Africa-Press – CentrAfricaine. Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, fin connaisseur des dynamiques internationales, joue un jeu subtil entre l’Union européenne et la Russie pour assurer la survie de son régime.
Fort de ses cinq ans d’expérience comme premier ministre puis de président depuis 2016, Touadéra maîtrise l’art de manier le discours pour séduire les Occidentaux. Il parle de sécurité, de droits de l’homme et de gouvernance, des thèmes chers à l’UE, tout en sachant qu’il ne cède pas aux pressions. Habitué à naviguer dans les eaux troubles de la politique, il n’est pas, comme il le dit lui-même, “né de la dernière pluie”. Il connaît les attentes des Blancs, sait comment les flatter pour obtenir des fonds, et n’hésite pas à promettre sans toujours tenir.
L’Union européenne, dans sa quête de contrer l’influence russe en République centrafricaine, tombe effectivement dans le piège de Touadera. L’homme fort de Bangui propose certains projets à l’Union européenne qui, à son tour, accepte de les financer, mais avec certaines conditions. Touadera demande des aides financières, des projets d’électrification de Bangui, un pont entre Bangui et Zongo, et un soutien aux élections locales. L’UE accepte, mais ces promesses s’accompagnent de conditions strictes: transparence, lutte contre la corruption, respect des droits humains. Des exigences que Touadéra connait déjà bien avant de se rendre à Bruxelles. Il les a d’ailleurs déjà contourné par le passé. En 2016, les fonds du RCPCA, destinés au relèvement du pays, ont largement profité à ses alliés, notamment Wagner, sans bénéfices tangibles pour les Centrafricains. Aujourd’hui, l’UE semble retomber dans le même schéma, offrant des milliards que Touadéra pourrait empocher tranquillement.
Pourtant, la Russie reste le pilier de sa survie politique. En échange de diamants, d’or et de ressources, Moscou fournit à Touadéra la force brute de Wagner pour protéger son régime. Les Russes, contrairement aux Européens, ne donnent pas d’argent, mais exigent des richesses. Touadéra, pragmatique, joue sur les deux tableaux: il adopte une voix douce et des yeux plissés pour charmer l’UE, tout en cédant les ressources du pays à la Russie. Ce double jeu est sa stratégie pour “pomper des frics” de l’Europe tout en s’appuyant sur la puissance militaire russe.
Les projets phares comme le pont Bangui-Zongo ou l’électrification de la capitale ne sont que des leurres. Touadéra sait que l’inaction lui attire des critiques, surtout depuis qu’il a modifié la constitution en 2023, avec l’appui de Wagner, pour s’accrocher au pouvoir à vie. Ces initiatives servent de rideau de fumée pour apaiser la population et les partenaires internationaux, pendant qu’il consolide son emprise. L’UE, en croyant influencer la RCA et réduire la présence russe, perd son temps. Touadéra ne sacrifiera jamais son régime pour des miettes européennes.
L’argent de l’UE, lorsqu’il arrive, disparaît rapidement. Il finance les mercenaires de Wagner, les forces rwandaises, et les gardes qui maintiennent Touadéra au pouvoir. Des milliards sont engloutis, tandis que le peuple centrafricain reste dans la misère. L’histoire se répète: l’UE a été bernée en 2016, et elle risque de l’être encore. Touadéra, maître stratège, continue de rouler tout le monde dans la farine, jouant le chat avec la Russie et la souris avec l’Europe….
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