Lutte Contre la Délinquance à Mohéli par Comités Villageois

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Lutte Contre la Délinquance à Mohéli par Comités Villageois
Lutte Contre la Délinquance à Mohéli par Comités Villageois

Africa-Press – Comores. Après Mlabanda dans la région de Djando il y a quelques mois, puis le quartier Comotel à Fomboni récemment, c’est au tour de Monimoimdji (Fomboni centre), Djoiezi, puis Salamani II (quartier de Fomboni), d’installer leur comité de vigilance. Ces structures citoyennes, mises en place pour faire face à la montée de la délinquance juvénile, suscitent à la fois adhésion et controverses.

À Mohéli, les habitants des quartiers et villages se mobilisent depuis plusieurs semaines pour instaurer des comités de veille chargés de lutter contre la délinquance. Le mouvement a été initié à Mlabanda, en présence d’autorités politiques, judiciaires et sécuritaires. Face à la recrudescence des actes de violence, de viols et de banditisme, d’autres localités leur ont rapidement emboité le pas. Les comités instaurent des mesures strictes: couvre-feu pour les mineurs à partir de 21 heures, interdiction du vagabondage sans but précis, contrôle de la coiffure et de la tenue vestimentaire, ainsi que la lutte contre la drogue, avec des amendes variables selon les quartiers. Certaines actions sont également accompagnées d’initiatives éducatives et sociales.

Cependant, des dérives sont signalées. Certains comités sont accusés de dépasser leurs prérogatives, allant jusqu’à restreindre la liberté de circulation des adultes. « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous avez fait à ma fille et je ne vous le pardonnerai jamais », s’indigne un père dont la fille majeure et célibataire a été interpellée de nuit par un comité, puis remise à la gendarmerie où elle a passé la nuit avant d’être relâchée. De telles bavures provoquent régulièrement des tensions entre membres des comités et jeunes du quartier.

Lors de l’installation officielle du comité de Salamani II, jeudi dernier, le commandant de la gendarmerie, Abdallah Ibrahim, a tenu à rappeler les limites de ces structures. « Il faut impérativement nous informer, nous la gendarmerie, nous la police. C’est à nous de définir ce que vous pouvez ou non faire », a-t-il souligné, précisant que le rôle principal du comité est d’ordre éducatif. En cas de délit, comme la consommation de drogue, les comités doivent immédiatement alerter les autorités compétentes.

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