Sorcellerie du MCU: Danse de Féticheurs Électoraux

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Sorcellerie du MCU: Danse de Féticheurs Électoraux
Sorcellerie du MCU: Danse de Féticheurs Électoraux

Africa-Press – CentrAfricaine. Dimanche dernier, Bangui a assisté à une mise en scène du Mouvement Cœurs Unis (MCU), parti au pouvoir qui confond encore développement et spectacle électoral. Devant caméras et micros, Hippolyte Jean-Paul Ngatté, candidat aux législatives de 2025, a inauguré avec ostentation un petit pont en bois reliant la Cité Jean 23 à Ouham 3, dans le quatrième arrondissement. Mais derrière les rubans et les discours, l’opération relevait davantage de la manipulation politique que d’un véritable acte de développement, agrémentée d’une touche de sorcellerie électorale.

Car enfin, parlons franchement: un simple pont en bois, présenté comme un exploit dans une ville où les routes s’effondrent totalement, où les habitants se foncent chaque jour dans la boue pour rejoindre le marché ou l’école, ne saurait être une réponse sérieuse aux besoins de Bangui. Ngatté, plus soucieux de briller que de bâtir, semble persuadé qu’un gadget de campagne, enveloppé d’un folklore de féticheurs, suffira à hypnotiser les électeurs. Où sont les vraies infrastructures? Où sont les routes goudronnées, les hôpitaux équipés, l’électricité fiable?

Ce coup de communication montre clairement un voyoutisme politique assumé. Plutôt que de répondre à des années d’inaction, Ngatté et son MCU jettent aux habitants de la cité Jean-Vin-3 et de l’Ouham-3 un os électoral, espérant acheter leur silence et leur vote. La cérémonie, relayée avec complaisance par Christet Muriel Fatou Ngoumali de Radio Centrafrique, s’est transformée en fête pour un ouvrage qui risque de se détériorer dès la prochaine saison des pluies. Des habitants, méfiants, parlent déjà d’un prétexte pour que le candidat à la députation et son parti se donnent bonne conscience.

En présentant ce pont comme “un lien entre les communautés”, Ngatté ose jouer la carte de l’unité alors que le seul lien visible est celui entre les ambitions personnelles des politiciens et les poches des contribuables. À l’approche des élections, les Centrafricains doivent rester lucides: la sorcellerie politique ne construit pas l’avenir. Ce pont Rélihan n’est pas une promesse tenue, mais un symbole d’hypocrisie et de manipulation.

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