Africa-Press – CentrAfricaine. Le parti MCU est en pleine tempête: la primaire du 6e arrondissement de Bangui s’achève dans la confusion, avec tensions et retraits fracassants.
À l’approche des élections législatives et présidentielle de 2025, le Mouvement Cœurs Unis (MCU), le parti au pouvoir, traverse une crise interne qui fait jaser. Les primaires, organisées pour choisir les candidats aux prochaines échéances, sont censées montrer l’unité du parti. Mais c’est tout le contraire qui se passe. Après des remous à Boali et Mbaïki, c’est maintenant à Bangui, dans le 6e arrondissement, que les choses dérapent sérieusement.
Dans la deuxième circonscription de sixième arrondissement, Igor Gildas Tolakogadou a été déclaré vainqueur d’une primaire qui a laissé un goût amer. L’élection, qui s’est tenue devant une poignée de membres du bureau politique, a vite tourné à la polémique. Tolakogadou, tout sourire, a remercié les militants pour leur confiance, mais son triomphe cache mal les fissures au sein du parti. Tout le monde n’a pas applaudi, loin de là.
Roselyne Émilienne Masyuka, une autre candidate, a jeté l’éponge en plein processus, écœurée par ce qu’elle a vécu. Dans une déclaration à cœur ouvert, elle a lâché: « Je suis démoralisée. Là, franchement, je laisse le maire et le bureau politique se débrouiller. Je ne comprends plus rien à ce qui se passe ». Elle a ajouté, visiblement agacée: « Le bureau politique et le grand patron doivent prendre leurs responsabilités. Moi, j’en ai marre, je me casse ». Ses mots, crus et directs, laissent penser qu’elle s’est sentie mise à l’écart, voire sabotée par des poids lourds du parti. Elle n’a pas donné plus de détails, mais son départ fait du bruit.
De son côté, Igor Gildas Tolakogadou a choisi de ne pas s’exprimer, selon la Radio Centrafrique. Ce silence, alors que les critiques fusent, ne fait qu’alimenter les rumeurs sur ce qui s’est vraiment passé en coulisses. À Boali, des tensions similaires ont déjà éclaté autour de l’organisation des primaires. À Mbaïki, c’est Kakpayen, un cadre du parti, qui a claqué la porte, dénonçant un processus biaisé. À Bangui, la situation est encore plus tendue, car le 6e arrondissement est un fief électoral stratégique pour le MCU.
Ces primaires, qui devaient renforcer le parti, exposent au grand jour ses divisions. Les militants et les candidats écartés ne cachent pas leur frustration, et beaucoup pointent du doigt le bureau politique, accusé de favoriser certains au détriment des autres. Le MCU, déjà critiqué pour sa mainmise sur le pouvoir, donne l’impression de se déchirer de l’intérieur. Les prochaines primaires, prévues dans d’autres villes de province et à Bangui, s’annoncent tout aussi compliquées.
Si le parti ne parvient pas à calmer le jeu rapidement, il risque de se fragiliser encore plus. L’opposition, à l’affût, guette ces faux pas pour marquer des points en vue de 2025. Ce qui se passe dans le 6e arrondissement n’est pas qu’une simple dispute interne: c’est un signal d’alarme pour un parti qui doit se ressaisir s’il veut garder la confiance de ses militants. Pour l’instant, le MCU semble plus occupé à gérer ses querelles qu’à préparer l’avenir….
Source: Corbeau News Centrafrique
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