Africa-Press – CentrAfricaine. neuf leaders frustrés des groupes armés auto-dissout après la signature de l’APPR-RCA exigent réparation.
Les dirigeants des neuf groupes armés centrafricains qui avaient dissous leurs mouvements à la demande du président Faustin-Archange Touadéra il y’a deux ans préparent une démarche officielle auprès de l’Union africaine, de la CEEAC, de la Minusca et du gouvernement. Ils reprochent au pouvoir de ne pas avoir respecté les engagements pris dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en Centrafrique (APPR-RCA), signé en février 2019.
Après la signature de cet accord, le président Faustin Archange Touadera avait personnellement demandé à ces groupes de le rejoindre pour renforcer sa position et consolider la paix. Les neuf responsables de ces groupes armés avaient alors accepté la main tendue du Président de dissoudre leurs structures militaires, d’arrêter les combats et de rallier le pouvoir de Bangui. Cette décision devait ouvrir une nouvelle page de l’histoire du pays.
D’après les termes de l’APPR-RCA, certains leaders militaires de ces groupes armés devaient être intégrés dans l’armée nationale avec reconnaissance de leurs grades militaires acquis. Plusieurs officiers de ces mouvements armés, dont certains dirigeaient des groupes armés depuis plus de dix ans, devaient recevoir des promotions et des postes de responsabilité.
L’accord prévoyait également l’intégration de certains cadres civils dans la haute fonction publique. Aucun de ces engagements n’a été tenu à ce jour. Les responsables expliquent que depuis leur dissolution, aucun décret présidentiel ne leur a été accordé, aucune prise en charge financière ou logistique n’a été assurée, et aucun suivi administratif n’a été organisé.
Ils accusent maintenant le gouvernement d’avoir organisé un “piège politique” pour désarmer les groupes armés tout en consolidant son pouvoir. Après avoir participé à la stabilisation de certaines zones, ces anciens chefs se retrouvent sans ressources, sans statut et sans avenir.
Dans leur témoignage recueillis par la rédaction du CNC, ils rappellent que la clause sur l’intégration immédiate et officielle des ex-combattants dans l’armée, comme celle sur les nominations dans les institutions publiques, sont écrites clairement dans l’accord. Ces engagements, considérés comme essentiels pour réussir la réconciliation, restent lettre morte.
Ils dénoncent aussi l’inefficacité des mécanismes de suivi. Le comité conjoint créé pour superviser l’application des engagements n’a aucun pouvoir réel sur le gouvernement, ce qui rend impossible tout recours pour exiger le respect des clauses.
Face à ces manquements répétés, les responsables des neuf groupes autodissous estiment que la crédibilité du processus de paix est en danger. Ils demandent à l’Union africaine, la CEEAC, la Minusca et tous les partenaires internationaux de faire pression sur le gouvernement pour qu’il respecte rapidement ses obligations.
Ces anciens chefs insistent sur l’urgence de la situation et affirment que leur patience a des limites. Ils avertissent qu’en l’absence de mesures concrètes, le risque de nouvelles tensions ou de reprise de la violence reste important dans plusieurs régions….
Source: Corbeau News Centrafrique
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press