Africa-Press – CentrAfricaine. Dans une analyse cinglante, l’ancien ministre centrafricain Elie Oueifio dresse un portrait sans concession de la situation actuelle de son pays. Il oppose la vision ancestrale d’un développement autonome à la réalité d’une nation devenue dépendante de l’aide humanitaire. Son constat est amer: la République centrafricaine s’enlise dans des crises perpétuelles, au détriment de son peuple et au profit d’intérêts égoïstes.
Oueifio rappelle avec nostalgie la sagesse des ancêtres centrafricains. Leurs proverbes, tels que “L’eau demandée au voisin ne peut pas cuire la chair du buffle”, incarnaient une philosophie d’autonomie et de travail acharné. Cette vision, ancrée dans les valeurs traditionnelles, visait à construire une nation forte et indépendante.
Malheureusement, l’ancien ministre constate que ces principes ont été abandonnés au fil des années. Les Centrafricains d’aujourd’hui, selon lui, ont succombé à la facilité de l’aide extérieure, oubliant que leur pays regorge de richesses naturelles suffisantes pour assurer son développement.
Oueifio fustige ce qu’il considère comme une dérive dangereuse: la multiplication des projets humanitaires au détriment de véritables programmes de développement. Il dénonce un système qui, sous couvert d’aide, maintient le pays dans un état de dépendance chronique.
L’ancien ministre n’hésite pas à pointer du doigt les ONG et les organisations internationales. Selon lui, leurs actions, bien qu’apparemment bienveillantes, contribuent à perpétuer les crises plutôt qu’à les résoudre. Il va jusqu’à affirmer que certains acteurs ont intérêt à ce que la situation ne s’améliore pas, afin de justifier leur présence et leurs budgets.
Oueifio ne mâche pas ses mots lorsqu’il aborde le fléau de la corruption. Il dénonce un système où les détournements de fonds sont monnaie courante, privant l’État des ressources nécessaires à son fonctionnement.
L’ancien ministre appelle à des actions concrètes et immédiates pour lutter contre ce phénomène. Il critique l’inaction des autorités face aux rapports accablants de la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance, estimant que l’impunité ne fait qu’encourager ces pratiques néfastes.
Face à ce sombre tableau, Oueifio lance un appel vibrant à ses compatriotes. Il les exhorte à prendre conscience de la gravité de la situation et à se réapproprier leur destin. L’ancien ministre insiste sur la nécessité de revenir aux valeurs fondamentales de travail, d’intégrité et de patriotisme.
Il appelle également les dirigeants à assumer pleinement leurs responsabilités. Oueifio critique le manque de courage politique, estimant que trop souvent, les décideurs se cachent derrière des excuses plutôt que d’affronter les problèmes de front.
Le message d’Elie Oueifio est clair: la Centrafrique doit se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. Son analyse, aussi dure soit-elle, se veut un électrochoc pour une nation qu’il voit s’enfoncer dans une spirale destructrice.
L’ancien ministre appelle à un sursaut national, à un retour aux valeurs qui ont jadis fait la fierté du pays. Il invite ses compatriotes à rejeter la facilité trompeuse de l’aide humanitaire pour embrasser la voie plus ardue, mais plus digne, du développement autonome.
Source: Corbeau News
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