Dieu Beni Anderson Kabou
Africa-Press – CentrAfricaine. Martin Ziguélé, Président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) et Député de la 3e circonscription de Bocaranga depuis 2016 a doté la commune rurale de Loura dans la préfecture de l’Ouham-Pendé d’un Collège d’enseignement Général (CEG) à hauteur de 25 millions de FCFA pour offrir une éducation aux enfants de sa circonscription et ceux des périphéries. Il a accordé une interview au journal Oubangui Médias ce Mercredi, 04 Septembre 2024 à Bangui.
Bonjour monsieur Martin Ziguélé qu’est-ce qui justifie la construction d’un Collège d’Enseignement Général à Loura dans votre circonscription ?
Martin Ziguélé: Il s’agit de la construction d’un Collège d’Enseignement Général que j’aie décidé de construire après avoir obtenu un arrêté du ministère de l’éducation nationale, de réaliser ce Collège d’enseignement Général disais-je pour donner l’opportunité aux jeunes de ma circonscription, qui, auparavant étaient obligés de faire une soixantaine de kilomètres pour venir à Bocaranga pour fréquenter le lycée. Et donc il est important de construire ce CEG pour que dans la commune surplace, les enfants puissent avoir la possibilité de s’éduquer, parce que dans le monde d’aujourd’hui personne ne peut s’épanouir sans éducation, un pays se construit avec des hommes éduqués et la première exigence de la jeunesse c’est une bonne éducation et j’espère que ce collège leur offrira de cadres dans leur village, surplace d’étudier, de s’améliorer et sans vivre les affres d’un déplacement lointain parce que quand les jeunes qui ont 12, 13 ans qui entrent en collège lorsqu’ils quittent leurs parents, ils vont à 60 km à 100 km et généralement, ils abandonnent l’école à cause de la famine.
La deuxième raison, c’est que vous voyez ma circonscription qui couvre la commune de Loura, est enclavée dans la Préfecture de l’Ouham-Pendé entre Bocaranga et Paoua en pleine zone rurale. Comme je le disais tantôt, il n’y a pas de collège et la culture de coton ayant été abandonnée, la plupart des jeunes quand ils arrivent à l’adolescence, ils émigrent vers le Cameroun. D’autres continuent jusqu’au Nigeria pour aller faire des travaux de survie et généralement ils ne reviennent plus ou bien quand ils reviennent, avec des mauvais comportements qui corrompent le reste de la jeunesse. Donc ce que j’ai fait, c’est pour l’éducation dans le sens large, éducation scolaire mais aussi éducation sur le plan du comportement civique.
Quelle est la capacité d’accueil des élèves dans cette école ?
Martin Ziguélé: Pour le CEG, tel qu’il est aujourd’hui, peut accueillir 300 élèves. Parce que nous avons dit qu’il faut 75 élèves par classe de la 6e en 3e cela fera 300 élèves. Mais si Dieu me prête vie, l’intention que j’aie, c’est que la première promotion qui va arriver en 3ème c’est-à-dire dans 4 ans, nous allons créer des classes de Seconde, de Première puis de Terminale. Pour qu’ils restent surplace jusqu’au bac parce qu’ils arrivent en 3ème et en seconde, ils doivent aller à Bocaranga ou ailleurs. Le problème d’alimentation, de survie, des difficultés peuvent faire que les enfants abandonnent après la classe de 3e alors qu’on a fait des efforts pour qu’ils arrivent jusqu’en 3e. Donc on va construire progressivement les autres classes. Mais, avec cette différence que nous allons faire plutôt des classes de Seconde, de Première et Terminale axées sur la formation des métiers techniques c’est-à-dire l’agriculture, l’élevage, les mécaniques industrielles, l’artisanat, la menuiserie etc. pour qu’en sortant de-là, ils ne puissent pas regarder vers la fonction publique majoritairement mais qu’ils puissent déjà à leur niveau pouvoir être des entrepreneurs capables de créer l’emploi pour vivre et développer la région et le pays.
Quelles sont les conditions dans lesquelles les enseignants vont exercer leur travail ?
Martin Ziguélé: Le CEG de Loura, je l’ai fait pour mettre à la disposition de l’Etat c’est le personnel de l’Etat qui sera envoyer là-bas. J’ai demandé au ministère d’état à l’éducation nationale d’affecter le personnel enseignant et nous allons faciliter leur logement et puis naturellement d’affecter les élèves pour cette rentrée académique. Nous avons déjà adressé la demande au ministère, nous attendons leur réponse.
Est-ce bien une école privée ou publique et quelles sont les conditions d’accès ?
Martin Ziguélé: Non, c’est une école publique. Ceux qui entrent dans cet établissement sont affectés par l’Etat après le concours d’entrée en 6e, ce n’est pas une école privée. Je ne cherche pas à gagner de l’argent. J’ai construit pour mettre à la disposition du ministère de l’éducation nationale pour que tous les Centrafricains quelques soient leurs origines, leurs sexes puissent y accéder sans payer de frais. Je ne fais pas d’activité commerciale ou lucrative.
Quelle est votre relation avec l’inspection académique régionale ?
Martin Ziguélé: Moi je me suis adressé au ministère de l’éducation nationale qui est le ministère de tutelle et je pense qu’il relève de leur prérogative de donner les instructions à l’inspecteur d’académique pour mener à bon terme cette démarche parce que je n’ai pas le droit ou le pouvoir de donner des instructions à un inspecteur académique c’est au chef de département de le faire, voilà.
Étant un homme politique, vous faites cela à un but électoral en prélude des élections locales dans votre circonscription ?
Martin Ziguélé: Mais, j’ai été élu deux fois député là-bas et je n’avais pas construit des collèges pour être élu député, donc si je construis le collège ce n’est pas pour être élu député, je l’ai déjà été depuis 2016. C’est parce que la population m’a dit que leurs enfants sont sous représentés au lycée, à l’université et naturellement dans la fonction publique et dans les activités ici en Centrafrique et qu’ils vont majoritairement au Cameroun et au Nigeria. Moi j’ai vu que la meilleure manière de les retenir c’est de leur donner l’éducation surplace. Ce qu’ils vont chercher ailleurs dans des conditions difficiles, il faut le leur offrir surplace, j’offre des opportunités parce que moi aussi j’ai été à l’école publique. Nos parents étaient des paysans, ce n’est pas nos parents qui payaient nos études. Nos études ont été pris en charge par la République et nous avons beaucoup reçus de la République, il faut que nous restituons aussi le plus possible à la République. C’est comme ça qu’on peut parler d’une nation.
Oubangui médias
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