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Face aux revendications de Ouanda-Djallé sur les limites administratives, les jeunes de Ouandja prônent l’apaisement tout en défendant leurs acquis territoriaux.
Depuis plus de trois ans, la préfecture de la Vakaga vit des heures délicates. Au cœur des débats: la délimitation territoriale entre les sous-préfectures de Ouandja et Ouanda-Djallé qui fait couler beaucoup d’encre et provoque des tensions palpables sur le terrain.
C’est dans ce contexte tendu que la jeunesse de Ouandja a pris la plume pour exercer son droit de réponse. Leur message? Calmer le jeu tout en rappelant certaines réalités du terrain. Car derrière cette polémique se cachent des enjeux plus complexes qu’il n’y paraît.
Les villages de Ouandja, Koumbal, Tahala et Seregobo cristallisent les passions. D’un côté, des revendications historiques légitimes. De l’autre, des acquis administratifs qu’on ne veut pas voir remis en cause.
L’Honorable Député Adam Idriss Sende n’a pas mâché ses mots dans sa déclaration du 26 mars: “En aucun cas, les notables, les autorités locales ou la population de Ouanda-Djallé n’ont été consultés. Nous refusons cette marginalisation qui nous est imposée de force”.
Des propos qui traduisent une frustration compréhensible face à ce que perçoit sa communauté comme un manque de considération dans les processus décisionnels. Le parlementaire dénonce un découpage “injustifié” et évoque les risques pour le patrimoine culturel et les terres ancestrales de sa circonscription.
Le président de la jeunesse de Ouanda-Djallé, Rodrigue Koudoufara, porte lui aussi la voix de sa communauté. Ses déclarations publiques reflètent une génération qui refuse de subir en silence ce qu’elle considère comme des injustices.
Il revendique une antériorité historique, évoquant l’installation de sa communauté dès 1912, et dénonce l’influence de certaines “élites pouvoiristes” dans les décisions administratives. Un discours qui, au-delà de la polémique, interroge sur les équilibres de pouvoir dans la région.
Face à ces revendications, la jeunesse de Ouandja adopte une posture mesurée mais ferme. Elle reconnaît implicitement les frustrations exprimées tout en défendant le statu quo territorial.
“Nos populations ont toujours cohabité dans le respect et la solidarité”, rappellent-ils, soulignant que les liens historiques ne se mesurent pas seulement en termes administratifs mais aussi en termes humains.
Leur préoccupation? Que cette polémique ne déstabilise une région déjà fragile, coincée entre les frontières du Tchad et du Soudan, et où la paix sociale reste un bien précieux.
Loin de nier les griefs de leurs voisins, ces jeunes de Ouandja appellent à un traitement équitable de la question. Ils invitent les autorités compétentes à “examiner la situation, clarifier les responsabilités et proposer des solutions transparentes et équitables”.
Une approche qui reconnaît implicitement que le dialogue doit être inclusif et que toutes les voix doivent être entendues, y compris celles de Ouanda-Djallé.
Dans cette quête de solutions, la jeunesse de Ouandja brandit le Pacte de Réconciliation de 2020, signé sous l’égide du Président Faustin Archange Touadéra. Un document qui prône le dialogue et l’unité dans le Nord-Est du pays.
“Seule une approche concertée peut apaiser les différends”, martèlent-ils, appelant toutes les parties à privilégier la voie institutionnelle plutôt que l’escalade verbale.
Cette affaire prouve une fois de plus les défis complexes de la gouvernance territoriale en Centrafrique. Entre légitimité historique, réalités administratives et équilibres politiques, les solutions ne sont jamais simples.
La jeunesse de Ouandja semble l’avoir compris en optant pour une approche qui tend la main tout en gardant ses positions. Un exercice d’équilibrisme qui pourrait bien inspirer d’autres régions confrontées à des défis similaires.
Au final, c’est un message d’unité que portent ces jeunes de la Vakaga. Ils appellent leurs homologues de toute la région de Fertit à “préserver l’unité et le vivre-ensemble”, conformément à la devise nationale: “Unité – Dignité – Travail”.
Un message qui résonne particulièrement dans une Centrafrique en quête de stabilité et de cohésion sociale….
Source: Corbeau News Centrafrique
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