Capital-risque en Afrique : les acteurs locaux ont été les plus actifs en 2024 (AVCA)

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Capital-risque en Afrique : les acteurs locaux ont été les plus actifs en 2024 (AVCA)
Capital-risque en Afrique : les acteurs locaux ont été les plus actifs en 2024 (AVCA)

Africa-Press – CentrAfricaine. Le rapport souligne que le poids croissant des acteurs locaux de l’industrie du capital-risque a permis au continent d’éviter une chute plus marquée de la valeur et du volume des transactions, dans un contexte marqué par le retrait des investisseurs internationaux.

Les investisseurs basés en Afrique ont représenté 31% du total des acteurs de l’industrie du capital-risque ayant injecté des fonds dans des entreprises africaines en 2024 contre 29% en 2023 et 19% en 2015, selon un rapport publié le 31 mars 2025 par l’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque (AVCA).

Intitulé « Venture Capital in Africa Report 2024 », le rapport précise que 188 investisseurs africains ont misé des fonds dans des entreprises opérant sur le continent durant l’année écoulée, devenant pour la première fois les acteurs les plus actifs devant leurs homologues basés en Amérique du Nord (176 investisseurs), en Europe (146), en Asie-Pacifique (54), au Moyen-Orient (44), en Amérique latine (5) et aux Caraïbes (1).

Au total, le nombre des investisseurs actifs dans le paysage africain du capital-risque en 2024 s’est élevé à 614, ce qui représente une baisse de 21% par rapport à l’année précédente. Ce repli s’explique par le refroidissement du marché mondial du capital-risque provoqué par les incertitudes macroéconomiques internationales, et suggère un recalibrage des stratégies d’investissement.

Les investisseurs africains qui étaient actifs l’an dernier sont notamment basés en Afrique du Sud (49 investisseurs), en Egypte (33), au Nigeria (28) et au Kenya (25).

La présence croissante de ces investisseurs locaux dans le paysage africain du capital-risque a fourni à l’écosystème un certain degré de résilience aux turbulences économiques, qui favorisent habituellement un reflux marqué des capitaux internationaux.

Le rapport révèle également que les acteurs de l’industrie du capital-risque locaux et étrangers ont investi un montant global de 2,6 milliards de dollars en Afrique en 2024 contre 3,6 milliards en 2023.

Si on prend en considération le financement par dette (venture debt), qui connaît depuis quelques années une croissance plus importante que l’investissement en equity, le montant global des fonds injectés dans des entreprises opérant sur le continent africain durant l’année écoulée monte à 3,6 milliards de dollars. Environ 80% de ces investissements globaux ont été captés par des start-up technologiques (tech enabled start-up), tandis que le reliquat a été injecté dans des entreprises ordinaires.

Les financements par dette progressent de 3%

La valeur globale des financements par dette comme les financements mezzanine, les prêts directs et les prêts convertibles en actions a atteint 1 milliard de dollars, enregistrant ainsi une hausse de 3% par rapport à 2023.

Au total, 487 transactions ont été recensées l’an passé à l’échelle continentale. Ces transactions se répartissent en 427 opérations d’investissement en equity (-21% en glissement annuel) et 60 opérations de financement par dette (+5% en glissement annuel).

Malgré la baisse globale de l’activité, la taille médiane des opérations d’investissement en equity a augmenté de 32% comparativement à l’année 2023, pour s’établir à 2,5 millions de dollars. De son côté, la taille médiane des opérations de financement par dette a augmenté de 40% par rapport à l’année écoulée, à 7,5 millions de dollars.

Le rapport indique par ailleurs que huit méga-tours de table (un méga-tour est un investissement de 100 millions de dollars ou plus, Ndlr) ont été enregistrés en 2024 pour un montant cumulé de 1,3 milliard de dollars, soit environ 36% du volume total des investissements en equity et des financements par dette. Cela comprend notamment les levées de fonds réalisées par Tyme Group, une banque digitale soutenue par le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, (250 millions de dollars) et la fintech nigériane Moniepoint (110 millions de dollars).

La répartition des investissements globaux (equity et dette) répertoriés l’an passé sur le continent par sous-région montre que l’Afrique australe tient le haut du pavé avec 754 millions de dollars devant l’Afrique du Nord (561 millions), l’Afrique de l’Ouest (493 millions), l’Afrique de l’Est (472 millions) et l’Afrique centrale (9,2 millions).

Les investissements réalisés dans des entreprises opérant dans plus d’une sous-région (multi-régionales) ont, quant à eux, atteint 1,3 milliard de dollars.

L’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque souligne en outre que 26 opérations de sorties de capitaux ont eu lieu en 2024, un nombre identique à celui enregistré une année auparavant.

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