Défilé du 1er Décembre à Ndélé et MCU en Délire

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Défilé du 1er Décembre à Ndélé et MCU en Délire
Défilé du 1er Décembre à Ndélé et MCU en Délire

Africa-Press – CentrAfricaine.
À trois semaines du premier tour des élections législatives, présidentielles, régionales et communales, le MCU continue de déployer sur tout le territoire national son arsenal pour impressionner la communauté nationale et internationale.

Effectivement, ce qui s’est passé à Ndélé durant le défilé de la fête nationale célébré en différé le samedi 6 décembre dernier rappelle étrangement les scènes observées dans d’autres régimes autoritaires à travers le monde. En Russie, en Corée du Nord, au Rwanda, les mêmes méthodes ont été appliquées avec le même objectif: montrer une force qui n’existe peut-être que dans la mise en scène. Le Mouvement des Cœurs Unis croit innover alors qu’il reproduit un schéma ancien, éprouvé ailleurs, avec ses limites et ses failles.

Le spectacle offert dans cette ville de la préfecture de Bamingui-Bangoran ne constitue pas un cas d’école. Partout dans le pays, y compris dans la capitale Bangui, les mêmes manifestations se répètent. Le MCU mobilise ses troupes, distribue ses t-shirts, organise ses chorégraphies politiques. La machine tourne à plein régime pour créer l’illusion d’un engouement populaire massif.

Pourtant, la réalité derrière ces images triomphantes reste celle d’un système bien connu, la magouille et le vol. À Ndélé comme ailleurs dans le pays, les participants à cette scène reçoivent pour chacun 500 000 francs CFA pour leur présence. Cette transaction financière transforme la fête nationale en transaction commerciale. Les citoyens deviennent des figurants payés, leur enthousiasme s’achète au prix fort. Tout se négocie, tout se paie dans cette machinerie électorale déguisée en célébration républicaine.

Mais le plus spectaculaire reste à venir. Les enseignants affectés à Ndélé, tous vêtus de leurs t-shirts estampillés “Je suis 100% Touadéra”, incarnent cette dérive. Ne rêvez pas, ce sont bien les instituteur et des professeurs qui s’adonnent à ce jeu criminel. Il faut préciser que l’association 100%Touadera a été créée par Hassan Bouba, ce Tchadien d’origine peule, étend progressivement son emprise sur le territoire. Après le refus essuyé à Birao où la jeunesse a repoussé l’implantation de son association 100% Touadera, Hassan Bouba considère désormais la ville de Ndélé comme son terrain de démonstration de force.

Et ce n’est pas tout! Le MCU poursuit son show avec des soi-disant journalistes. Des individus présentés comme des journalistes de la Radio Centrafrique ont également participé à cette animation politique. Leur comportement laisse perplexe. Sont-ils vraiment des professionnels de l’information ou des militants déguisés? Avec leurs mégaphones, ils ne cessent de scander “koua gotilo gouéngo. Koua ké goué tilo gouéngo. , cette formule devenue le mantra du régime. Le travail continue, répètent-ils inlassablement. Traduction politique: le président reste au pouvoir, mandat après mandat, sans limite dans le temps.

Cette expression en sango cache mal son véritable message. Troisième mandat, quatrième mandat, cinquième mandat… peu importe les contraintes constitutionnelles, le travail doit continuer. La formule sonne comme une menace autant qu’une promesse. Elle annonce la couleur d’un pouvoir décidé à s’installer dans la durée, quels que soient les obstacles juridiques ou démocratiques.

Le MCU affirme même dans ses discours qu’il n’a plus d’adversaire capable de le vaincre.

“Nous avons pris le pouvoir dans le son”, clament ses partisans. Cette déclaration surprenante tente d’ancrer l’idée d’une domination totale et incontestable. Le parti unique ne se cache plus, il s’affiche ouvertement. La compétition électorale devient une formalité dont l’issue semble déjà écrite.

La préfecture de Bamingui-Bangoran devient ainsi le laboratoire grandeur nature de cette politique autoritaire. Dans cette région longtemps marginalisée, loin des regards de la capitale, se teste un modèle de contrôle social. Les mécanismes du clientélisme politique y fonctionnent ouvertement: distribution d’argent, pressions hiérarchiques, mobilisation forcée des fonctionnaires.

Cette confusion entre fête nationale et propagande partisane atteint des sommets inédits. Les symboles républicains se mélangent aux logos militants. Les agents de l’État censés servir tous les citoyens deviennent les porte-drapeaux d’un camp politique. Les journalistes abandonnent leur mission d’information pour se transformer en animateurs de meetings. Chacun semble avoir oublié son rôle initial pour endosser celui de militant

 

Source: Corbeau News Centrafrique

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