Africa-Press – Comores. Le dossier d’inscription des médinas des anciens sultanats au patrimoine mondial de l’Unesco est désormais entre les mains de l’organisation. Cependant, loin de marquer la fin du travail, cette étape ouvre une nouvelle phase pour les autorités comoriennes: celle de la mobilisation collective. Le 29 avril dernier, le Centre national de documentation et de recherche scientifique (CNDRS) a réuni plusieurs ministres et le gouvernorat de Ngazidja pour mettre en place une stratégie visant à structurer cette étape clé autour des médinas.
Les médinas anciennes ne sont pas seulement des vestiges historiques, mais un symbole d’ambition pour redonner aux Comores une place sur la scène mondiale, en mettant en valeur l’héritage historique de l’archipel. Ce patrimoine, bien plus que des pierres ou des archives, devient un véritable moteur de développement pour le pays. Lors de cette rencontre, les ministres présents ont souligné que l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco représente une chance unique pour repenser l’identité nationale. « Il est temps de réveiller les consciences. Ce que nous avons hérité, nous devons le transmettre », a insisté Dr Toiwilou Mze Hamadi, directeur du CNDRS, appelant à une large campagne de sensibilisation.
Avec l’arrivée prochaine des experts de l’ICOMOS entre juillet et septembre, les autorités comoriennes ont quelques mois pour rendre les sites historiques présentables et démontrer leur valeur. Cela passe par des efforts de restauration urgents, mais aussi par une meilleure présentation de leur importance historique et culturelle. « Le travail ne s’arrête pas à la soumission du dossier. Maintenant, il faut intensifier notre communication et notre lobbying à tous les niveaux, que ce soit au niveau national, régional ou international », a souligné Dr Toiwilou Mze Hamadi.
Le gouverneur de Ngazidja, Ibrahim Mohamed Mze, a promis que son administration participerait activement à la sensibilisation des communautés locales. « Ce projet concerne toute la nation. Le gouvernorat est prêt à apporter sa contribution dans cet effort collectif », a-t-il affirmé. La ministre en charge du Genre, Fatima Ahamada, a de son côté évoqué l’aspect économique du patrimoine pour les collectivités locales: « Ces médinas ont un potentiel énorme en termes de revenus pour les communes. Nous devons faire comprendre à ces communautés qu’elles possèdent des richesses qui peuvent être exploitées de manière durable. » Une vision partagée par le ministre du Tourisme, qui a insisté sur la nécessité d’unir la nation autour de ce dossier important pour l’avenir du pays.
Derrière cette candidature se cache un projet de société plus large. Il s’agit non seulement de préserver le passé, mais aussi de bâtir un avenir durable en utilisant le patrimoine comme levier de développement. Ce n’est pas seulement l’inscription sur la liste de l’Unesco qui est en jeu, mais aussi la fierté des Comoriens pour leur histoire et leur culture, et leur volonté de montrer au monde que l’archipel mérite d’être reconnu comme l’un des trésors de l’humanité.
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