Africa-Press – CentrAfricaine. Réunis samedi 26 juillet dans la matinée en Assemblée générale unitaire au siège du parti Patrie à Bangui, les leaders et militants du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) ont lancé un avertissement clair sur le processus électoral en cours. Le porte-parole de la coalition, Martin Ziguélé, député de Bocaranga 3, a fustigé un système qu’il juge verrouillé par le Mouvement Cœurs Unis (MCU), qualifiant la préparation des prochaines élections de « piège à rats ».
Lors de son intervention devant la presse, Ziguélé a déclaré: « Nous ne pouvons pas aller à des élections où c’est comme un piège à rats, où un rat entre dans un piège et il ne peut pas en sortir ». Cette image démontre clairement , selon lui, l’absence totale de garanties pour un scrutin libre et équitable. Le BRDC estime que les conditions actuelles placent l’opposition dans une impasse, l’empêchant de rivaliser à armes égales avec le parti au pouvoir.
Le BRDC regroupe treize formations politiques, dont le parti MLPC de Martin Ziguélé, Patrie de Crépin Mboli-Goumba, URCA de l’ancien premier ministre Anicet Georges Dologuelé, CRPS de maître Nicolas Tiangaye et d’autres mouvements qui se disent exclus du jeu politique depuis plusieurs années. Cette coalition s’est construite autour d’une position commune: défendre la Constitution de 2016 et exiger la neutralité des institutions chargées des élections.
Au siège de Patrie, devant plusieurs centaines de militants, Ziguélé a rappelé que le contrôle de l’Autorité nationale des élections (ANE) par des personnalités proches du MCU compromet la transparence du processus. Il a également dénoncé le rôle du Conseil constitutionnel, accusé de servir de caution légale aux décisions du régime. « Quand les arbitres sont choisis par l’adversaire, il est inutile de parler de compétition équitable ».
Le BRDC réclame une refonte totale de l’ANE, de la Cour des comptes et du Conseil constitutionnel, afin de créer un cadre neutre et indépendant. Pour Ziguélé, sans ces réformes, toute participation à une élection serait une « complicité » avec un système qu’il juge « frauduleux et imposé ».
Il a également insisté sur la nécessité de réviser la liste électorale, qui selon l’opposition, contient des irrégularités majeures: doublons, inscriptions fictives et absence de nombreux électeurs dans certaines régions.
Cette déclaration intervient dans un climat de méfiance généralisée envers le régime de Faustin-Archange Touadéra, accusé par ses adversaires de monopoliser l’appareil d’État et de réprimer toute contestation. Le BRDC estime que le pouvoir utilise les forces de sécurité et les institutions comme des instruments de pression pour neutraliser les voix dissidentes.
Au-delà des critiques, le bloc d’opposition tente de mobiliser la société civile et les partenaires internationaux afin de pousser le gouvernement à engager un dialogue inclusif. « Nous n’avons pas peur des élections. Ce que nous refusons, ce sont des élections truquées », a affirmé Ziguélé, entouré de plusieurs leaders de la coalition.
Bien qu’aucune décision officielle n’ait été annoncée, des sources proches du BRDC évoquent un possible boycott si les conditions minimales de transparence ne sont pas réunies. Cette stratégie pourrait accentuer la crise de légitimité du régime, déjà critiqué pour avoir modifié la Constitution afin de prolonger le mandat présidentiel.
Pour l’opposition, l’enjeu dépasse la simple compétition politique: il s’agit de défendre l’intégrité des institutions et de prévenir une dérive autoritaire. Le discours de Ziguélé au siège de Patrie reflète cette ligne de fermeté, alors que les élections prévues en 2026 s’annoncent comme un test majeur pour la démocratie centrafricaine….
Source: Corbeau News Centrafrique
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