Saïd Abdallah Veut Redonner un Sens à L’Espace Comorien

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Saïd Abdallah Veut Redonner un Sens à L’Espace Comorien
Saïd Abdallah Veut Redonner un Sens à L’Espace Comorien

Mohamed Ali Nasra

 

Africa-Press – Comores. Après une carrière accomplie en France, l’architecte urbaniste Saïd Abdallah Cheikh Ahmed Dahalane ambitionne de mettre son expertise au service du développement durable aux Comores. Entre retour aux sources et vision d’avenir, il veut repenser l’urbanisme comorien avec méthode et ambition.

L’air est chargé d’un mélange d’embruns marins et de souvenirs d’enfance. Pour Saïd Abdallah Cheikh Ahmed Dahalane, architecte D.P.L.G et urbaniste diplômé, revenir aux Comores n’est pas un simple voyage, mais un projet de vie. Après plus de vingt ans d’expérience en France dans l’aménagement urbain, il souhaite aujourd’hui contribuer activement à la transformation des villes comoriennes. « Ce retour est d’abord personnel, un besoin de renouer avec mes racines », confie-t-il. « Mais il est aussi professionnel: je veux apporter aux Comores les compétences que j’ai acquises, en structurant des projets solides et durables.» Saïd Abdallah dresse un tableau sans détour de l’évolution récente de l’urbanisme dans l’archipel: « La croissance démographique rapide s’est traduite par une multiplication de constructions anarchiques, dans un cadre mal encadré. » Faute de réglementation et de planification, les villes peinent à répondre aux besoins fondamentaux de leurs habitants: routes, infrastructures, services de base manquent cruellement.

Pour lui, l’urgence est claire: « Il faut établir des plans locaux d’urbanisme et intégrer une vraie vision environnementale. C’est ainsi que l’architecture peut redevenir un levier de développement et d’attractivité pour le pays. » Son approche se veut à la fois écologique et enracinée. Il évoque la possibilité de limiter l’usage du béton, importé et coûteux, au profit de matériaux locaux comme les fibres de coco. « Il faut proposer un habitat plus confortable, abordable, mais aussi respectueux de l’environnement. Pourquoi ne pas s’inspirer des solutions développées dans d’autres pays de la région ? »

Ce retour aux sources passe aussi par la création d’une antenne de son agence « Méroé Architecture & Construction » aux Comores, afin de répondre aux sollicitations locales et d’initier une nouvelle dynamique de construction. Saïd Abdallah n’est pas un idéologue, mais un homme de terrain. Chef de projet, expert judiciaire, diplômé d’un Master en urbanisme et fort d’une solide formation à Paris-La-Villette et Reims, il défend une méthode rigoureuse et structurée: « Tous les projets que j’ai dirigé en France, reposaient sur une approche réglementaire. C’est cette rigueur que je veux importer ici. »

Mais il ne s’agit pas que de planifier: « Le secteur du bâtiment est porteur, mais il souffre d’un cruel manque de formation. Il faut investir dans les compétences locales. L’avenir, il le prépare déjà. Des contacts ont été noués, des projets sont en gestation. Et surtout, une volonté inflexible de contribuer à l’amélioration du quotidien des Comoriens à travers des infrastructures pensées pour durer. « Ce que je veux, ce n’est pas simplement construire des bâtiments. C’est redonner un sens à l’espace comorien, pour que chaque ville, chaque quartier, chaque maison, soit un lieu de vie digne, durable et harmonieux. »

Source: lagazettedescomores

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