Obtention D’Un Acte De Naissance En Centrafrique Difficile

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Obtention D'Un Acte De Naissance En Centrafrique Difficile
Obtention D'Un Acte De Naissance En Centrafrique Difficile

Africa-Press – CentrAfricaine. En Centrafrique, obtenir un acte de naissance reste un défi pour une grande partie de la population, en particulier dans les zones rurales. Ce document, pourtant indispensable pour établir l’identité d’un citoyen et garantir ses droits, est souvent hors de portée. Cette situation, inacceptable dans un pays qui aspire au développement, compromet l’avenir des enfants et, par extension, celui de la nation.

Comme tout le monde le sait, l’état civil est un pilier de la citoyenneté. Sans acte de naissance, un enfant grandit sans reconnaissance officielle, ce qui limite son accès à l’éducation, à la santé ou encore à la justice. À l’âge adulte, beaucoup se retrouvent contraints de s’en remettre à des démarches judiciaires longues et coûteuses pour obtenir des jugements supplétifs, simple palliatif à un problème structurel. Comment un pays peut-il tolérer une telle défaillance, alors que ses enfants représentent son avenir?

Le récent lancement d’opérations d’enregistrement à l’état civil à Boali, accompagné de la réhabilitation de la mairie de Boali, est une initiative louable. Ces actions, portées par le ministère de l’Administration du territoire, traduisent une volonté de renforcer les infrastructures administratives et de mieux servir les citoyens. Pourtant, elles soulignent aussi l’ampleur du retard accumulé. Pourquoi faut-il attendre 2025 pour inaugurer des réformes qui auraient dû être mises en place depuis des années? Pourquoi les mairies, censées être au cœur de la vie administrative, manquent-elles si souvent de moyens pour fonctionner?

Le contraste est frappant entre les ressources limitées allouées à l’état civil et les sommes considérables dépensées ailleurs pour la sécurité du régime. Chaque année, des milliards de francs CFA sont investis dans des projets ou des partenariats, notamment avec des entités comme le groupe Wagner. Pendant ce temps, le coût d’un registre d’état civil – environ 100 000 francs CFA par commune – reste un obstacle pour de nombreuses localités. Avec un budget national bien géré, équiper chaque mairie d’un registre performant serait une priorité évidente. Un million de francs CFA, voire moins, pourrait suffire à doter une commune des outils nécessaires pour enregistrer ses naissances. Comparé aux montants dépensés dans d’autres secteurs, cet investissement est dérisoire.

Les enfants d’aujourd’hui sont les dirigeants de demain. Négliger leur droit à une identité, c’est compromettre la capacité du pays à se construire un avenir stable et prospère. Les autorités doivent aller au-delà des annonces et des inaugurations. Il faut un plan national ambitieux, doté de moyens concrets, pour garantir que chaque naissance soit enregistrée, que chaque mairie dispose des ressources nécessaires, et que les archives soient protégées. Cela passe par une meilleure gestion des priorités budgétaires et une volonté politique sans faille.

La Centrafrique a besoin d’une administration au service de ses citoyens, où l’accès à l’état civil ne soit plus un privilège, mais un droit effectif pour tous. Les enfants du pays, qui porteront son avenir, ne peuvent pas attendre davantage….

Source: corbeaunews

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