Africa-Press – Comores. Le ministère de la justice, en partenariat avec l’Ambassade de France, l’Agence française de développement (AFD) et Expertise France, a organisé la cérémonie de clôture du projet « Mahakama Ya Wusawa » (MYW) ce mardi 20 mai 2025 au Retaj, à Moroni. Lancé en mai 2022, le projet s’inscrit dans le cadre du Plan Comores Émergent, avec pour objectif de favoriser une justice plus équitable, accessible et proche des citoyens, en renforçant les capacités humaines et techniques du secteur judiciaire comorien.
Soutenu par l’AFD dans le cadre du Plan de Développement France-Comores (PDFC) et mis en œuvre par le ministère de la justice avec l’appui technique d’Expertise France, MYW a représenté un levier stratégique pour accompagner la transition vers un système judiciaire moderne, fondé sur les principes de transparence, d’efficacité et de respect de l’État de droit. Ce projet a permis de renforcer les ressources humaines, notamment en formant 70 professionnels du droit (28 greffiers et 42 auditeurs de justice). Il a également contribué à améliorer la qualité des services judiciaires, tout en favorisant le développement d’une justice plus inclusive, capable de répondre aux attentes des citoyens et des opérateurs économiques.
« Ce projet a été financé par l’Agence Française de Développement, piloté par le ministère comorien de la justice, avec l’assistance technique d’Expertise France. Permettez-moi de rappeler que tous les programmes de coopération menés par la France aux Comores sont des dons. Il ne s’agit pas de prêt. Il n’y a pas de demande de remboursement à la partie comorienne. C’est un très grand plaisir de constater que ce projet ambitieux est une réussite. Il est parfois utile de prendre un peu de temps pour fêter les fruits des collaborations entre nos deux pays », a déclaré Jean-Baptiste Lesecq, premier conseiller de l’ambassade de France à Moroni. Et de préciser que 70 nouveaux magistrats et greffiers ont été recrutés à travers un concours inédit et transparent, organisé par les autorités comoriennes en étroite coopération avec Expertise France. Les lauréats des deux concours ont suivi un parcours de formation exigeant mobilisant de formateurs de très grande qualité. Des institutions prestigieuses dont l’Ecole nationale de la magistrature de Bordeaux, l’Ecole nationale des greffes de Dijon, et des magistrats français chevronnés ont été sollicités.
« La justice comorienne est parfois critiquée: manque de moyens, de transparence, délais trop longs. Vous portez donc sur vos épaules une lourde charge. Celle de participer purement et simplement à l’amélioration de l’état de droit aux Comores. Cela implique de votre part du discernement mais surtout une grande rigueur morale », a-t-il souligné. « A présent le plus dur commence sans doute pour vous. Vous allez sans doute être soumis à de nombreuses pressions. Mais les attentes sont extrêmement fortes à votre égard. Les victimes attendent réparation. Les mis en cause souhaitent être traités de façon juste. La population compte donc sur vous pour administrer une justice toujours plus juste, plus transparente, plus rapide, toujours au service de la population », a-t-il suggéré.
Pour sa part Anfani Hamada Bacar ministre de la justice a montré que, ce projet a incarné une collaboration exemplaire entre nos institutions et a contribué, de manière tangible au renforcement de l’état de droit, à la modernisation de notre système judiciaire et la professionnalisation de ses acteurs. Grâce à ce programme, deux cohortes de magistrats et greffiers ont bénéficié d’une formation initiale structurée de standard international et adaptée aux défis actuels de la justice. « En guise de mémoire, deux concours de recrutement des auditeurs de justice et des greffiers ont été réalisés en 2021 et 2023, dont la première cohorte sortante de 22 magistrats et 10 greffiers est en exercice depuis le 25 février 2024, suite à leurs nominations et affectations. Quant à la formation de la deuxième cohorte qui compte 20 auditeurs de justice et 18 élèves greffiers s’est achevée en novembre 2024 pour les greffiers, et mars 2025 pour les auditeurs de justice », a indiqué le garde des sceaux.
Selon lui, les greffiers de la deuxième cohorte affectés à Mohéli et Anjouan ont déjà prêté serment et sont en exercice, tandis que ceux de la Grande Comore, leur prestation de serment est prévue la semaine prochaine. En ce qui concerne les auditeurs de la justice, très bientôt le Conseil Supérieur de la magistrature se réunira pour leurs nominations. Il a saisi l’occasion pour remercier le gouvernement français pour son soutien constant au développement de notre pays.
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