Sous-préfet de Ouadda-Maïkaga Impliqué dans le Trafic

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Sous-préfet de Ouadda-Maïkaga Impliqué dans le Trafic
Sous-préfet de Ouadda-Maïkaga Impliqué dans le Trafic

Africa-Press – CentrAfricaine.
À Ouadda-Maïkaga , petite localité de la préfecture de la Haute-Kotto, nord de la République centrafricaine, une affaire alimente la colère des habitants. Le commerce de la charmoute, c’est-à-dire viande de bœuf séchée au soleil, très prisée dans tout le nord du pays , est désormais monopolisé par: le sous-préfet de Ouadda-Maïkaga et les agents du projet DCA.

Traditionnellement, la charmoute (aussi appelée kourou-Mbororo est produite et vendue par les riverains, qui paient leurs patentes et vivent de ce commerce artisanal. Mais selon de nombreux témoignages recueillis par la rédaction du CNC auprès de la population dans la région, des agents du DCA, se sont massivement lancés dans l’achat et la revente de charmoute.

Ces agents, pour la plupart étrangers, achètent directement auprès des producteurs locaux, revendent ensuite sur les marchés, et réalisent des bénéfices considérables. Le problème est double: non seulement ils sortent du cadre de leur mission initiale, mais surtout, ils concurrencent illégalement les commerçants locaux qui payent des patentes.
« Nous, les habitants, on paye les taxes. Mais eux, ils font le commerce de la charmoute sans autorisation et personne ne les inquiète », dénonce un commerçant du marché central.

Mais le plus spectaculaire est le sous-préfet qui est devenu commerçant de charmoute à ciel ouvert. Incroyable! Il faut noter que la situation est aggravée par l’implication directe de ce sous-préfet de Ouadda-Maïkaga. Celui qui devrait veiller à l’application de la loi et à l’ordre public, abandonne désormais son bureau pour parcourir les villages environnants à moto, acheter des sacs de charmoute et les revendre avec ses proches.

« C’est devenu son business personnel. Il se déplace jusqu’à 10 ou 15 km pour aller acheter la charmoute. Au lieu de s’occuper des dossiers de l’État, il fait le commerce comme un trafiquant », explique un notable local.

Pire encore, ce représentant de l’autorité publique ne cesse d’humilier les chefs de quartier en public, multipliant les crises de colère, alors qu’il se livre lui-même à des activités commerciales indignes de sa fonction: être boucher.

La colère des habitants est d’autant plus forte qu’ils subissent une double injustice. Lorsqu’un commerçant local transporte de la charmoute pour l’acheminer à Bangui ou vers d’autres villes, il est automatiquement arrêté aux barrages routiers, contraint de payer des taxes et des frais multiples.

Mais pour les agents du DCA et pour le sous-préfet, aucune barrière: leurs activités sont tolérées, leurs cargaisons passent sans difficulté. Ce traitement inégal nourrit un sentiment de frustration et de révolte dans la population.

« Quand nous, on transporte 10 kilos de charmoute, on nous rackette sur la route. Mais eux, ils transportent des sacs entiers sans aucun problème », explique un commerçant local.

La charmoute est l’un des produits les plus consommés dans le nord du pays. Sa viande séchée, résistante à la chaleur et facile à conserver, se vend cher sur les marchés. Pour les familles, c’est une activité économique vitale.

Le détournement de cette ressource par des autorités locales transforme une activité traditionnelle en trafic organisé. Le sous-préfet, censé représenter l’État, et les agents du DCA, censés développer les projet de leur organisation, se retrouvent en première ligne de ce commerce lucratif.

Les habitants parlent d’un « business parallèle » qui détruit leurs moyens de subsistance et alimente la corruption.

Les services des eaux et forêts, présents dans la ville, sont accusés de fermer les yeux sur ce trafic. Aucun contrôle, aucune sanction, aucune régulation. « Ils laissent faire, comme si de rien n’était », témoigne un producteur.

Ce silence est interprété comme une complicité tacite. En échange de quelques avantages, certains agents tolèreraient un commerce qui affaiblit les producteurs locaux.

Source: Corbeau News Centrafrique o

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