Africa-Press – CentrAfricaine. Bangui, CNC. Bangui croule sous les ordures et la maladie. La capitale centrafricaine subit de plein fouet une épidémie de dengue, révélant au grand jour l’incompétence flagrante des autorités dans la gestion des déchets urbains. L’Institut Pasteur a confirmé 13 cas positifs entre juillet et août dans les quartiers Sika 1, 2, 3, Boy-Rabe et Bimbo. Ce bilan risque de s’alourdir rapidement si rien n’est fait.
Le Dr. Martial Ketté, épidémiologiste à l’Institut Pasteur, tire la sonnette d’alarme: “Le moustique albobictus, vecteur de la dengue, prolifère dans les eaux stagnantes des déchets abandonnés”. Ces insectes trouvent un terrain de reproduction idéal dans les montagnes d’ordures qui défigurent Bangui, témoignage criant de l’inaction gouvernementale.
Micheline Tetea, maire du 2e arrondissement, ne mâche pas ses mots: “Il y a trop d’ordures dans la ville. Après le Kwa ti kodro , elles restent sur place et les moustiques y pondent leurs œufs. Nous sommes démunis sans l’intervention du gouvernement”. Cette situation catastrophique prouve l’absence totale de politique de gestion des déchets au niveau national.
Malgré l’urgence sanitaire, le ministre de la Santé brille par son silence. Aucun plan d’action n’a été présenté pour endiguer l’épidémie ou nettoyer la ville. Cette inertie coupable expose les Banguissois à un risque sanitaire majeur, la dengue s’ajoutant à l’épidémie de Monkeypox déclarée en juin.
Les habitants de Bangui paient le prix fort de cette négligence. “Nous vivons dans la peur constante de tomber malades“, témoigne Félicité Ngrebada, résidente de Sika. “Les enfants jouent au milieu des ordures, c’est un scandale!” Les quartiers populaires, déjà fragilisés économiquement, sont les plus touchés par ce fléau.
La situation exige une réaction immédiate du gouvernement. Un plan d’urgence de nettoyage de la ville et de lutte contre les moustiques doit être mis en place sans délai. La santé des Centrafricains ne peut plus attendre les tergiversations d’un pouvoir qui semble avoir abandonné ses responsabilités les plus élémentaires.
L’épidémie de dengue à Bangui n’est que la partie visible de l’iceberg. Elle révèle les carences profondes d’un État incapable d’assurer la salubrité publique. Sans un sursaut rapide des autorités, Bangui risque de devenir le théâtre d’une catastrophe sanitaire aux conséquences dévastatrices pour toute la République Centrafricaine.
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