Pacôme Pabandji
Africa-Press – CentrAfricaine. Évariste Ngamana a été reconduit à son poste de vice-président du bureau de l’Assemblée nationale, lui-même entièrement maintenu. Une victoire que le bras droit de Faustin-Archange Touadéra doit à l’activisme du chef de l’État.
Le bureau de l’Assemblée nationale de Centrafrique a été renouvelé le 4 mars. Sans surprise, tous les membres ont gardé leurs postes, et notamment le premier vice-président Évariste Ngamana. Et pour cause: l’influent cadre du Mouvement cœurs unis (MCU, au pouvoir) a bénéficié du soutien direct du président Faustin-Archange Touadéra.
Le bureau de l’Assemblée nationale aura pour mission d’encadrer des débats cruciaux tout au long de l’année, notamment au sujet de l’encadrement des contrats miniers et de la sécurité du pays. La Centrafrique se prépare également à des mois politiques intenses, à l’approche de la présidentielle, prévue en fin d’année.
Or, Évariste Ngamana, qui a déjà été une pièce maîtresse du dispositif de Faustin-Archange Touadéra lors de la réforme constitutionnelle de 2023, jouit de la totale confiance du chef de l’État, qui compte sur lui pour contrôler les députés du MCU et ses alliés. Le président a donc tout mis en œuvre pour sécuriser son maintien à l’Assemblée.
Faustin-Archange Touadéra a chargé son Premier ministre, Félix Moloua, de réunir, la veille du vote, le 3 mars, les parlementaires de la majorité afin de passer la consigne. Le président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji, a, lui aussi, joué un rôle en faveur du projet de reconduction qu’il avait lui-même proposé à Touadéra.
Des réfractaires rentrés dans le rang
Sarandji a aussi usé de son influence, en tant que secrétaire exécutif national du MCU, pour faire comprendre à ses députés le mot d’ordre: aucun candidat ne devait être présenté face à Évariste Ngamana et à d’autres proches du chef de l’État, comme le quatrième vice-président, Dieudonné Djemé, ou le troisième questeur, Fleury Junior Pabandji.
Certains députés de la majorité ont bien tenté de faire échec à ces plans. Michaël Yembe, pourtant issu de la majorité, a ainsi réuni une dizaine de parlementaires dans un restaurant du centre-ville pour les inciter à opposer des candidats aux hommes selon lui imposés par Faustin-Archange Toaudéra. Mais les réfractaires se sont finalement ravisés.
Les intéressés, notamment Ngamana, Fleury Junior Pabandji et Dieudonné Djemé, n’entendaient pas voir leur maintien en poste fragilisé. Ils se sont réunis régulièrement, jusqu’à la veille du vote, « pour peaufiner les stratégies », selon une source au MCU. Faustin-Archange Touadéra a lui-même suivi de près le déroulement des préparatifs puis du scrutin.
Le chef de l’État a ensuite appelé personnellement Évariste Ngamana pour le féliciter. Celui-ci sera chargé, comme lors de la précédente législature, de contenir les éventuelles velléités d’indépendance de Simplice Mathieu Sarandji. Il devra surtout mettre en ordre de marche la majorité pour la conquête, en fin d’année, d’un nouveau mandat de Touadéra.
Source: JeuneAfrique
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press