Gouvernement Privilégie Rebelles Sur Opposition Démocratique

4
Gouvernement Privilégie Rebelles Sur Opposition Démocratique
Gouvernement Privilégie Rebelles Sur Opposition Démocratique

Africa-Press – CentrAfricaine. Le pouvoir de Bangui préfère négocier avec les groupes armés qu’avec ses opposants politiques, affirme l’ancien premier ministre Martin Ziguelé.

En République centrafricaine, le gouvernement de Faustin-Archange Touadéra fait face aux accusations du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution. Cette coalition d’opposition reproche au pouvoir de refuser tout dialogue politique tout en maintenant des négociations avec les groupes rebelles.

Martin Ziguélé, ancien Premier ministre et porte-parole du BRDC, exprime cette frustration sans détour. Le gouvernement accepte de s’asseoir avec Ali Darassa ou Mahamat Al-Khatim, des chefs rebelles aux mains tachées de sang centrafricain. Pourtant, il ferme la porte aux formations politiques légales. Cette préférence s’explique par le rapport de force. Les groupes armés disposent d’une capacité de nuisance que l’opposition civile ne possède pas.

Les responsables gouvernementaux justifient cette position en contestant la légitimité de l’opposition. Ils estiment que ces formations politiques ne possèdent ni la qualité ni le rang nécessaires pour dialoguer avec le chef de l’État. Cette position traduit une conception particulière de la démocratie où la force prime sur la légalité.

L’ironie de la situation frappe d’autant plus que certains membres du BRDC ont soutenu Touadéra lors de son élection en 2016. Ces anciens alliés se voient aujourd’hui écartés au profit d’acteurs armés qui ont combattu l’État. Cette évolution témoigne d’un glissement vers une logique de pouvoir où la violence devient un critère de reconnaissance politique.

La nouvelle Constitution adoptée en août 2023 cristallise ces tensions. Ce texte exclut les Centrafricains binationaux du processus électoral, une mesure que l’opposition dénonce comme discriminatoire. Les reports successifs des élections locales et les critiques sur l’Autorité Nationale des Élections alimentent un climat de défiance générale.

Face à cette situation, le BRDC brandit la menace d’un boycott électoral. L’opposition conditionne sa participation à une refonte de l’ANE et à un processus plus inclusif. Elle refuse de cautionner ce qu’elle qualifie d’élections non équitables.

Cette stratégie gouvernementale s’inscrit dans une logique de consolidation du pouvoir par la force plutôt que par le consensus démocratique. En privilégiant les négociations avec les rebelles, Touadéra semble parier sur une stabilité imposée plutôt que sur une légitimité construite. Cette approche comporte des risques majeurs pour l’avenir politique du pays.

L’opposition politique centrafricaine se trouve ainsi dans une position paradoxale. Elle doit observer ses anciens ennemis armés recevoir les honneurs diplomatiques tandis qu’elle-même reste aux portes du palais présidentiel. Cette inversion des rôles interroge sur la nature même du système politique centrafricain et ses perspectives d’évolution démocratique….

Source: Corbeau News Centrafrique

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here