Encore « un bonus » de 4 milliards pour la SONELEC

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Encore « un bonus » de 4 milliards pour la SONELEC
Encore « un bonus » de 4 milliards pour la SONELEC

Africa-Press – Comores. Après l’accord de prêt de 6 milliards en 2022, pour paiement des dettes de la société comorienne des Hydrocarbure (SCH), et l’achat de trois moteurs avec les pièces de rechange, le gouvernement vient d’accorder encore un nouveau prêt de 4 milliards à la société nationale d’électricité des Comores (SONELEC). 2 milliards pour acheter 5 groupes électrogènes et 2 milliards pour les pièces de révision. En tout 10 milliards ont été alloués à la société et le pays n’est toujours pas stable en matière de fourniture d’électricité.

Quand va cesser cette gouvernance hasardeuse de nos sociétés d’Etat ? Une question que tout le monde se pose depuis l’annonce de l’accord de prêt de 4 milliard pour la Société Nationale d’Electricité des Comores (SONELEC), faite par le porte-parole du gouvernement à la sortie du conseil des ministres de la semaine dernière. Au lieu de demander des comptes sur les 6 milliards accordés en 2022, le gouvernement s’autorise le luxe d’octroyer à la société un « bonus » de 4 milliards. Trois ans après sa nomination à la tête de l’entreprise, Mohamed Djounaid aura déjà reçu 10 milliards pour l’achat de 11 groupes électrogènes : trois en 2021, trois 2022, et les cinq qu’il va acheter cette année. Malgré ce soutien permanent du gouvernement, la SONELEC n’arrive toujours pas à stabiliser la production et la fourniture d’électricité. Les délestages se multiplient dans la capitale et les zones périphériques.

« C’est simplement du gâchis. Incroyable et incompréhensible. Je comprends qu’on s’achemine vers des élections, et qu’il faut amadouer la population, mais pas de cette manière. Il fallait interpeller le directeur général pour régler cette situation. Mais, lui accorder encore un prêt de 4 milliards ça en dit long », regrette un agent de cette société qui travaille à la centrale de Voidjou, sous le sceau de l’anonymat.

Connaissant le dossier du prêt de 2022, ce dernier est très remonté de la façon dont cette somme colossale a été gérée. « C’était le 25 mars 2022 le directeur général a eu l’accord d’un prêt de 5 milliard à l’Exim-Bank, pour le paiement des dettes envers la société comorienne des hydrocarbures et l’achat de trois moteurs avec des pièces de révision. Le bon côté, il a pu amorcer la Bic et SCH dont 1 milliard 300 millions sont allés directement à ce dernier. Ensuite, il a acheté les trois groupes électrogènes, mais les pièces de révision ne sont pas toutes arrivées jusqu’à présent. Et c’est ce qui nous a mis dans cette situation d’ailleurs. Les moteurs ne sont pas tous révisés à cause de ce retard. Et pourtant la société qui devrait livrer ces pièces « Pac Auto » a encaissé tout l’argent », confie-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, on va lui accorder encore 4 milliards. Comment comprendre qu’actuellement nous n’ayons pas de matériels de branchement, pour nos nouveaux abonnés.

A en croire notre interlocuteur, ce n’est pas la solution. « Il est temps que le président prenne conscience de ce qui se passe dans les sociétés d’Etat. Il est temps de miser sur des grands projets comme le fioul lourd surtout qu’on a la centrale qui pourrit à petit feu et l’énergie solaire afin d’en finir avec les moteurs », conclut-il.

Du côté de la direction de la SONELEC, c’est silence radio. Nous avons essayé de joindre le directeur général de la société, mais il ne répond pas à nos appels. Nos lui avons laissé des messages restés sans suite.

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