Qualité du Carburant: Pourquoi la Brigade Mixte N’Est-Elle pas Opérationnelle ?

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Qualité du Carburant: Pourquoi la Brigade Mixte N’Est-Elle pas Opérationnelle ?
Qualité du Carburant: Pourquoi la Brigade Mixte N’Est-Elle pas Opérationnelle ?

Nassuf Ben Amad

Africa-Press – Comores. La Fédération Comorienne des Consommateurs (FCC), en partenariat avec le Syndicat National des Transporteurs (Usukani wa Masiwa), a organisé une conférence de presse ce jeudi 06 mars au New Select Moroni. L’objectif était de clarifier certaines questions liées à la qualité des produits pétroliers qui affecte toute la population. Jusqu’à présent, aucune solution n’a été trouvée, et de nombreuses voitures sont tombées en panne à cause de la mauvaise qualité du carburant.

Après la conférence conjointe avec la Société Comorienne des Hydrocarbures (SCH), tenue la semaine dernière, la FCC et Usukani wa Masiwa ont souhaité clarifier certaines choses. Les conférenciers se sont dits exclus par la SCH qui a commencé des inspections dans les stations-service sans leur présence. « Nous avons travaillé ensemble pendant trois jours avec la SCH après l’arrivée d’une cargaison de produits pétroliers, notamment sur la vérification de l’état du carburant et son acheminement dans le pays. Ensuite, nous avons organisé une conférence de presse montrant comment nous avons travaillé avec la SCH et la transparence manifestée durant ces trois jours de travail », a rappelé Ibrahim Ben Ali Selemane, chargé de la communication de la FCC. Et de poursuivre, « il n’y avait aucun engagement technique permettant de déterminer l’état du carburant. Mais nous nous sommes fixés une durée de travail de trois cargaisons. Nous ne sommes pas des spécialistes agréés dans ce domaine. Il nous incombe de chercher des experts pour échanger avec eux et savoir ce qu’il faut demander. Un problème est apparu puisque les analyses et leur méthodologie étaient différentes de ce que nous avons fait dans nos investigations ».

Selon lui, il est encore tôt pour parler des résultats comparés de leurs analyses et de celles de la SCH. « Notre secrétaire général est à Paris pour se renseigner, signe du sérieux que nous accordons à ce dossier », a-t-il ajouté. De son côté, le secrétaire général d’Usukani wa Masiwa, Athoumani Ali, a qualifié la situation de coup de gueule. « Il s’agit d’un coup de gueule, car nous subissons beaucoup de dégâts. Nous avons acheté des pompes à maintes reprises, cela fait le business de certains. Le problème touche aussi les injecteurs. Il ne s’agit pas seulement de nos voitures, mais de tous les consommateurs. Nous espérons une solution rapide, car c’est tout le pays qui est paralysé. Nous nous sommes mis d’accord pour la mise en place d’une brigade, et si nous ne sommes pas présents sur le terrain, c’est simplement parce que nous n’avons pas été avertis », a-t-il lancé. « Toute la responsabilité ne nous incombe pas. Et partant du même constat, la SCH ne devrait pas être parmi ceux qui effectuent les descentes, or elle est présente. Nous avons constaté que 15 à 20% des passagers vomissent à cause de l’odeur du carburant et probablement de son état. L’heure est grave, il est temps de trouver des solutions ensemble. Nous invitons nos collègues de la SCH à ne pas travailler avant la mise en place de la brigade mixte, conformément à ce qui a été convenu », a-t-il déclaré.

Ce dernier n’exclut pas une éventuelle grève, mais l’heure n’est pas encore venue. Nasra Mohamed Issa, présidente de la FCC, a exprimé ses inquiétudes concernant la mise en place de la brigade. « La chaîne de transport du carburant est très longue. Nous voulons connaître les caractéristiques du carburant. Est-ce que le gouvernement estime que le cahier des charges est respecté ? La contre-expertise repose là-dessus pour savoir si la livraison est conforme à ce qui a été commandé. Après cela, nous devons vérifier si ce carburant répond aux normes et correspond aux véhicules utilisés sur place », a-t-elle souligné. Pour elle, la SCH ne peut pas être juge et partie. La brigade seule devrait être habilitée à mener cette enquête. « La SCH doit aussi s’exprimer sur l’état de ses réservoirs. Le consommateur final est conscient que le carburant est mauvais, nous voulons donc savoir où se situe la faille (station, SCH, bateau, fournisseur). Chaque acteur doit respecter les normes », a ajouté la présidente de la FCC.

« La SCH affirme n’avoir jamais reçu de plainte, mais elle est la seule qui distribue le carburant. Il ne s’agit pas seulement des voitures, il peut aussi y avoir un problème de santé publique. Nous voulons plus de transparence. Le ministère doit prendre ses responsabilités, la SCH aussi, ainsi que les stations-service. Les responsabilités sont nombreuses. Le vrai combat est d’arrêter l’importation de mauvais carburants. Nous voulons de la bonne qualité pour le bien de la population et de leurs véhicules. Nous comptons aller plus loin dans cette affaire malgré le manque de moyens. Nous ne sommes ni amis ni ennemis d’une société. Nous voulons juste trouver une solution pour sauver les consommateurs », a conclu Nasra Mohamed Issa.

Source: lagazettedescomores

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