Africa-Press – Comores. Deux missions ont séjourné dans notre pays la semaine dernière. La première était celle de l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole (AAAID). Ces deux missions avaient pris part vendredi dernier à une réunion de débriefing, avec le ministre de l’Agriculture, Houmed Msaidié et ses collaborateurs.
La mission de l’AAAID était conduite par son président Mohamed Bin Obaid Al-Mazrouei. Le ministre de l’Agriculture, a dit sa détermination à renforcer davantage le partenariat privilégié qui existe entre les deux parties. Le président de l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole a affirmé pour sa part, sa volonté de saisir toutes les opportunités qui se présentent afin d’appuyer les efforts déployés en faveur du développement du secteur agricole, tant au niveau de la production, la fabrication, la commercialisation et de la recherche.
L’AAAID a une expérience avérée en matière de développement des investissements agricoles, on se rappelle qu’elle était à l’origine de la mise en place du laboratoire sur les vitro plants des bananiers à l’ex-Cefader. Le ministre a rappelé les efforts déployés par le gouvernement, à même de créer un climat propice à l’investissement privé et à l’adoption de méthodes et mécanismes innovants et de lutter contre l’insécurité alimentaire. L’AAAID peut contribuer au financement de projets d’investissements agricoles, au renforcement du capital des entreprises agricoles et au soutien des activités productives agricoles via des partenariats avec le secteur privé.
A l’issue de cette rencontre, les deux parties ont affirmé leur volonté mutuelle, de consolider la coopération et de renforcer les mécanismes du partenariat entre les deux parties. Par ailleurs une autre mission est prévue d’ici peu, pour l’opérationnalisation des recommandations prises d’un commun accord.
La deuxième mission était celle de la Banque Africaine de Développement (BAD). En effet, dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence (AEFPF), récemment approuvée par le Conseil d’Administration de la Banque africaine de développement (BAD), une mission d’évaluation pour le projet d’appui à la production agricole aux Comores était dans nos murs. Elle était conduite par Mme Chantal Umuhire, responsable de la coordination et de la supervision de l’ensemble du travail de la mission.
En effet, afin d’atténuer la crise alimentaire imminente en Afrique, suite au conflit entre l’Ukraine et la Fédération de Russie qui a perturbé les chaines d’approvisionnement mondiales de blé, de maïs, de céréales oléagineuses et d’engrais, augmentant le prix des denrées alimentaires dans le monde, le Groupe de la Banque africaine de développement, en collaboration avec les pays membres régionaux (PMR), a récemment élaboré un plan d’urgence pour la production alimentaire en Afrique (AEFPP), afin de soutenir les petits exploitants agricoles en leurs fournissant des semences et des engrais.
Le plan d’urgence fournira aux PMR des engrais pour combler le déficit d’approvisionnement et procéder à des reformes politiques pour résoudre les problèmes structurels qui empêchent les intrants modernes de parvenir aux exploitants agricoles. Il s’agit surtout d’augmenter les facteurs de production. C’est dans ce contexte, qu’à travers la Facilité d’appui à la transition (TSF), la Banque a octroyé une aide d’urgence à hauteur de trois millions d’Unités de compte (3 000 000 UC), équivalant à Un milliard huit cent millions de francs comoriens, au Gouvernement de l’Union des Comores sur deux ans.
Au cours de ce débriefing, l’idée de développer des projets structurant pour se substituer au riz, a été longuement abordée au cours de cette mission de la BAD. Il a été proposé de produire à grande échelle la pomme de terre, le maïs et la patate douce. Il a été aussi question de mettre en place rapidement des unités de production de provendes pour allier au déficit en volaille et il a été rappelé que la Banque Mondiale travaille aussi sur ce volet. La mission de la Banque n’a pas manqué de souligner que la nouvelle vision de la BAD part du principe que : « l’Afrique doit nourrir l’Afrique ».
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