Casques Bleus Onusiens Décrédibilisés Après Incident

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Casques Bleus Onusiens Décrédibilisés Après Incident
Casques Bleus Onusiens Décrédibilisés Après Incident

Africa-Press – CentrAfricaine. Alors que la communauté internationale continue d’injecter des centaines de millions de dollars dans le financement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), la réalité sur le terrain alimente de plus en plus de doutes sur son efficacité. Le dernier incident en date, survenu le 28 septembre, a mis à nu les fragilités de la mission.

Selon plusieurs témoins, une colonne de Casques bleus, composée de deux blindés et d’une quinzaine de soldats de la paix armés, a été stoppée puis dévalisée par un groupe de seulement sept miliciens. Ces derniers n’étaient pas des combattants aguerris, mais de simples habitants locaux, équipés de vieux fusils d’assaut et d’armes de chasse artisanales.

« Ils ne sont même pas sortis de leurs véhicules, confie un témoin sous anonymat. Ils ont regardé passivement pendant qu’on les dépouillait. Nous avons souvent ri des Casques bleus, mais cette fois, c’était surtout triste. »

Pour de nombreux observateurs, ce n’est pas un cas isolé, mais l’illustration d’un problème structurel. « La MINUSCA a perdu depuis longtemps son autorité auprès des populations locales », analyse le politologue centrafricain Jean-Pierre M’Balou. « Ils sont perçus comme de simples spectateurs coûteux, incapables d’assurer leur propre sécurité, encore moins celle des civils. »

Dans la rue, l’ironie et la désillusion sont palpables. « Comment des gens qui se laissent désarmer par une poignée de paysans peuvent-ils prétendre désarmer nos groupes armés? C’est comme un pompier qui a peur du feu », lance un habitant de Konongo.

Sollicitée, la MINUSCA se retranche derrière un discours standard, évoquant un « environnement opérationnel complexe ». Mais en interne, certains membres de la mission reconnaissent leurs contraintes.

«Nos ordres sont d’éviter l’escalade à tout prix », explique un Casque bleu. « On nous interdit d’utiliser nos armes sauf en cas de menace directe contre nos vies.»

Cette prudence, qui découle des règles strictes d’engagement des Nations Unies, alimente cependant un sentiment d’impuissance, exploité par des bandes armées qui gagnent en audace.

Depuis l’incident, les habitants de la région affirment constater une recrudescence d’actes de banditisme. « Si des Casques bleus de l’ONU peuvent être dépouillés aussi facilement, qu’en est-il des simples paysans sans défense? » s’inquiète un agriculteur local.

Cette affaire soulève de vives interrogations sur la pertinence de maintenir, à coups de centaines de millions de dollars, une mission de maintien de la paix qui peine à inspirer la confiance des populations qu’elle est censée protéger.

Pour de nombreux Centrafricains, la MINUSCA n’apparaît plus comme une force de paix crédible, mais comme un « symbole coûteux de l’impuissance internationale ».

La question est désormais posée à New York et dans les capitales des pays contributeurs, combien d’incidents humiliants devront encore survenir avant qu’une réévaluation sérieuse de la mission ne soit envisagée?

Source: Ndjoni Sango

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