Africa-Press – CentrAfricaine. À l’approche des élections législatives et présidentielle du décembre 2025, le MCU se déchire de l’intérieur: Pabandji accuse le PAN et Nguimale d’avoir mis en place une manœuvre pour lui arracher la circonscription de Bouar 1.
En effet, le Mouvement des Cœurs Unis est en pleine zone de turbulences. Après les tensions explosives entre Alexis N’Dui-Yabela et Arnaud Djoubaye Abazène, c’est au tour de Bouar 1 de devenir l’épicentre d’un nouveau bras de fer. D’un côté, Fleury Junior Pabandji, député sortant du MCU. De l’autre, le président de l’Assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji, appuyé par le général de police Bienvenu Nguimale, accusés d’avoir mis en place une opération destinée à écarter Pabandji pour installer un candidat qui revendique fièrement ses liens familiaux avec le Secrétaire exécutif national.
L’affaire prend forme alors que Pabandji, selon ses déclarations, se trouve à l’étranger, à la tête de la délégation des Fauves pour le CHAN 2024. D’après lui, avant son départ, il avait déposé une requête de contestation devant le Comité juridique du MCU, demandant la reprise de la primaire dans sa circonscription. Sans attendre la décision de ce comité, ses adversaires lancent une nouvelle élection primaire. Pour Pabandji, c’est un passage en force assumé, exécuté par deux personnalités qui ne siègent même pas au bureau politique du parti.
Le député sortant parle d’un « hold-up électoral » soigneusement préparé. Il affirme que l’opération est pilotée de longue date, avec un nom déjà choisi pour le remplacer. Selon lui, ce candidat, dont l’unique légitimité repose sur un lien de parenté avec le Secrétaire exécutif national Simplice Mathieu Sarandji, est l’élément central d’un plan visant à verrouiller Bouar 1.
La riposte de Pabandji est sans filtre. Il accuse Simplice Mathieu Sarandji et Bienvenu Nguimale de transformer le MCU en terrain privé, où les décisions se prennent entre initiés, loin des règles prévues par les textes du parti. Il rappelle que le MCU est censé être un parti politique, pas une affaire familiale, et que la politique de division engagée par ses adversaires ne fait que fracturer la base militante.
Cette querelle n’est pas une simple dispute. Elle expose la lutte d’influence qui ronge le MCU à quelques mois des élections. Les camps se forment, les alliances se figent, et chaque mouvement est interprété comme une provocation. Les militants de Bouar 1, eux, se retrouvent spectateurs d’une bataille où les procédures sont piétinées et où la compétition électorale interne se transforme en élimination ciblée.
Pour les partisans de Pabandji, cette manœuvre est une tentative claire de lui arracher son siège par la manipulation. Pour le clan PAN–Nguimale, c’est l’occasion de placer un candidat sûr, acquis à leur ligne et à celle du Secrétaire exécutif national. Entre ces deux lectures, le fossé s’élargit, et avec lui, le risque que le conflit déborde sur la scène nationale.
La bataille pour Bouar 1 ne se joue plus seulement sur le terrain politique. Elle est devenue un test de force entre deux camps qui ne se reconnaissent plus. Si l’un cède, il perd plus qu’une circonscription: il perd une part de son influence dans l’appareil du MCU. Si aucun ne cède, c’est tout le parti qui risque de payer le prix, avec une image durablement entachée à la veille d’un scrutin national.
Source: Corbeau News Centrafrique
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