. Cette stratégie aurait créé une situation dramatique pour le parti au pouvoir: « Aujourd’hui, après lui, c’est le vide ; après le vide, c’est l’océan ; après l’océan, c’est le désert. »
Cette situation placerait les cadres du RDPC dans une position inconfortable. « Les gars sont dans la panique », observe Mono, qui voit dans cette configuration un moyen de contrôle pour le président: « Et le vieux dit aussi: ‘Je vous tiens.' »
Cette analyse suggère que l’absence d’alternative crédible au sein du parti présidentiel ne serait pas une faiblesse mais un instrument de pouvoir, maintenant tous les cadres dans la dépendance absolue vis-à-vis du président sortant.
À quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025, cette lecture de la situation successorale au RDPC alimente les interrogations sur l’avenir politique du Cameroun et les véritables intentions de Paul Biya, âgé de 92 ans.
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