Titres publics : les investisseurs camerounais au cœur de la stratégie de la Centrafrique pour lever 327 millions $

2
Titres publics : les investisseurs camerounais au cœur de la stratégie de la Centrafrique pour lever 327 millions $
Titres publics : les investisseurs camerounais au cœur de la stratégie de la Centrafrique pour lever 327 millions $

Africa-Press – CentrAfricaine. Le choix porté sur le Cameroun est justifié par la place qu’occupent ses investisseurs sur le marché des obligations publiques de la CEMAC. Par ailleurs, ce pays est celui de la zone qui regorge le plus de spécialistes en valeur du Trésor agréés en Centrafrique, soit 70%.

Pour réussir à lever 200 milliards fcfa, soit 327 millions $ (100 milliards fcfa en valeurs du Trésor, et le reste en emprunt obligataire) sur le marché domestique au cours de cette année 2024, la République centrafricaine (RCA) compte sur les investisseurs camerounais. A cet effet, son ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba (photo), a organisé un roadshow (campagne de marketing direct où le pays part à la rencontre des investisseurs), le mardi 9 avril 2024 à Douala, selon Investir au Cameroun, afin de présenter le plan d’action de la RCA sur le marché des capitaux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en 2024.

Le choix porté sur le Cameroun par la RCA pour cette campagne est justifié par la place qu’occupent ses investisseurs sur le marché des obligations publiques de la sous-région.

« Le poids du Cameroun dans la mobilisation des fonds est important. Douala est devenue aujourd’hui la place financière de la sous-région. Et même si c’est une banque de la RCA qui demeure la première mobilisatrice de nos ressources sur le marché des titres, c’est une banque camerounaise en l’occurrence CCA Bank qui est la plus forte détentrice des titres de la RCA, avec un taux de détention d’un peu plus de 15% », explique Hervé Ndoba.

Par ailleurs, le Cameroun est le pays de la Cemac qui regorge le plus de spécialistes en valeur du Trésor (SVT) agréés en RCA, soit 70%. « Nous avons un réseau de 10 spécialistes en valeur du Trésor. Et parmi ceux-ci, sept sont au Cameroun et seulement trois en RCA », explique Dieu-Béni-Socrate Djamawa-Endjikpeno, chef de service de négociation, renégociation d’emprunts et émission des titres publics. Il s’agit de Ecobank Cameroun, Société Générale Cameroun, UBC, Afriland First Bank, UBA Cameroon, Bicec et CCA Bank.

« Le Cameroun a une plaque d’investissement importante en termes de portefeuille des investisseurs. Nous sommes venus pour capitaliser ceux qui sont là, si nous arrivons à les convaincre, ce sera facile de ventiler par la suite dans la sous-région », poursuit-il.

« Risque très faible »

Cette campagne de séduction auprès des investisseurs est menée dans un contexte où la RCA peine à mobiliser les fonds qu’elle sollicite sur le marché. Dans ses opérations récentes, le pays enregistre des taux de mobilisation inférieure à 50%. Pour changer la donne, le ministre centrafricain des Finances et du Budget a mis en avant les efforts qui sont faits pour améliorer la transparence, la gouvernance, la solvabilité et la fiabilité de son pays, des facteurs importants qui améliorent la confiance des investisseurs.

Ce qui s’est par exemple traduit par la première notation en monnaie locale obtenue par le pays. Bloomfield Investment Corporation a en effet attribué à la RCA la note BB+ pour ses emprunts à long terme assorti d’une perspective stable, au terme d’une évaluation entamée en 2023.

Cette notation correspond à la catégorie « risque très faible » de l’agence ivoirienne. Une initiative qui permet aux « investisseurs d’avoir la meilleure perception du risque crédit de la République centrafricaine d’une part et de prendre les bonnes décisions en matière d’allocation de leurs ressources d’autre part », selon les autorités centrafricaines. « Depuis l’entrée de la République centrafricaine sur le marché des valeurs du Trésor en 2011, aucun défaut de paiement n’a été enregistré. Toutes les échéances sont payées à terme échu. En plus, le mécanisme de remboursement de dette de marché est garanti par un débit d’office par la Beac », ajoute le membre du gouvernement.

Les fonds à mobiliser par la RCA au cours de cette année serviront à couvrir les besoins d’investissement courant de l’État, apurer une partie de la dette intérieure et financer certains projets spécifiques d’investissement de l’État contenu dans le Plan national de développement. Il s’agira de la mise en œuvre des projets d’infrastructures routières, dans l’agriculture et les secteurs sociaux de base (santé et l’éducation) et d’assurer la défense nationale, apprend-on.

Le roadshow de la Centrafrique à Douala intervient environ deux semaines après celui du Gabon dont l’objectif était de présenter aux investisseurs camerounais, sa stratégie de mobilisation de fonds sur le marché des capitaux de la sous-région en 2024.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here