Les Commerçants Asphyxiés par une Fiscalité Excessive

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Les Commerçants Asphyxiés par une Fiscalité Excessive
Les Commerçants Asphyxiés par une Fiscalité Excessive

Africa-Press – Comores. Lors d’un point de presse tenu ce lundi 19 mai, le Syndicat National des Commerçants (SYNACO) a dressé un tableau alarmant de la situation actuelle des commerçants comoriens. Selon son président, Abdou Boina, ces derniers sont étouffés par la pression fiscale, en particulier par les patentes, mais également par la concurrence déloyale des commerçants étrangers opérant dans l’informel.

Entouré de représentants de la nouvelle OPACO et de plusieurs commerçants, Abdou Boina a lancé un cri d’alarme à l’attention du gouvernement. Il appelle les autorités à alléger la charge fiscale en revoyant les montants des patentes, et à mieux encadrer les activités des commerçants étrangers qui échappent souvent à la réglementation. « La situation est devenue critique pour les commerçants locaux. On nous impose des patentes excessivement élevées, sans compter les taxes douanières et les amendes infligées par la société de manutention Moroni Terminal. Mais ce qui nous asphyxie le plus, ce sont les patentes », a déclaré le président du SYNACO. Il déplore une déconnexion totale entre les montants exigés et les revenus réels des commerçants: « il n’est pas normal de payer une patente exorbitante simplement parce qu’on loue un local à 200 000 FC. La patente devrait être proportionnelle au chiffre d’affaires. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Les agents du fisc nous imposent des montants arbitraires, déconnectés de la réalité économique ».

Il a également rappelé que des négociations avaient été entamées avec l’ancien directeur des impôts, qui s’était montré à l’écoute et avait promis de revoir les modalités d’imposition. Mais sa suspension a interrompu le processus. Le syndicat espère désormais que son successeur poursuivra la réforme amorcée. Par ailleurs, le président du SYNACO s’est insurgé contre la prolifération du commerce informel exercé par certains étrangers: « Le pays est envahi par des commerçants qui opèrent dans l’illégalité. Ils ne paient ni patente ni taxe. Ils louent des maisons pour y stocker leurs marchandises, puis les écoulent à travers les régions à l’aide de véhicules, en toute discrétion ». Il dénonce une forme de concurrence déloyale qui nuit aux commerçants locaux, contraints, eux, de s’acquitter de lourdes charges fiscales.

Il ajoute: « Certains vont même jusqu’à distribuer des produits à crédit à des commerçants locaux. Cette situation doit cesser. Le gouvernement doit agir pour mettre fin à ce trafic désorganisé ». Le SYNACO précise toutefois qu’il ne s’oppose pas à la présence de commerçants étrangers, bien au contraire. Il encourage les investisseurs à venir aux Comores, à condition qu’ils respectent les lois en vigueur: « Nous souhaitons accueillir de grands grossistes capables d’apporter une valeur ajoutée à notre économie, mais ils doivent se conformer aux règles fiscales et commerciales du pays », a-t-il conclu.

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