Balalou Compare Mercenaires Russes et Rwandais en Centrafrique

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Balalou Compare Mercenaires Russes et Rwandais en Centrafrique
Balalou Compare Mercenaires Russes et Rwandais en Centrafrique

Africa-Press – CentrAfricaine. L’ex-détenu devenu porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, présente les mercenaires russes et les troupes rwandaises comme “l’OTAN de la Centrafrique”, une déclaration qui expose les contradictions profondes du pouvoir en place.

En effet, l’ex-détenu Maxime Balalou a prononcé ces mots lors de sa conférence de presse hebdomadaire lundi dernier. Il a déclaré que les forces russes et rwandaises représentent “l’OTAN de la Centrafrique”. Cette affirmation a immédiatement provoqué des réactions d’incompréhension et de critique dans les différents quartiers de la capitale..

Si l’ex-détenu Maxime Balalou ne le sait pas encore, l’OTAN constitue une alliance militaire créée en 1949, basée sur un traité multilatéral transparent, un commandement intégré et un principe de base: la défense collective de ses pays membres. Les troupes de l’OTAN n’ont jamais eu pour mission de contrôler la population civile ou de réprimer les habitants dans les rues. Aucun soldat américain ou canadien ne contrôle les véhicules dans les rues de Paris en France, Berlin ou Madrid. Aucun militaire de l’OTAN ne dresse de barrages dans les rues de la capitale italiens pour racketter la population ou imposer des amendes.

Mais en Centrafrique, la réalité est complètement différente. Les mercenaires russes du groupe Wagner installent des barrages la dans les rues de la capitale centrafricaine Bangui, et contrôlent les véhicules, les motos, fouillent les civils, imposent des taxes illégales une fois que ces innocents sont amenés au commissariat. Ces mercenaires russes procèdent également à des arrestations des citoyens centrafricains. Plusieurs témoignages confirment leur participation directe dans des enlèvements nocturnes. Les personnes arrêtées sont souvent transférées à l’OCRB (Office central pour la répression du banditisme), à la section de recherche et d’investigation (SRI), et à la compagnie nationale de sécurité (CNS), où elles subissent des tortures, parfois mortelles. Le cas de l’ancien ministre Armel Sayo, enlevé à l’OCRB puis torturé, en constitue un exemple concret.

Dans les provinces, la violence atteint des niveaux encore plus extrêmes. Des villages entiers sont incendiés. Les mercenaires brûlent les maisons, exécutent ou mutilent les habitants, imposent des taxes de passage et confisquent des biens. Les survivants racontent la pose de mines anti-personnel partout autour des villages. Les forces russes exploitent aussi illégalement les ressources minières du pays, escortant les convois d’or et de diamants avec des hélicoptères, et alimentant un vaste réseau de trafics, bien loin de toute mission de protection.

À l’inverse, les forces de l’OTAN n’exercent jamais de contrôles routiers sur les civils ni d’arrestations extrajudiciaires. Elles n’utilisent pas la torture, ne posent pas de mines pour encercler des villages et ne participent à aucune forme d’extorsion ou de pillage. Les soldats de l’OTAN agissent sous le contrôle des parlements nationaux, dans un cadre légal strict, et toujours sous supervision internationale. Ils n’interviennent jamais dans la sécurité intérieure des pays alliés. Leur rôle se limite à la formation, à la dissuasion ou à la défense face à une menace extérieure clairement identifiée.

L’ex-détenu Maxime Balalou, en cherchant à comparer ces deux réalités, prouve en réalité la profondeur de la dépendance du pouvoir centrafricain vis-à-vis de Wagner et de ses alliés. Cette tentative maladroite de présenter une force mercenaire comme une “alliance protectrice” expose la fragilité d’un État incapable d’assurer lui-même la sécurité de sa population.

Cette déclaration a provoqué une vague d’indignation dans l’opinion publique et au sein de l’opposition politique. Des observateurs nationaux et étrangers dénoncent une tentative grossière de légitimer une présence armée étrangère caractérisée par des exactions massives. Pour beaucoup, cette comparaison cynique traduit la dérive autoritaire d’un régime qui préfère confier sa sécurité à des mercenaires plutôt que de renforcer ses propres forces armées.

Les centrafricains rappellent que la coopération militaire normale — comme celle que l’OTAN peut établir avec certains pays partenaires — repose sur des accords clairs, encadrés et mutuellement contrôlés. En Centrafrique, la présence russe échappe à tout cadre transparent. Les Russes interviennent directement dans les commissariats, imposent leurs méthodes, terrorisent les populations civiles et s’enrichissent sur les ressources du pays.

Loin d’être une alliance collective, la présence de Wagner s’apparente davantage à une occupation militaro-économique, caractérisée par la violence et le pillage. Cette situation alimente un climat de peur et d’insécurité permanente, dans lequel l’État perd progressivement toute légitimité et tout contrôle effectif de son territoire.

Alors que le pouvoir vante un “partenariat stratégique”, la réalité quotidienne est celle d’une population soumise à la terreur et à l’arbitraire. La comparaison avec l’OTAN apparaît ainsi non seulement fausse, mais insultante pour une alliance militaire fondée sur des principes de défense collective et de respect du droit international.

En exposant publiquement cette comparaison, Maxime Balalou dévoile, peut-être sans le vouloir, l’incapacité de l’État centrafricain à défendre sa souveraineté autrement que par la sous-traitance sécuritaire à des mercenaires étrangers….

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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