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Africa-Press – Comores. Comment valoriser le label « cuisine comorienne » ?
Les Comores ont eu le privilège d’être l’invité d’honneur cette année 2022 dans le cadre des activités scientifiques, artistiques et culturelles de la faculté de médecine et de pharmacie de Laâyoune (Maroc), pour partager son savoir faire en cuisine locale. Le Consulat général des Comores à Laâyoune a saisi cette occasion pour inviter Mme Sitti Amina Abdillah Moegni, créatrice et formatrice en menus locaux pour représenter le pays. Elle répond aux questions de La Gazette des Comores / HZK-Presse.
Question :Quels sont les objectifs de ces évènements organisés par la faculté de médecine et de pharmacie de Laâyoune en collaboration avec le Consulat général de l’Union des Comores à Laâyoune ?
Sitti Amina Abdillah Moegni (SAAM) : Les objectifs de ces évènements sont multiples. Ce sont d’abord des évènements qui se veulent scientifiques en présentant des innovations culinaires basées sur des produits locaux et permettant de manger sain, valorisant le label « cuisine comorienne » en tenant compte de la valeur nutritionnelle, hygiéno-diététique concourant à assoir un bon état de santé dans un contexte général de flambée des maladies cardiovasculaires ou caractérisées par des fortes carences nutritionnelles.
Ensuite, ces évènements ont permis de partager l’expérience des Comores en matière de cuisine à travers des ateliers de formation et de dégustation, en faveur des femmes saharaouis au centre marocain contre la violence à l’égard des femmes dans les provinces du Sud ainsi que les femmes de l’association Al Wahida et des enfants en situation difficile. Plus de 50 femmes et filles ont participé à ces ateliers dont le but était de faire connaitre marocaines, les Comores à travers l’art culinaire. C’était aussi l’opportunité de faire des échanges entre les organisations des femmes des deux pays.
Question : Quelle a été la réaction des femmes marocaines à la découverte de la cuisine comorienne ?
SAAM : Les femmes marocaines ayant participé à ces évènements ont exprimé leur satisfaction pour avoir découvert les Comores à travers sa gastronomie riche avec ses menus épicés, aromatisés et relevés à partir des ingrédients marocains pour certains. Les media, les télévisons marocaines ont assuré une large médicalisation de ces évènements.
Question : Parlez-nous de vos expériences, notamment en gastronomie locale et en quoi vous vous distinguez des autres ?
SAAM : Tout d’abord je voudrais remercier l’Armée Nationale de Développement (armée comorienne), institution qui m’emploie cumulativement dans le service administratif et comme conseillère en hygiéno-diététique de l’hôpital militaire de Moroni et qui, avec son concours, m’a permis de participer à cet évènement de haut niveau. Je voudrais également souligner que c’est par passion que je m’investis dans ce domaine depuis mon jeune âge. Quoique mon domaine principal d’expertise soit la Gestion des Ressources Humaines, certains considèrent que ma vocation est la promotion de la gastronomie comorienne avec mes travaux d’innovation, de décoration et de présentation, pour valoriser les menus avec les produits locaux dans une perspective de faire manger sain, quelques soit les moyens dont disposent les familles, particulièrement en milieu rural. Ainsi, j’excelle sur des innovations dans différents menus (entrées chaudes et froides, plats principaux, desserts, toutes catégories confondues en valorisant les produits locaux. J’ai formé plus de 80 femmes et filles comoriennes et j’ai organisé et/ou participé à de nombreux évènements nationaux (journée Fruit à pain, journée Ikamé, etc.) et internationaux (6 mois à l’exposition universelle de Milan en 2015, récemment représentante des Comores en gastronomie à l’exposition universelle de Dubaï).
Question : Quelles sont vos perspectives et ambitions dans ce domaine ?
SAAM : Je travaille beaucoup avec le Service Administratif de l’hôpital militaire de Moroni, puis j’encadre des femmes et des filles dans de nombreuses associations villageoises, qui ont tous, l’ambition de promouvoir une alimentation saine pour les patients et les familles les plus vulnérables.
A la problématique cruciale de la malnutrition aux Comores, je souhaiterais également à travers mes formations en cuisine, motiver de nombreuses femmes et filles à s’épanouir à travers la gastronomie comorienne enrichie en matières nutritionnelles pour manger sain, créer plus de confiance et de bien-être au sein de leurs familles, voir pour la création d’emplois décents pour satisfaire la demande locale pour l’écotourisme en milieu communautaire et les services dans les familles et privés. Je rêve également de toucher la diaspora (femmes et filles comoriennes) en présentiel ou en ligne (webinaire) pour des sessions pratiques de formation visant la promotion de la gastronomie comorienne avec la valorisation des produits locaux.
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