Africa-Press – Comores. Le comité de pilotage du projet Intégré de Développement des Chaines de valeurs et de Compétitivité (PIDC) a tenu sa 4ème réunion hier matin à Moroni. Il a été question de l’état d’avancement des activités financées par le projet et la programmation pour l’année 2023. Le constat général tiré au cours des échanges, est le faible taux d’absorption par rapport aux fonds alloués. Soit 26% d’exécution budgétaire sur les 6 milliards FC de financement disponible, alloué par la Banque mondiale.
Le comité de pilotage du PIDC a tenu son 4ème rendez-vous. Une occasion pour le secrétaire général du ministère en charge de l’agriculture de rappeler l’objectif principal du projet qui serait d’après-lui, le développement des filières clés de l’agro-business et le renforcement du secteur privé de la place. A l’en croire, les activités financées par le projet vont favoriser la création d’activités génératrices de revenus, la création de nouveaux emplois et l’augmentation des revenus bénéficiant aux économies locales et nationales.
Said Mmadi Bacar est persuadé que le projet en question « est capable de résorber le chômage des jeunes et des femmes. Ce qui constitue, à n’en point douter, un moyen efficace de lutte contre la pauvreté, notamment celle des populations les plus vulnérables à travers la création d’emplois ». Et d’ajouter : « Le gouvernement reste très attentif aux résultats de cette réunion, car des milliers des jeunes comoriens portent leur espoir à ce projet ». Mais le ton d’optimisme affiché par ce dernier tranche avec la réalité sur le terrain notamment le constat fait par le bureau de la coordination du projet sur le faible taux d’absorption par rapport au budget alloué aux activités.
Pour Ali Mgomri coordinateur du PIDC, la capacité limitée d’absorption est essentiellement ressenti sur les activités liées aux infrastructures. « C’est un projet du secteur privé, destiné à promouvoir les entreprises locales pour leur confier des marchés liés à la réhabilitation des pistes rurales. Le budget alloué à la réhabilitation des pistes rurales atteint les sept millions de dollars », fait-il savoir.
Et de poursuivre : « Il faudra qu’on travaille avec des entreprises locales. Il se trouve que les entreprises qui ont été retenues dans les meilleurs conditions ; sur le terrain, on constate qu’elles n’ont pas les capacités requises : des engins pour faire le décapotage, le nivellement, des camions citernes. Elles ne disposent même pas du personnel approprié, des topographes mieux outillés. On se retrouvait dans l’obligation de passer à des résiliations et de confier les travaux à des entreprises étrangères de droit comorien. »
Et pourtant, la réhabilitation des pistes rurales est, d’après-lui, la condition sine qua non pour la mise en place des conditions permettant de développer la production agricole. M. Mgomri laisse entendre que malgré les difficultés évoquées, son projet fait des efforts. Et ce dernier a été primé en début d’année par le gouvernement et la Banque mondiale comme étant l’un des projets qui décaissent plus par rapport aux autres. « Nous avons réussi à mobiliser les ressources du côté de la Banque vers notre compte ici. Le projet doit réaliser des infrastructures agricoles, réhabiliter des CRDE, mettre en place des pistes rurales, appuyer les agriculteurs en leur donnant les moyens nécessaires pour pouvoir travailler », montre-t-il.
A l’en croire, le projet a financé directement des entreprises en leur accordant une subvention financière et un appui technique. « Dans la première cohorte du concours des plans d’affaire, nous avons subventionné 80 entreprises pour un montant de 800 millions FC, en les accompagnant par un appui technique à travers un cabinet étranger. On a lancé une deuxième cohorte pour sélectionner 170 entreprises. Nous pouvons dépasser jusqu’à près d’un milliard FC pour un total de 250 micros et petites et moyennes entreprises. Tout cela pour pouvoir donner le goût de l’entreprenariat et la production agricole », confie-t-il. A noter la réévaluation du financement du projet qui passe de 6 milliards FC à 10 milliards FC de programmation en 2023.
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