Procès Mahamat Saïd: Plaidoiries Finales en 2025

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Procès Mahamat Saïd: Plaidoiries Finales en 2025
Procès Mahamat Saïd: Plaidoiries Finales en 2025

Africa-Press – CentrAfricaine. La Cour Pénale Internationale (CPI) a annoncé que les déclarations de clôture dans l’affaire Le Procureur contre Mahamat Saïd Abdel Kani auront lieu du 25 au 27 novembre 2025 au siège de la Cour à La Haye, Pays-Bas, à partir de 9h30 (heure de La Haye) dans la salle d’audience 1.

En tant qu’ancien commandant présumé de la Séléka, Mahamat Saïd est accusé de crimes contre l’humanité (emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, et autres actes inhumains), et de crimes de guerre (torture, traitements cruels et atteintes à la dignité de la personne) qui auraient été commis à l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) à Bangui en 2013.

Des conclusions orales seront présentées par le Bureau du Procureur, les Représentants légaux des victimes et la Défense. Ces conclusions peuvent être suivies de questions de la Chambre. À la suite de ces conclusions, les juges commenceront leurs délibérations et le jugement sera prononcé en temps voulu.

La Chambre de première instance VI est composée de Mme la juge Miatta Maria Samba (juge présidente), Mme la juge Socorro Flores Liera, M. le juge Sergio Gerardo Ugalde Godínez, et M. le juge Keebong Paek (juge suppléant).

Le procès dans cette affaire s’est ouvert le 26 septembre 2022, il y a donc plus de trois ans. L’Accusation a terminé la présentation de ses preuves le 15 novembre 2024, la Chambre ayant entendu la déposition de 58 témoins de l’Accusation. Le 17 mars 2025, la Défense a appelé son premier témoin et a conclu sa présentation des preuves le 2 septembre 2025. Le 25 septembre 2025, l’Accusation et le Représentant légal des victimes ont soumis leurs mémoires en clôture, et celui de la Défense devrait être déposé prochainement.

Ce procès est important pour la Centrafrique car il concerne des crimes commis pendant la période sombre de 2013, lorsque la coalition Séléka avait pris le pouvoir et terrorisé la population de Bangui. L’OCRB, sous contrôle de la Séléka, était devenu un lieu de torture et de détention arbitraire où des centaines de Centrafricains ont été emprisonnés, torturés et tués.

Mahamat Saïd Abdel Kani, en tant que commandant présumé de la Séléka, est accusé d’avoir organisé ou permis ces crimes contre l’humanité et ces crimes de guerre. Son procès à La Haye représente une des rares occasions pour les victimes centrafricaines d’obtenir justice pour les atrocités commises pendant cette période.

Les plaidoiries finales qui auront lieu du 25 au 27 novembre 2025 marqueront la fin de la phase des débats. Après ces plaidoiries, les juges se retireront pour délibérer. Le jugement ne sera prononcé qu’après ces délibérations, dont la durée peut varier de quelques mois à plus d’un an selon la complexité du dossier.

Pour les victimes centrafricaines qui ont témoigné dans ce procès, pour les familles de ceux qui ont été torturés et tués à l’OCRB, ces plaidoiries finales représentent un moment crucial. C’est la dernière occasion pour l’accusation et les représentants des victimes de convaincre les juges de la culpabilité de Mahamat Saïd. C’est aussi la dernière occasion pour la défense de plaider l’innocence de l’accusé.

Des informations pratiques, notamment sur les modalités pour assister aux déclarations de clôture ou comment les visionner, seront communiquées à l’approche de la date de l’audience. Les Centrafricains qui souhaitent suivre ces plaidoiries pourront le faire en ligne, la CPI diffusant généralement les audiences publiques sur son site internet.

Ce procès rappelle que malgré l’impunité qui règne en Centrafrique, malgré le fait que la plupart des criminels de guerre centrafricains ne sont jamais jugés, la justice internationale existe et peut, dans certains cas, poursuivre les responsables des pires crimes.

Pendant que Mahamat Saïd est jugé à La Haye pour des crimes commis en 2013, d’autres criminels continuent de terroriser la population centrafricaine en toute impunité. Les mercenaires de Wagner commettent des massacres, des viols, des pillages sans jamais être inquiétés. Des leaders de groupes armés siègent au gouvernement. Des responsables d’exactions occupent des postes de responsabilité.

Le procès de Mahamat Saïd montre ce qui devrait se passer: les criminels de guerre jugés, les victimes entendues, la justice rendue. Mais il montre aussi, par contraste, l’échec total du système judiciaire centrafricain incapable de poursuivre les auteurs de crimes graves commis sur son territoire.

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